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La sensibilisation du public aux dangers des ondes électromagnétiques

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 153 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/06/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La Déclaration de politique régionale de 2009 prévoit une meilleure prise en compte du principe de précaution en matière de risques liés à l’exposition du public aux ondes électromagnétiques.

    Si plusieurs dispositions ont été prises, tous les engagements n’ont pas encore été concrétisés.

    Je souhaiterais ici aborder la problématique des dangers pour la santé suite à l’exposition des rayonnements générés par les ondes électromagnétiques. Si les citoyens se montrent fort inquiets par rapport aux antennes-relais, ils le sont peu par rapport aux dangers liés à l’usage excessif du téléphone portable. Une attitude paradoxale : ils s’insurgent contre l’implantation d’un pylône à côté de leur domicile, mais ils veulent d’un autre côté avoir un réseau performant partout.

    Pourtant, en cas de mauvaise couverture du réseau, la puissance maximale rayonnée par le gsm peut entraîner une exposition maximale au niveau de la tête de 100v/m, soit 10.000 fois plus que pour 1V/m pour les antennes-relais.

    Il est donc primordial d’informer davantage le public et d’encourager les comportements préventifs (port de l’oreillette, recours aux sms, haut-parleur, temps de communication limités, …). Il me semble également indispensable de décourager l’usage du gsm par les jeunes enfants.

    De mémoire, je ne me souviens pas avoir lu ou vu une campagne de sensibilisation ces dernières années.

    Madame la Ministre est-elle en possession de données allant dans le même sens ? Pour quelles raisons aucune campagne de sensibilisation sur les dangers des ondes électromagnétiques des gsm, wi-fi n’a-t-elle été organisée ?

    Faut-il attendre un consensus scientifique sur le risque sanitaire de l’exposition du public aux rayonnements pour prendre des dispositions particulières et s’inquiéter ?

    Faut-il sous-estimer les impacts sanitaires de l’usage des technologies sur le long terme ? Peut-on mettre en danger la santé des citoyens au profit du développement galopant des technologies ?
  • Réponse du 05/07/2012 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    Les effets des ondes électromagnétiques sur la santé provenant de l’usage d’un gsm peuvent être de deux types : à court terme et à long terme. Sur le plan épidémiologique, ce sont principalement des études à court terme qui ont été réalisées, c'est-à-dire pour une utilisation du gsm sur une période de moins de 10 ans. Celles-ci ne montrent actuellement aucun risque accru de développement de tumeurs du cerveau.

    Les études à long terme (plus de 10 ans d’utilisation) sont rares et ne permettent pas d’exclure tout risque pour la santé (1). Le classement des ondes gsm en catégorie 2B – peut-être cancérigène pour l’homme – par l’OMS en 2011 reflète cette incertitude qui s’est traduite par la nécessité de poursuivre les études quant aux effets à long terme découlant de l’usage intensif du gsm. Entre-temps, il est recommandé de limiter l’exposition au rayonnement des gsm. Cette recommandation est déjà diffusée en Belgique depuis 2004 par le Conseil Supérieur de la Santé, sans attendre un consensus scientifique sur le risque sanitaire de l’exposition du public pour prendre des dispositions particulières et s’inquiéter. Ces recommandations visent notamment les enfants (et les femmes enceintes).

    L'honorable membre mentionne d’autres sources d’ondes électromagnétiques que les gsm. Tous les champs électromagnétiques ne sont pas à considérer de la même manière.
    En effet, ils ont des fréquences différentes et c’est cette fréquence qui détermine le type, les caractéristiques spécifiques et l’application des ondes électromagnétiques. Le corps humain réagit différemment aux ondes de fréquences différentes. Le champ moyen généré par une borne Wi-Fi augmente avec le débit et la distance. En cas de transmission continue, au débit maximum, le champ à 20 cm est estimé entre 2.4 et 3 Volts/mètre, et à 3 mètres entre 0.19 et 0.23 Volts/mètre. C’est très faible en comparaison, par exemple, avec un téléphone mobile (gsm) utilisé dans de mauvaises conditions de couverture.

    Quant aux impacts sur la santé humaine des technologies existantes, et dans l’état des connaissances actuelles, les instances sanitaires internationales ont une position rassurante sur le sujet.

    Ainsi, pour l’OMS, « compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé. » (2)

    Les impacts sanitaires de l’usage des technologies sur le long terme sont continuellement étudiés et l’état des connaissances est pris en considération par les autorités sanitaires afin de ne pas mettre en danger la santé des citoyens au profit du développement rapide des technologies.

    En matière de sensibilisation, la complexité de la tâche réside principalement, comme le souligne le Conseil Supérieur de la Santé, de pourvoir à une communication correcte et transparente vers les publics concernés, en étant le plus explicite possible sur ce qui est connu et inconnu, et en étant conscient de l’influence de cette communication sur la perception du risque par le public.

    Il convient de viser un changement positif de comportement et non une augmentation de l’angoisse de la population, en portant une attention particulière aux plus vulnérables et aux utilisateurs intensifs du portable.

    En ce qui concerne la sensibilisation du public à l’usage du gsm, le tableau en annexe reprend les différents outils de communication disponibles actuellement, développés essentiellement par le niveau fédéral compte tenu des compétences en matière de normes de produits et de prévention de la santé. Une information complémentaire sera diffusée dans le cadre du portail environnement-santé du SPW en cours d’élaboration.



    (1) L’étude « Interphone » a mis en évidence la possibilité d’un risque augmenté de tumeur du cerveau pour les niveaux d’exposition les plus élevés aux gsm. Cependant elle ne permet pas d’affirmer l’existence d’un lien de cause à effet. De plus, ce n’est que dans le cadre d’un usage intensif du téléphone portable et seulement dans ce cadre là, que l’association est possible.
    (2) Aide-mémoire n°304 de mai 2006 de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), p. 2/5.