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Les émissions provoquées par la fabrication des éoliennes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 573 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/05/2012
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Est-il exact que la fabrication d'éoliennes nécessite l'utilisation de matières que l'on trouve dans des pays très lointains et qui provoquent sur place une réelle pollution ?

    Est-il exact, par exemple, que les aimants permanents d'une éolienne de 3MW nécessitent deux tonnes de terres rares, lesquelles génèrent 20.000 m3 de gaz toxiques pour en extraire le Néodymium et ses frères (cfr. Athena le Mag' scientifique n° 277, janvier 2012 « La technologie trahie par la matière ? », pages 10 et 11 www.athena.wallonie.be) ?

    Dans l'affirmative, Monsieur le Ministre peut-il confirmer le volume de terres rares nécessaires pour le fonctionnement des éoliennes en cours d'activité et de celles programmées pour l'avenir pour arriver à ce chiffre pharaonique et disproportionné de mille éoliennes ?

    Serait-il donc exact que l'électricité produite par des éoliennes produit une électricité verte et pure en Wallonie mais en générant une pollution épouvantable dans d'autres pays comme la Chine et la Mongolie ?
  • Réponse du 14/06/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les terres rares sont un ensemble de 17 éléments chimiques dotés de propriétés catalytiques, optiques, ductiles, magnétiques et autres. Contrairement à leur appellation, ces métaux rares sont assez répandus dans l’écorce terrestre, mais répartis très inégalement à la surface de la Terre : ainsi l’abondance du Cérium est du même ordre que celle du cuivre.

    Les oxydes de ces éléments sont utilisés dans de très nombreuses applications, allant des écrans LCD, aux gsm, aux voitures hybrides, aux batteries. Certains oxydes de terres rares (OTR) sont effectivement utilisés dans l’éolien, essentiellement  dans la construction de génératrices à aimant permanent. Les OTR principalement utilisées dans l’éolien sont :
    - le neodymium (Nd2O3, Neodymium Oxide),
    - le dysprosium,
    - le praseodymium.

    Pour des raisons de coût de production, la Chine est devenue la seule productrice de terres rares au niveau mondial, alors que de larges réserves sont présentes également aux Etats-Unis et en Russie. Des problèmes environnementaux liés à l’exploitation de ces terres rares ont été relevés par de nombreux experts, notamment les effluents de l’exploitation qui ne sont pas toujours traités de manière adéquate. La Chine envisage à cet égard de relever les standards sociaux et environnementaux de l’exploitation des terres rares ; il s’agira d’être vigilent sur la réalisation effective de ces engagements.

    Selon les études réalisées à ce jour, une éolienne utiliserait entre 0,5 et 1 tonne de terres rares par MW. L’utilisation de ces terres rares s’observe surtout pour la fabrication des aimants permanents équipant les turbines synchrones, car les avantages qui découlent de leur utilisation sont multiples (meilleure efficacité lors du démarrage de l’éolienne notamment).

    Dans la chaîne de fourniture de l’éolien, l’offre de ce type de matériau est largement supérieure à la demande ; par ailleurs, la part de l’éolien dans la demande mondiale de terres rares est assez réduite. L’industrie éolienne ne fait donc pas face à un défi en terme quantitatif.

    Les deux principaux constructeurs d’éoliennes concernés par l’extraction de Neodymium pour la fabrication d’aimants permanents sont SIEMENS et le chinois XINJIANG GOLDWIND. Or, sur sol wallon, il n’y a aucune éolienne de ce type. Le constructeur allemand ENERCON, bien présent sur sol wallon, utilise une autre technologie qui ne requiert pas de neodymium pour ses aimants permanents.