/

Le Service d'interprétation des sourds de Wallonie et l’accueil des personnes sourdes et malentendantes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 152 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/06/2012
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Il y a plus ou moins un an, j'avais questionnée Madame la Ministre sur le manque d’interprètes en langue des signes en Wallonie. Comme elle le sait, le SISW (Service d'interprétation des sourds de Wallonie) bénéficie d'une subvention via une convention-cadre signée en 2004 avec le Gouvernement wallon. Cette subvention facultative, aléatoire et annuelle est définie par un arrêté ministériel selon les crédits disponibles. L’année passée, j’avais déjà fait part des craintes du SISW quant à sa consolidation et à la sécurité des interprètes salariés. J’avais évoqué la possibilité de faire reconnaître le SISW par un agrément lui octroyant une subvention dans un cadre budgétaire défini et fixe.

    Madame la Ministre m'avait répondu qu’un projet de formation de base était à l'étude. Celui-ci est fondé sur la collaboration entre l'enseignement de promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles et l'Université de Lille qui propose déjà un master interprétation langue des signes depuis quelques années et serait accessible aux titulaires d'un baccalauréat ou de son équivalent et attestant par ailleurs d'une connaissance de base en langue des signes. Cette formation pouvant déboucher sur un master français en interprétation de la langue des signes belge/français, reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Une des propositions de Madame la Ministre pour répondre à cette pénurie consistait à mettre sur pied un cursus de formations certifiées. Où en sont les collaborations avec son homologue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mme Simonet, pour faire avancer ce projet ?

    Une autre piste de solution que Madame la Ministre avait avancée était d’accorder un cadre réglementaire aux services qui souhaiteraient organiser l'interprétation aux personnes sourdes et malentendantes, ceci afin d’assurer la pérennité des prestations et un cadre de travail stable. Un projet d'arrêté concerté avec le secteur était d’ailleurs en cours d'élaboration. Où en est ce projet d’arrêté ?

    Enfin une dernière question, qui ne concerne pas directement le SISW, mais plutôt l’accueil des personnes sourdes et malentendantes dans les administrations : un projet de formation des handicontacts avait été lancé au début de la législature. Qu’est-il advenu de ce projet et de sa concrétisation ?
  • Réponse du 26/06/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    Dans le cadre de la mise en place d’un cursus de formation continuée, différentes démarches ont été menées et sont en cours pour permettre l’installation d’une formation d’interprète en langue des signes.

    Sur la base d’une recherche menée par les Facultés Universitaires Notre Dame de Paix de Namur sur l’enseignement et l’interprétariat en langue des signes, il est proposé, entre autres, d’organiser un baccalauréat en traduction et en enseignement de la langue des signes. Les programmes proposés ont été analysés par le groupe de travail « Langue des signes » mis en place par le Conseil supérieur de l’enseignement de promotion sociale.

    Dans un premier temps, les efforts seront centrés sur le bachelier enseignant de langue des signes. Il est en effet indispensable de disposer à court terme de personnes aptes à prendre en charge les cours de langue des signes mais aussi à intervenir dans les établissements pratiquant l’immersion en langue des signes.

    Selon ma collègue, Marie Dominique Simonet, la mise en place de la formation du bachelier enseignant de langue des signes est prévue pour septembre 2013 au plus tard avec la désignation du ou des établissements participant à l’organisation de ce baccalauréat.

    Parallèlement à cette mise en place, la signature de la convention de coopération avec l’Université de Lille devrait permettre à l’établissement d’enseignement de promotion sociale de coorganiser le master d’interprète en langue des signes avec l’Université de Lille. Cette convention devrait être signée avant la fin de l’année scolaire 2012-2013.

    Un projet d’arrêté relatif à l’interprétation en langue des signes est en préparation en mon cabinet, ceci en collaboration avec le SISW et l’association belge des interprètes en langue des signes.

    Eu égard notamment à la pénurie d’interprètes mais aussi et surtout dans un souci d’efficience, il m’apparaît impératif de tenir compte de l’évolution des technologies et en particulier de l’interprétation à distance via un moyen technique de communication ou de visiophonie.

    Je souhaite également impliquer dans cette démarche les services publics dans le cadre des aménagements raisonnables qu’ils seront amenés à réaliser.

    En ce qui concerne le projet de formation des Handicontacts à la langue des signes, certaines communes ont proposé, de leur propre initiative, l’apprentissage de la langue des signes à leurs agents. Je salue de telles initiatives, mais il semble illusoire de vouloir les généraliser à l’ensemble des Handicontacts tant les moyens sont limités, ainsi que le temps et la disponibilité.

    D’autres moyens ou techniques de communications plus légers peuvent utilement être utilisés. Il est envisagé d’informer et de former l’ensemble du réseau des Handicontacts à ces techniques dans un projet plus global de formations et de séances d’informations destinées aux « cellules Handicontact » de nos communes. La structuration et l’organisation du réseau des « cellules Handicontact » est en cours.

    L’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées a engagé une coordinatrice, elle-même ancienne Handicontact, chargée d’animer ce réseau, de réunir les membres des « cellules Handicontact » par zones qui correspondent aux bassins de vie des citoyens.

    Elle programmera et organisera l’ensemble des formations utiles et nécessaires pour soutenir les actions des « cellules Handicontact ». Parmi les formations prévues, l’initiation aux techniques de communication avec les personnes sourdes et malentendantes n’a pas été oubliée.