L'emploi dans le secteur des technologies de l'information et de la communication

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 390 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 04/05/2012

  • de TROTTA Graziana
  • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
  
  Une enquête sur le marché du travail réalisée auprès des entreprises et services publics par Agoria, la fédération de l'industrie technologique, estime qu'à l'heure actuelle environ 9 300 postes de spécialistes des technologies de l'information et de la communication sont à pourvoir en Belgique (programmeurs, analystes, consultants, techniciens PC, gestionnaires d'infrastructures, web designers, collaborateurs helpdesk, etc.). La Fédération évalue le manque à gagner à 1 milliard d'euros sur base annuelle pour le PIB de notre pays.
  
  Malgré la crise, le secteur est en plein développement. Environ 20 000 emplois auraient été créés ces cinq dernières années, pour un total de 157 000 aujourd'hui. Il y a lieu de soutenir ce développement et, surtout, de permettre aux entreprises et services publics de trouver du personnel qualifié dans ce domaine afin de créer un impact positif sur la croissance.
  
  Eu égard à ce défi de taille et par rapport au domaine de compétence de Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :
  - les chiffres révélés par Agoria rejoignent-ils les estimations de Monsieur le Ministre ? Dans la négative, quelles sont les données statistiques dont il dispose ?
  - en Wallonie, combien de postes sont à pourvoir dans ce secteur ? Quel est le manque à gagner pour l'économie de notre région ?
  - en tant que Ministre de l'Emploi et de la Formation, que fait-il pour promouvoir et faciliter l'emploi et le recrutement dans ce secteur ? Quelles sont les actions mises en oeuvre avec le Forem et en collaboration notamment avec la Ministre fédérale de l'Emploi, les Ministres de l'Enseignement obligatoire et de l'Enseignement supérieur, Agoria, les syndicats, etc. ?

• Réponse du 13/06/2012

  • de ANTOINE André
  
  Depuis plusieurs années, Agoria, la fédération de l'industrie technologique, dit constater de grandes difficultés des entreprises TIC à trouver les profils dont ils ont besoin. Lors de ces dernières décennies, les services TIC ont effectivement connu de profondes évolutions, en raison de l’utilisation grandissante des systèmes informatiques, avec pour conséquence une évolution constante des compétences demandées.
  
  Selon les dernières données disponibles de l’ONSS, le secteur des services TIC comptabilise 79 457 travailleurs salariés (1). Toutefois, ces chiffres sous-estiment l’ampleur du nombre réel de personnes occupées par des fonctions liées aux «TIC». En effet, l’étude écosystème du Forem dédiée à ce secteur (2) indiquait qu’environ une personne sur deux qui pratiquent une activité proche de celle du noyau TIC l’exerce en dehors de la sphère «TIC» proprement dite.
  
  L’analyse des offres gérées par le Forem montre une progression de la demande des employeurs. Ainsi, le nombre d’opportunités d’emploi relatives aux métiers de spécialistes de l’informatique a augmenté de 40 % par rapport à 2010. Certains profils sont d’ailleurs repris dans la liste des fonctions critiques éditée par le Forem, dont celle de développeur informatique.
  
  Depuis 2008, le Forem analyse la problématique des pénuries de main-d’œuvre dans les métiers de l’informatique et a réalisé de nombreuses actions à cet égard, notamment en matière de communication et de promotion : parution de nombreux articles dans les journaux, émission à la radio, affichage dans les lieux visités par les demandeurs d’emploi, promotion du métier auprès des femmes via la presse, mise en ligne des métiers de l’informatique sur le site leforem.be, séances d’information dans les Carrefours Emploi Formation.
  
  Depuis 2010, des essais métiers sont également proposés aux demandeurs d’emploi afin de tester leurs aptitudes et confirmer leur intérêt pour des métiers de l’informatique. Le Forem réalise aussi des screenings de compétences dans les métiers de l’informatique, afin d’évaluer le niveau de qualification des demandeurs d’emploi et, le cas échéant, de leur proposer des modules de formation. Enfin, des offres d’emploi sont transmises par différents canaux (mails, sms, lettres,…).
  
  La nomenclature des métiers de l’informatique a été actualisée afin de mettre à jour les référentiels et des outils pédagogiques ont été créés pour aider les conseillers, mais aussi les demandeurs d’emploi à procéder au meilleur positionnement possible. Le positionnement des demandeurs d’emploi sur le ou les bons métiers en fonction de leurs qualifications et expériences constitue d’ailleurs une préoccupation importante pour le Forem. C’est pourquoi, en 2010, un mailing a été adressé aux demandeurs d’emploi inscrits dans un métier de l’informatique pour vérifier et compléter, le cas échéant, leur positionnement métier et pour identifier leurs besoins en termes de formation.
  
  Soulignons encore le dynamisme des 4 centres de compétence spécialisés dans les TIC (Technofutur TIC, Technifutur, Technocité, Technobel) et de différents centres de formation du Forem, dans lesquels des centaines de demandeurs d’emploi sont formés annuellement.
  
  Cette année, une tournée des Directions régionales du Forem vient d’avoir lieu, en collaboration avec Agoria, pour informer les conseillers du Forem (tant ceux en relations avec les demandeurs d’emploi que ceux qui traitent les offres d’emploi) sur les métiers et les besoins du secteur des TIC . En parallèle, des centaines de brochures expliquant les filières d’études, les métiers, … ont été distribuées aux conseillers et déposés dans les Carrefours Emploi Formation et Maisons de l’emploi à l’attention des visiteurs.
  
  Enfin, l’Administration générale de l’enseignement de la Fédération Wallonie Bruxelles ainsi que les organisations professionnelles sectorielles reçoivent les rapports métiers produits dans le cadre du projet Job Focus, rapports qui mettent l’accent sur les causes de tensions rencontrées dans la satisfaction des offres d’emploi et qui proposent des recommandations pour tenter de réduire ces tensions, dont des propositions à l’attention de l’enseignement.
  
  
  
  (1) Les statistiques de l'ONSS comptabilisent les emplois en termes de postes de travail équivalents temps plein et non en termes de travailleurs.
  (2) Le FOREm, Les attitudes et les pratiques à l’égard de la gestion des ressources humaines dans l’écosystème des TIC (Technologies de l’information e de la communication) en Wallonie, 2006