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La volonté de la Ministre Onkelinx de "diminuer la consommation de viande"

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 490 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 04/05/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le 19 avril dernier, la Ministre fédérale de la Santé, Laurette Onkelinx, a dévoilé son plan nutrition-santé et a notamment pointé du doigt une consommation excessive de protéines animales. Et je cite : «Cette surconsommation est mauvaise pour l’environnement et la santé».

    Je ne peux que m’offusquer de tels propos qui jettent le discrédit sur l’ensemble du secteur de l’élevage belge ! N’oublions pas les spécificités du BBB au regard des races élevées à l’étranger… Le BBB s’écarte des standards européens car il produit une viande maigre, diététique qui ne présente aucun problème d’obésité ou de cholestérol.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser si des contacts ont été pris avec la Ministre de la Santé afin de mettre en avant les spécificités du BBB ? Le Ministre a-t-il demandé des précisions quant aux données scientifiques sur lesquelles la ministre s’est basée ?

    La Ministre de la Santé ne se trompe-t-elle pas de cible ?

    Quid des interférences avec la volonté de Monsieur le Ministre de l’agriculture de valoriser nos produits wallons ?

    Cette problématique ne démontre-t-elle pas un manque criant de coordination entre les différents niveaux de pouvoir ?
  • Réponse du 30/05/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il est regrettable que des leaders d’opinion se basent sur des clichés pour prendre des décisions qui ne tiennent aucun compte de la réalité de l’agriculture wallonne, de son impact positif sur la biodiversité ou le paysage et encore moins de la réalité de la consommation de viande dans notre région.

    A leur décharge, les statistiques complètes spécifiques à la Wallonie n’existent pas en la matière.

    Selon l’INS, la consommation de viande en Belgique, représentée à 90 % par le porc, le bœuf et la volaille, a doublé de 1955 à 2005. Un fléchissement dans la progression est constaté depuis 1985, avec à partir de 1995, une consommation stabilisée mais plus fluctuante d’une année à l’autre que par le passé : elle se situe entre 90 et 100 kg équivalent carcasse par habitant et par an. Equivalent carcasse veut dire cru, calculé à l’abattoir avec os, peau et abats… ! 

    Pour ce qui est de la viande bovine, la consommation en valeur absolue est plutôt stable depuis 1990, après avoir augmenté de 1955 à 1975 (+ 33 %) puis diminué d’autant de 1975 à 1990 (- 33 %).

    En 2007, la consommation de viande bovine est inférieure à ce qu’elle était en 1955, soit 18,9 kg contre 20,8 kg équivalent carcasse par an et par personne.

    18,9 kg équivalent carcasse par personne et par an, cela veut dire 198 gr de viande bovine cuite par personne par semaine alors que, pour la viande rouge, la recommandation de nombreux experts est de 500 g de viande cuite par personne et par semaine.

    Enfin, en 2009, le nombre de ménage ayant acheté de la viande bovine a diminué ainsi que la fréquence d’achat. Le budget qui y est consacré a diminué de 2 %.

    Depuis plus de 20 ans maintenant, par l’entremise de l’ORPAH puis de l’APAQ-W, la Wallonie mène des campagnes de fond vers les écoles pour sensibiliser, informer, convaincre nos jeunes de s’alimenter correctement. La mise en place de nouveaux outils – centrale des marchés, renforcement de la cellule nutrition de l’Agence - permettront de consolider cette approche préventive, en accord et en collaboration avec les secteurs de production concernés et la Ministre en charge de l’Enseignement, Marie-Dominique Simonet.

    Des contacts avec les responsables fédéraux ne sont pas à exclure.