/

La situation et les perspectives de l'innovation dans les entreprises de petite taille

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 204 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/05/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Récemment, selon Olivier de Wasseige (Defimedia) dans l'édition de février de Dynanisme, bimestriel de l'UWE, la Wallonie n'est pas vraiment en pointe par rapport aux défis liés à l'innovation des entreprises, surtout les petites.

    Selon lui et selon ce qu'il a entendu des experts internationaux, la Wallonie, comparée à d'autres régions voisines, afficherait un retard certain. Un désavantage identifié parmi d'autres: le coût de la bande passante en Belgique et la taille du marché.

    Néanmoins, il explique également que la situation est bien meilleure qu'avant. En ce qui concerne les aspects positifs, il cite notamment le réel accompagnement des entreprises proposé par la Région wallonne.

    Mais il semble que les principales raisons du retard sont à trouver dans la taille des entreprises, trop petites pour se lancer dans des projets innovants d'envergure: « Moins de 10 % dans 90 % des entreprises, il est compliqué de ne pas être le nez dans le guidon et de pouvoir dégager du temps pour réfléchir à leur stratégie internet ».

    Comment répondre au mieux à ces affirmations ? Comment sensibiliser et encourager au mieux les PME dans la voie de l'innovation dans le contexte de frilosité actuel ?

    Il est essentiel que ces entreprises osent faire un bond en avant et s'ouvrent aux innovations sur base desquelles elles pourront se construire leur compétitivité de demain. Mais comment parvenir à dynamiser les entreprises de petite taille, souvent sous-capitalisées pour se lancer dans cette voie ?

    Le temps presse et les entreprises se doivent de réagir, et le Gouvernement wallon a déjà mis en place d'importants moyens de sensibilisation et de soutien, notamment au travers de Creative Wallonia et des diverses aides aux entreprises.

    Il me semble opportun aujourd'hui de dresser un bilan de la réponse des entreprises à toutes les initiatives publiques de soutien.

    Comment les petites entreprises répondent-elles à tous ces soutiens ? De quelle manière les associations professionnelles relaient-elles les initiatives publiques ? Quelle est la situation actuelle, et quelles sont les tendances attendues ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Afin de rester compétitives sur un marché en perpétuelle évolution, les P.M.E. et TPE sont en effet amenées à intégrer une démarche d’innovation continue, à favoriser les dynamiques collaboratives et à privilégier un management participatif permettant à chaque collaborateur de révéler leur talent et de développer de nouvelles compétences.

    Cela demande aux TPE et P.M.E. de relever au quotidien le défi de l’innovation. De plus en plus d’entreprises sont conscientes de cet enjeu et trouvent le soutien nécessaire pour répondre à ce challenge.

    Selon une étude récente, commanditée par Innovatech et réalisée par l’IPSOS, 7 petites ou très petites entreprises wallonnes sur 10 innovent, et cela se traduit positivement dans leurs bilans. L’institut Ipsos a interrogé 1.000 TPE/P.M.E. (sur un potentiel de 20.000) après une phase d’analyse qualitative.
    Les entreprises qui ont innové ont connu en moyenne une croissance de leurs marges brutes de +14.8 % sur 2 ans, contre une quasi-stagnation pour celles qui n’innovent pas. Et cela se passe encore mieux lorsqu’elles ont bénéficié de conseils extérieurs dans leur démarche d’innovation : les entreprises innovantes connaissent alors, en moyenne, une croissance de +27.5 % sur 2 ans alors qu’elle est plus réduite pour les autres (+ 4.1 %).
    L’enquête démontre une corrélation significative entre la croissance des entreprises innovantes et l’utilisation de conseils extérieurs pendant cette démarche. Ces conseils extérieurs, publics ou privés, soutiennent les chefs d’entreprise dans le processus de création d'activités, de développement et de pérennisation de l’entreprise. 

