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La qualité des eaux de baignade

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 827 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 11/06/2012
    • de LENZINI Mauro
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le dernier rapport de l'Agence européenne sur l'environnement, publié sur le « portail de la Wallonie », fait le point sur les 121 lieux de baignade recensés sur notre territoire.

    Sans être catastrophique, le bilan affiché n'en est pas moins quelque peu mitigé.

    En effet, près de 20% des eaux de baignade wallonnes ne satisfont pas aux normes en vigueur. Les causes de la piètre qualité de ces eaux sont clairement identifiées et, hormis les problématiques liées à l'égouttage, qui nécessitent des investissements plus conséquents, pourraient être rapidement solutionnées.

    L'année dernière, dix zones avaient dû être fermées à cause de leur piètre qualité, qu'en est-il cette année-ci ? Selon le dernier classement connu, seize zones n'étaient pas conformes. Qu'a-t-il été fait durant les douze derniers mois afin d'améliorer la situation ?

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part d'informations plus précises quant à la qualité des eaux de baignade en province de Liège, et plus particulièrement en Basse-Meuse ?

    En outre, peut-il m'informer quant aux mesures ponctuelles qu'il envisage afin d'améliorer la situation ?
  • Réponse du 14/09/2012
    • de HENRY Philippe

    En Région wallonne, 36 zones de baignade bénéficiaient du statut de « zone officielle » en date du 23/09/2011. Ces 36 zones, dont 18 concernent des portions de rivières et 18 sont des plans d’eau, correspondent soit à des eaux où la baignade est expressément autorisée, soit à des eaux où elle est pratiquée par un nombre important de baigneurs.

    Au niveau régional, la gestion de la qualité de ces zones de baignade est importante, tant pour le développement touristique et économique de la Région wallonne que pour répondre aux objectifs qui lui sont fixés par la Commission européenne et dont l’atteinte est évaluée annuellement dans les conclusions du rapport élaboré par l’Agence européenne pour l’environnement.

    A ce sujet, le dernier rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement dresse un bilan mitigé de la qualité des eaux de baignade belge pour la saison balnéaire 2011 et ce plus particulièrement au sud du pays qui, à l’inverse de la Flandre, possède de nombreuses zones localisées en milieu ouvert (type rivière).

    Afin d’identifier les sources de contaminations ponctuelles et/ou diffuses altérant la qualité des eaux de baignade wallonnes, chaque zone de baignade a fait l’objet d’une étude spécifique dénommé « profil de zone de baignade ». Ces études ont permis de décrire, de manière exhaustive, chaque zone de baignade et sa zone d’amont tout en proposant des mesures spécifiques susceptibles de supprimer tout risque sanitaire.

    Les profils des zones de baignade sont des documents publics téléchargeables sur le site de la DGO3, section eau, sous section eaux de baignade. Ils sont réalisés conformément à l’article 6 de la directive et ont été communiqué à la Commission européenne.

    Les conclusions qui ressortent des études des zones des profils des zones baignade permettent, notamment, de nuancer le constat dressé et d’apporter les éléments de réponse.



    Pour ce qui concerne le secteur de l’assainissement :

    Les pollutions ponctuelles et diffuses provenant des eaux usées domestiques et urbaines détiennent une part de responsabilité dans la détérioration des de la qualité des eaux de baignade.

    Des efforts considérables sont consentis dans ce secteur depuis de nombreuses années. Sur un montant de 61,5 millions d’euros, qui correspond à l’entièreté des programmes d’investissement de la SPGE destinés à la baignade, des chantiers ont été adjugés pour un montant total de 54,5 millions d’euros. La région arrive au terme de ses investissement en matière d’épuration collective pour les zones de baignade au travers du programme d’investissement 2010-14 en cours d’exécution et d’un montant effectivement de 13 millions d’euros.

    A titre d’information, ce 4 juin a été mise en service la station d’épuration de Houyet sur la Lesse. La mise en service du bassin de dépollution de Lacuisine sur la Semois le sera dans les prochains jours.

    Les études des profils des zones de baignade ont permis de relever également que des rejets directs d’eau usées domestiques non traités et non autorisé sont également responsables de la contamination des zones de baignade, et ce, tant en régime autonome que collectif.



