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La rétrogradation de la Wallonie au classement de la compétitivité mondiale

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 220 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 07/06/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La Belgique a perdu les deux places cette année qu'elle avait gagnées l’an passé au classement de la compétitivité mondiale (IMD) « La Belgique occupe ainsi la 25eme place sur un total de 59 pays » (Belga)

    En cause : la politique fiscale, les finances publiques et le marché du travail.

    Réaction de la FEB : il faut pousser la réforme fiscale et en faire preuve de plus de proactivité dans le cadre des projets d'infrastructure.

    Ce sont évidemment des sujets qui touchent les compétences régionales, mais ne relèvent pas de l’exclusivité régionale.

    Et ce sont des points très sensibles car ils demandent à ce que nous nous positionnons dans le débat « austérité versus plan de relance ».

    Ne faut-il pas, pour l’instant, focaliser davantage les moyens budgétaires de la Région wallonne sur les politiques de relance économique (innovation, R&D, …), quitte à proposer un moratoire (limité dans le temps) pour d’autres politiques ?

    Ne faut-il pas accélérer les investissements publics (logement, infrastructure, zoning, ...) suivant une logique anti-cyclique répondant de la sorte à la demande d’être plus proactifs ?

    Les politiques en matière d’emploi et de lutte contre le chômage génèrent-elles les résultats escomptés ?
  • Réponse du 18/09/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il est tout d’abord utile d’indiquer que le classement 2012 du «World Competitiveness Yearbook 2012» publié par l'International Institute for Management Development (IMD) de Lausanne laisse Hong Kong en première position, devant les Etats-Unis, et la Suisse.

    Suivent alors : Singapour, le Canada, Taïwan, la Norvège, l'Allemagne et la Qatar. Le Royaume-Uni prend la 18e place tandis que la France, 29e, occupe le milieu du tableau, devant L'Espagne (35e), l'Italie (40e) et la Grèce, avant-dernière. Le Venezuela fermant la marche. Pour ce qui concerne l'Asie, le Japon se classe 27e, c'est-à-dire quatre rangs derrière la Chine, 23e.

    Dans ce classement la Belgique se classe 25e en recul de deux places. On notera par exemple pour la France que le recul est plus marqué, puisque elle est passée de la 25e place en 2008 à la 29e place en 2012, soit 4 places derrière la Belgique.

    Ce classement, réalisé sur la base d’une enquête auprès de 4 200 cadres, peut être nuancé, car en effet, le baromètre attractivité 2011 de la société Ernst & Young place toujours la Belgique à une intéressante 6e place du Top 20 du nombre d’investissements directs étrangers par pays, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Espagne et les Pays-Bas, mais devant la Russie, la Pologne et l’Irlande.

    Les politiques privilégiées actuellement en Wallonie concernent principalement l’innovation organisée autour des trois axes suivants :
    * Le premier axe, et à ce jour le plus important étant la politique des pôles de compétitivité. De la dernière présentation qui en a été réalisée par les pôles eux-mêmes, ce type de politique a, selon eux, permis à des entreprises d’une part de résister à la crise mais d’autre part de continuer à engager et créer de la valeur ajoutée.
    * Le deuxième axe mis en œuvre sous cette législature concerne l’innovation au travers du plan Creative Wallonia. Il s’agit d’une part de sensibiliser les acteurs économiques au sens large aux bienfaits de l’innovation sous toutes ses formes, et d’autre part d’investir dans les entreprises en les soutenant lorsqu’elles innovent dans de nouvelles procédures ou processus ou encore finalisent leurs recherche par des activités de prototypage, dernière ligne droite avant la commercialisation de nouveaux produits.
    * Le troisième axe, mis en œuvre au travers du Small Business Act, consiste avec les entreprises à identifier dans 4 thématiques les mesures structurelles qu’il convient soit d’améliorer ou de renforcer. Les axes qui ont été choisis sont : l’innovation, l’internationalisation, le financement et l’entrepreneuriat. Une action à destination d’entreprises à potentiel de croissance sera mise en œuvre avant la fin de cette année.

    Chacun de ceux-ci faisant l’objet d’une communication adéquate avec les publics cibles concernés, principalement les entreprises.

    Dès lors plutôt que à nouveau réagir aux soubresauts de l’économie, que la Wallonie à elle seule ne contrôle pas, en proposant de nouvelles initiatives, il convient d’abord de consolider les actions en cours et de mener à bien les réformes initiées, au risque que les entreprises ne se retrouvent plus dans un paysage en perpétuel mouvement.

    En ce qui concerne l’emploi, le taux d’emploi de la Wallonie s’est accru à 57,0 % pour 2011 contre 56,7 % en 2010, alors que sur l’ensemble du pays, il y a un recul de 0,1% de 2010 à 2011.

    Quant au taux de chômage, il en recul sur l’ensemble de la Belgique entre 2010 et 2011. Et il a baissé de 2% de 2010 à 2011 en Wallonie.

    Il faut dès lors être confiant dans l’organisation et la structuration de la politique économique actuelle qui, sur la base d’informations ponctuelles venant des entreprises, semble offrir aux dites entreprises confrontées aux défis de la compétitivité, des outils qui leurs permettent de continuer à se développer.