    Notamment dans la cadre du programme CREATIVE WALLONIA, mais également via les opérateurs d’animation économique formés et outillés pour apporter des réponses concrètes, les TPE et P.M.E. en Région Wallonne peuvent faire appel à différents mécanismes de soutien, d’aides et d’accompagnement :

    Via les aides à la consultance, une entreprise pourra dès cet automne faire appel à un consultant spécialiste de l’économie créative. Au même titre que les aides à la consultance permettent aux entreprises d’être accompagnées par des experts externes afin de revoir leur stratégie commerciale, de faire l’analyse financière ou encore de mettre en place une stratégie e-business, les entreprises pourront désormais explorer leur potentiel innovant grâce à l’intervention de « Conseil en économie créative». 50 % de cette intervention sera prise en charge par la Wallonie.

    La mesure Op’in vise quant à elle à soutenir (jusqu’à 35 % des frais éligibles pour les P.M.E.) la mise en place concrète de projets liés au nouveau mode d'organisation et/ou de procédé innovant au sein des entreprises. Elle a pour vocation de venir en aide aux entreprises désireuses d’innover dans leur fonctionnement global afin d’améliorer leur compétitivité.

    L’objectif est, via ces différents mécanismes, d’apporter aux entreprises le coup de pouce nécessaire  leur permettant d’intégrer dans leur mode de réflexion et de fonctionnement les logiques de l’innovation créative afin que la capacité d’adaptation constante au changement deviennent partie intégrante de leur ADN et que celles-ci trouvent leur place dans un monde désormais global et numérique où l’information circule à la vitesse de la lumière.

    D’autres actions, permettent à des TPE, issues du secteur des industries créatives, d’accélérer la mise sur le marché de prototypes existants. Le temps de mise sur le marché d’un produit ou service innovant est l’un des facteurs clés de réussite commerciale. Via l’appel à projets Boost’up, plus de 20 TPE ont déjà bénéficié de bourses d’un minimum de 40.000 euros.

    Soulignons encore les Chèques Technologiques. Ces Chèques Technologiques servent à payer des prestations effectuées par un centre de recherche agréé ou dépendant d’une haute école belge francophone. Ces prestations ont pour objet d’améliorer la capacité technologique propre des entreprises, quel que soit le secteur d’activités. Chaque Chèque Technologique a une valeur nominale de 500 euros. La P.M.E. wallonne qui en bénéfice ne paie que 25 % de sa valeur contre 75 % pris en charge par la Région wallonne et le Feder. Une même entreprise peut bénéficier de 40 Chèques Technologiques au maximum par année civile, disposant ainsi d’un potentiel d’une valeur de 20.000 euros pour une dépense limitée de 5.000 euros

    De plus, en octobre 2012, l’Agence de Stimulation Economique, en collaboration avec la DGO 6, a mis en ligne le portail « infos-entreprises ». Cette véritable boîte à outils pour les entrepreneurs s’appuie sur le cycle de vie de l’entreprise et permet ainsi de trouver de l’information sur diverses matières dont les aides et structures d’accompagnement adéquatent. L’actualisation des contenus est en perpétuel développement. Le premier semestre 2013 permet de dégager 69.372 visites, pour un total de pas moins de 204.200 pages d’informations consommées. Afin de correspondre toujours mieux aux consommations des entrepreneurs, un nouveau formulaire de contact, mettant en avant directement le fonctionnaire d’information spécifique à la DGO6 est en cours de développement.

    Afin de faire le bilan des premières actions menées sur le terrain dans le cadre de CREATIVE WALLONIA, mais également afin d’identifier les bonnes pratiques et d’en mesurer l’impact actuel ou potentiel, un dispositif d’évaluation a été planifié en plusieurs étapes.

    Tout d’abord une évaluation fonctionnelle et sommative sera réalisée par la DGO6 (description de la mise en oeuvre du programme, nombre de projets, compilation des évaluations sectorielles, etc.).

    Ensuite, une évaluation académique sera opérée, dans la cadre du partenariat avec HEC Montréal et le centre de recherche MOSAIC, sous la coordination d’un Comité scientifique composé de spécialistes de l’économie créative et présidé par Thomas  Froehlicher (HEC Liège) et Patrick Cohendet ou Laurent Simon (HEC Montréal). Les premiers résultats de ce bilan devraient être disponibles avant fin 2013.