    Pour ce qui concerne les pollutions d’origine agricole :

    La présence d’animaux en bordure de cours d’eau (bien souvent bovins ou équidés) constitue une source de contamination non-négligeable des eaux de baignade. En effet, lorsque ces animaux ont accès au cours d’eau, leur présence dans le lit de la rivière entraîne automatiquement la présence de matières fécales dans le cours d’eau et donc la contamination des eaux de baignade.

    Je reviendrai sur cet aspect dans le cadre de nouvelles mesures en voie d’adoption.



    Pour ce qui concerne les aléas climatiques :

    Comme le constate l’IRM, avec 61 jours pluvieux recensés pendant la saison balnéaire précédente, l’année 2011 présente des précipitations estivales anormales dépassant largement la moyenne observée à Uccle depuis 1833 (5e saison estivale la plus pluvieuse depuis 1833). L’intensité des précipitations observées était, elle aussi, anormalement élevée.

    Dans pareilles circonstances, le lessivage des terres et le ruissellement peuvent entrainer des apports de volumes d’eaux contaminés et des eaux usées non traitées vers les cours d’eau induisant une dégradation temporaire de la qualité des eaux de baignade.

    En lien avec cette problématique, la SPGE a été chargée d’enclencher, en partenariat avec de nombreux acteurs du cycle de l’eau, une réflexion liée à la gestion optimisée des eaux usées par temps de pluie et de proposer des solutions efficaces pour contrer durablement cette problématique.

    En relation avec les demandes d’informations sur les dépassements des normes de qualité relatifs aux quinze zones de baignade en 2011, plusieurs cas de figure existent.

    - certaines des zones classées de « qualité insuffisante » présentent en 2011 une qualité « limite », presque bonne, tels que le plan d’eau de la Marlette, la Semois à Chiny et à l’aval de Bouillon, l’Amblève à Nonceveux, la Hoëgne à Royompré, la Lesse à Houyet, la Lesse à Hulsonniaux. Pour ces zones, le plus souvent, ce sont des dépassements temporaires des normes et de faible amplitude qui déclassent la zone pour l’année entière. La qualité observée, en dehors de ces épisodes temporaires, est suffisante ou bonne.

    A contrario, à Coo, des dépassements ont été récurrents pendant toute la saison balnéaire. Cependant la finalisation des investissements en septembre 2011 liés à l’assainissement (collecte et station d’épuration) devrait apporter une amélioration de la qualité dès cette année.

    Pour ce qui concerne la situation des zones de baignade en province de Liège. On y trouve 4 zones de qualité insuffisante : outre Coo déjà évoqué, Ouren, Royompré et Nonceveux, toutes situées en rivière. Les 3 zones situées en plan d’eau, à Recht, Robertville et Bütgenbach, sont toutes d’excellente qualité.

    Les premières analyses programmées en ce moment apporteront un éclairage complémentaire et donneront une première tendance de l’évolution attendue pour la saison balnéaire 2012.

    Pour ce qui concerne les nouvelles mesures en cours de mise en œuvre et visant, notamment, l’amélioration de la qualité des eaux de baignade et l’atteinte du bon état des masses d’eau, je tiens à vous informer des avancées suivantes :
    - les études de zones identifiant les habitations situées en assainissement autonome et impactant la qualité des eaux de baignade et des captages font actuellement l’objet d’approbation au travers d’arrêtés ministériels. Ceux-ci rendent obligatoire l’équipement des dites habitations d’un système d’épuration individuel agréé ;
    - l'interdiction d'accès du bétail aux cours d'eau sera obligatoire dès avril 2013 pour l’ensemble des cours d’eau classés et non classés au niveau des zones de baignade et des zones amont. L’arrêté du Gouvernement wallon, en première lecture, sera à l’ordre du jour du Gouvernement de ce 7 juin 2012.

    L’objectif est donc bien d’assurer une qualité des eaux de baignade selon les obligations de la directive eau de baignade avec une échéance clé pour la saison balnéaire 2015.

    En ce qui concerne l’enquête publique des plans de gestion par district hydrographique, pour les 4 districts que compte la Wallonie (Escaut, Meuse, Rhin et Seine), elle a commencé le 12 juin pour une période de 6 mois. Les projets de plans de gestion ont, par ailleurs, été approuvés en date du 8 mars 2012.