/

LOGIC, le logiciel d’aide à la décision en matière d’implantations commerciales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 205 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 15/05/2012
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Dans le cadre de l’élaboration du futur schéma régional de développement commercial, l’outil LOGIC a vu le jour. Il s’agit d’un logiciel d’aide à la décision en matière d’implantations commerciales qui a pour but de permettre aux communes d’objectiver leur décision en matière d’implantations commerciales en tenant compte des nombreuses implications.

    Dernièrement, j’ai eu l’occasion d’assister à une séance d’information sur le logiciel en question. J’ai donc pu me rendre compte de l’intérêt de cet outil, il regorge d’informations utiles. Le logiciel va permettre de croiser différentes données telles que la législation en vigueur, l’offre disponible en matière de commerce et la demande des consommateurs.

    On sait qu’à ce stade LOGIC est déjà opérationnel dans plusieurs communes. Monsieur le Ministre peut-il me dire combien ? Dans ce contexte, une évaluation a-t-elle pu déjà être effectuée concernant son fonctionnement et son efficacité ? Peut-il nous faire un topo des différentes remarques et souhaits émanant des utilisateurs ?

    En ce qui concerne l’offre, ou plus particulièrement, le géoréférencement des commerces en Wallonie, LOGIC reprend les cellules commerciales ayant une surface de plus de 400 m² de surface de vente nette ou situées au sein d’un nodule commercial. Les données seront rafraichies tous les 2 ans. Il me semble pourtant qu’en matière de commerce, cela est insuffisant, et que cela reviendra à fausser la décision. Or, les agences de développement local, les gestions centre ville, ainsi que les communes possèdent des informations actualisées détaillées. Il serait donc intéressant de travailler en partenariat et d’échanger les données en possession des communes afin d’enrichir l’outil. Monsieur le Ministre partage-t-il mon analyse ? Pourrait-on envisager de travailler ainsi en partenariat afin d’enrichir le logiciel et d’avoir des données « en temps réel » ?

    Par ailleurs, comme Monsieur le Ministre le sait, je suis très attachée à l’aspect transfrontalier. Je trouve donc qu’il est assez dommage de disposer d’un outil aussi intéressant mais ne prenant pas en compte l’offre commerciale des zones frontalières notamment pour les communes jouxtant la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Grand Duché du Luxembourg, ou encore la Flandre. La connaissance de ces données est essentielle dans la prise de décision au niveau de l’implantation commerciale en zone frontalière.

    De plus, l’outil s’appuie sur les comportements des clients wallons qui achètent en Wallonie. Il serait intéressant d’inclure les données relatives aux Wallons qui vont effectuer leurs achats à l’étranger. Il semblerait que ces données soient récoltées via l’enquête, mais elles ne sont pas exploitées. Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus ?

    Enfin, il ne faut pas oublier que des clients étrangers franchissent aussi chaque jour nos frontières… Il serait donc pertinent d’intégrer ces données lors des prochaines enquêtes afin de coller au mieux à la réalité de terrain des zones frontalières et de prendre des décisions objectives.

    Bref, en ce qui concerne les communes frontalières, il semble bien que le logiciel ne tienne actuellement pas compte des aspects frontaliers. Dès lors, afin que la prise de décision puisse être complète et objective, Monsieur le Ministre envisage-t-il d’intégrer les données concernant les commerces situés à proximité, mais de l’autre côté des frontières, ainsi que les comportements des acheteurs situés de l’autre côté de la frontière, mais effectuant leurs achats en Région wallonne ?
  • Réponse du 19/06/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’outil LOGIC, logiciel d’aide à la décision en matière d’implantations commerciales, a été développé par le SEGEFA, le Service d'Étude en Géographie Économique Fondamentale et Appliquée, le laboratoire de recherche du Département de Géographie de l'Université de Liège.

    La dernière version qui a été présentée aux communes hennuyères, liégeoises et luxembourgeoises, qui l’ont souhaité, tient compte des derniers critères de la loi du 8 août 2004, modifiée en décembre 2009, et précisés par arrêté royal en janvier 2010.

