Le moustique tigre
- Session : 2011-2012
- Année : 2012
- N° : 495 (2011-2012) 1
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Question écrite du 09/05/2012
- de SENESAEL Daniel
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Selon un modèle d'évolution présenté dans la revue Interface de la Royal Society britannique, les régions du nord de l'Europe risquent de devenir plus favorables à la propagation du moustique tigre, vecteur de nombreuses maladies infectieuses.
La présence de ce moustique a-t-elle déjà été constatée en Wallonie ? Le cas échéant, quelles ont été les réactions de l'autorité publique ?
D'une manière générale, quel danger représente ce moustique pour la santé et la biodiversité ? Monsieur le Ministre élabore-t-il une stratégie de prévention et d'éradication au cas où la présence de ce moustique serait constatée en Wallonie ?
Réponse du 04/06/2012
- de DI ANTONIO Carlo
Aucune population de moustique tigre d’Asie – dont le nom scientifique est Aedes albopictus - n’a été trouvée en Wallonie dans le cadre du programme d’inventaire national MODIRISK, financé par la politique scientifique fédérale entre 2007 et 2011.
Cette espèce de moustique est toutefois bien implantée dans le sud de la France et est en extension vers le nord. Elle est en outre présente dans plusieurs localités aux Pays-Bas. Son arrivée prochaine est donc à craindre sur le territoire wallon.
Ce moustique, très compétitif au niveau larvaire, est susceptible de prendre le pas sur plusieurs espèces de moustiques indigènes.
Au stade adulte, il est vecteur de plusieurs maladies virales aujourd’hui absentes de Wallonie, parmi lesquelles figurent le virus du Nil, la dengue, chikungunya et diverses encéphalites. Pas de panique exagérée toutefois !
Le moustique est habituellement importé vers l’Europe sous forme d’œufs qui ne peuvent pas être infectés par les virus. Seul l’établissement en Wallonie d’une population de moustiques tigres ET la piqûre par l’un de ceux-ci d’une personne qui aurait ramené l’un de ces virus de l’étranger pourrait déclencher une épidémie chez nous.
Les actions destinée à prévenir l’installation de populations de moustiques exotiques relèvent principalement de compétences fédérales, et plus particulièrement du Service Public Fédéral Santé Publique. Les régions sont quant à elles davantage concernées par la destruction des populations de moustiques sur le terrain ainsi que par les mesures préventives à mettre en œuvre dans le cadre de la délivrance de permis d’environnement.
Un programme de surveillance scientifique des populations de moustiques et un plan de prévention et d’actions ont été approuvés par la Conférence Interministérielle de l’Environnement en date du 30 mars dernier.