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Le développement de la multimodale de Charleroi

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 745 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 15/05/2012
    • de DESGAIN Xavier
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Dans le cadre du Plan Marshall, la Wallonie a fait de la logistique un des fers de lance de son développement économique. Dans ce cadre, la région soutien actuellement l’agrandissement de la plate-forme multimodale de Charleroi.

    Charleroi Dry Port est un acteur majeur du secteur logistique dans la région de Charleroi, qui plus est sa tri-modalité alliant la route, mais surtout le rail et la voie d’eau lui offrent des atouts important dans la perspective du développement d’une logistique durable.

    Cette plate-forme a aussi un rôle important à jouer en ce qui concerne le désengorgement de la sortie, tant vers le sud que vers le nord de Charleroi, car si certains ne jurent encore que par la route, j’ai la conviction profonde que l’évolution des prix pétroliers imposera un report d’une part non négligeable de ce trafic vers le rail et la voie d’eau. La plate-forme qui en fait partie, devra donc se montrer capable d’absorber ce report de trafic. Par ailleurs, elle occupe une place idéale sur le corridor européen fret Est-Ouest.

    Malgré ces perspectives réjouissantes sur le long terme, la plate-forme a vu l’arrêt de certaines liaisons en fin d’année passée, notamment vers Anvers et Dresde (ou une timide reprise se fait sentir depuis le mois de janvier avec 1 aller/retour par semaine contre 3 avant l’arrêt de la ligne). Monsieur le Ministre est-il au courant de ces fermetures de lignes. Cela aura-t-il des conséquences sur le soutien de la région au projet d’extension de la multimodale ?

    De manière plus général, il me revient que les acteurs du fret ferroviaire sont confrontés à plusieurs difficultés structurelles en Belgique. Il semble en effet que les frais de raccordement au réseau Infrabel et d’entretien des aiguillages permettant l’accès à ce réseau soient particulièrement élevés pour les entreprises qui souhaitent se raccorder. Il me revient d’ailleurs que de manière générale, l’ensemble des prestations liées au rail en Belgique sont d’un coût particulièrement élevés par rapport à nos pays voisins.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir s’il a déjà eu l’occasion de s’entretenir avec son homologue du fédéral sur le sujet ? Quelles informations a-t-il pu obtenir ? Si ces informations sont confirmées, Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir si son homologue a évoqué des pistes de solutions ? Il me paraît en effet important que les décisions d’Infrabel ne viennent pas handicaper les projets de redéploiement wallon.

    Dans le cadre du nouveau contrat d’investissement d’Infrabel, il me semble important que les investissements en matière de transport de fret ne soient pas oubliés afin que la logistique wallonne puisse anticiper les pics pétroliers à venir et s’inscrire dans un développement économique durable.
  • Réponse du 21/09/2012
    • de HENRY Philippe

    Je partage l'opinion de l'honorable membre quant à la nécessité de préserver les outils qui rendront possible le report modal de la route vers le transport fluvial ou ferroviaire. A cet égard le Dry Port de Charleroi constitue en effet un outil idéalement localisé le long de l’axe est-ouest. Il convient donc de préserver cette infrastructure dans la perspective de pouvoir l’utiliser lorsque le prix des carburants fossiles rendra le transport routier beaucoup moins compétitif qu’il ne l’est aujourd’hui.

    Pour ma part, je ne suis pas tenu informé ni par les instances fédérales, ni par les entreprises ferroviaires de l’évolution des dessertes ferroviaires de marchandises. Il en est de même vis-à-vis du Secrétaire d’Etat à la Mobilité. Cela s’explique probablement pour partie par la libéralisation du transport ferroviaire de fret, qui limite la diffusion des chiffres et des informations du secteur. Cette situation ne me satisfait toutefois pas et nous examinons actuellement la possibilité de disposer de chiffres et d’informations du secteur qui puissent nous indiquer les évolutions des volumes transportés sur le réseau wallon tout en respectant la confidentialité des affaires. Que nous ne puissions intervenir qu’à la marge en raison de la libéralisation de l’activité, ne signifie pas que nous ne puissions rester informés et le cas échéant agir dans le respect des règles relatives à la concurrence et aux aides d’Etat.

    En ce qui concerne les raccordements ferroviaires et selon les informations dont je dispose, les coûts de raccordement sont à charge de l’exploitant à l’exception des 18 premiers mètres qui sont pris en charge par le gestionnaire de l’infrastructure.

    Enfin pour le futur plan pluriannuel d’investissements que nous attendons toujours, j’ai la ferme volonté d’y intégrer les investissements ferroviaires spécifiques au transport de marchandises. Je songe par exemple au sort qui sera réservé au faisceau de formation de Monceau.