    Les données qui sont mises à la disposition des communes incluent le dernier relevé commercial et l’étude sur les habitudes des consommateurs qui ont été réalisés en 2011.

    Deux types de mise à jour sont à envisager :
    * D’une part, celles liées aux critères de la loi. Dans ce cas, les critères seront modifiés dès que la compétence, fédérale actuelle, aura été transférée à la région, et dès que les critères en cours de préparation dans le cadre du schéma régional de développement commercial auront été votés par le Parlement ;
    * D’autre part, les données statistiques, qui elles feront l’objet d’une mise à jour régulière. En ce qui concerne le relevé des points de vente, il s’agira d’une mise à jour tous les deux ans. Cette mise à jour des données inclura, pour certaines villes frontalières, les commerces des villes voisines.

    Actuellement, tous les commerces, même ceux de moins de 400 m², qui font partie d’un module sont répertoriés.

    J’envisage que, dans le futur, la délivrance d’une autorisation d’implantation commerciale soit liée à l’utilisation du logiciel et entraîne la mise à jour automatique de la base de données.

    Pour ce qui concerne le commerce transfrontalier, l’impact de celui-ci est intégré grâce à l’étude sur les habitudes des consommateurs qui analyse les comportements d’évasion d’achat.

    Cette modélisation fera partie des informations disponibles dans le logiciel.

    Pour ce qui concerne l’attractivité, les agences de développement local et les structures de gestion de centre-ville pourraient mesurer de manière ciblée, par enquête aux lieux d’achat, sur la base d’une méthodologie scientifique approuvée, le potentiel d’attractivité des zones en question. Sur la base de ces résultats, l’enquête relative aux habitudes des consommateurs pourrait alors dépasser les frontières de la Wallonie et s’adresser à nos voisins.

    En ce qui concerne les communes brabançonnes et namuroises, la présentation de l’outil sera réalisée avant l’été. Le logiciel a cependant déjà été mis à la disposition – à leur demande, de certaines intercommunales de développement économique.

    Depuis les dernières présentations, les communes suivantes ont utilisé le logiciel pour les demandes de permis socio-économiques qui leur sont soumis :
    * Pour la Province de Liège :
    Ans, Anthisnes, Aubel, Awans, Butgenbach, Esneux, Eupen, Hannut, Liège, Neupré, Seraing, Theux, Verviers et Visé

    * Pour la Province du Hainaut :
    Anderlues, Ath, Braine-le-Comte, Celles, Châtelineau, Fontaine L'Évêque, Mons et Saint-Ghislain.

    * Pour la Province de Luxembourg :
    Messancy

    Parmi ces communes, 6 font partie du segment qui rassemble les 17 communes les plus irradiantes en matière commerciale. Je rappelle que ce segment qui couvre 17 communes, représente une population de plus de 1 million de personnes et une superficie commerciale de plus de 2,5 millions de m², soit quasiment la moitié de la superficie commerciale wallonne.

    Ces 6 communes représentent à elles seules 40 % de la population de ce segment (soit plus de 400 000 personnes) et 991 000 m² de superficies commerciales sur les 2,5 millions, soit également environ 40 %.

    6 des 12 communes de ces 3 provinces, qui figurent dans ce segment le plus important utilisent maintenant le logiciel. Les 5 autres communes qui composent ce segment sont réparties sur les 3 autres provinces.

    Dans les Provinces de Hainaut, Liège et Luxembourg où la nouvelle version du logiciel a été proposée à l’utilisation, les communes utilisatrices représentent 2,5 millions de m² de surfaces commerciales sur les 4,6 millions pour ces trois provinces.

    44 communes dans ces 3 provinces ont participé aux formations. Elles représentent 33% de la population wallonne et plus de 44% de la surface commerciale wallonne totale.

    On peut sans difficulté dire qu’à l’heure actuelle, les communes les plus importantes, commercialement parlant, utilisent le logiciel.