Les initiatives en matière de produits locaux

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 557 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 19/06/2012

  • de PECRIAUX Sophie
  • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
  
  Plusieurs expériences de producteurs wallons qui voient leur pouvoir de négociation face à la grande distribution s'affaiblir ont vu le jour récemment.
  
  Des alternatives doivent s'imposer et parmi elles privilégier les produits locaux afin de recréer un lien entre les producteurs et les consommateurs.
  
  Parmi ces initiatives, certaines sont couronnées de succès :
  - après s'être détourné des biocarburants, un agriculteur décline son huile de colza en une gamme variée, présente chez des détaillants spécialisés ;
  - le responsable des Moulins de Statte avec la Fédération des boulangers francophones, a lancé le pari du pain Bayard, dont le blé répond à une liste de critères en termes sanitaires et gustatifs. Les boulangers qui souhaitent vendre ce produit s'associent à la charte Bayard et ils sont aujourd'hui une centaine en Wallonie ;
  - la brasserie Brunehaut, au sud de Tournai, a repositionné sa gamme, histoire de se démarquer dans "des marchés où l'artisanat a encore une valeur". Ses armes sont une bière d'abbaye (la Saint-Martin), et une autre bio et sans gluten. Son but est de trouver des niches de produits où les grands joueurs ne peuvent pas aller ;
  - le producteur du Belgian Owl, le whisky 100% belge fabriqué en Hesbaye, est formel : "Certaines personnes ne peuvent se déplacer chez un caviste." Résultat: 10 à 15% de sa production sont livrés à Colruyt, tandis que le reste est commercialisé dans des épiceries fines et des magasins spécialisé. Il garde aussi 5% pour l'export ;
  - certains mets artisanaux suscitent une curiosité telle qu'une part atterrit dans la grande distribution.
  
  On le voit nos petits agriculteurs et producteurs wallons ne manquent pas d’ingéniosité pour diversifier leurs activités.
  
  Monsieur le Ministre est certainement au courant de nombreuses activités de ce genre. Sont-elles soutenues par la Wallonie et de quelle manière ?

• Réponse du 09/07/2012

  • de DI ANTONIO Carlo
  
  La vente en circuits courts de produits agricoles, bruts ou transformés, permet d’accroître la part de valeur ajoutée pour les producteurs.
  Pour le consommateur, elle permet la disponibilité de produits de qualité, de proximité et de saison.
  
  L’action publique dans ces domaines se concentre actuellement sur l’information des opérateurs économiques, sur l’encadrement des agriculteurs et sur le soutien aux investissements.
  Mes services informent les agriculteurs sur la vente directe et la transformation à la ferme : des vidéo-clips et un film spécialement dédiés aux agriculteurs et aux circuits courts sont accessibles depuis peu sur le Portail de l’Agriculture wallonne. Un vade-mecum portant sur la valorisation à la ferme des produits agricoles et leur commercialisation en circuits courts est en cours de mise à jour.
  
  Je soutiens financièrement des organismes dont la compétence est reconnue pour aider les agriculteurs dans leurs projets de diversification.
  Ceux-ci sont regroupés au sein d’un guichet unique, la Cellule Qualité Produits fermiers (CQPF), qui accompagne les producteurs dans leur projet sur les volets économiques (faisabilité, étude de marchés, normes à respecter, …), hygiénique (respect des normes en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire) et technologique (accompagnement axé principalement sur les technologies laitières).
  
  Les 11 conseils de filière oeuvrent également dans le déploiement des produits locaux, la mise en place de filières de la qualité différenciée en Wallonie (comme par exemple le pain Bayard).
  
  La promotion des produits agricoles vers les consommateurs est confiée à l’Agence wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (Apaq-w). Celle-ci offre aux agriculteurs la possibilité de figurer dans la base de données « C’est produit près de chez vous », accessible au public via le site internet de cette agence.
  Cette base de données contient à ce jour les coordonnées de 339 agriculteurs.
  
  Le Plan Marshall 2.vert a permis la mise en place d’une aide aux « Hall-relais agricoles » visant à aider des organisations qui souhaitent construire des plate-formes de stockage, de transformation, et/ou de commercialisation de produits agricoles, et de les mettre à disposition d’agriculteurs.
  
  Enfin, la centrale de marchés que je mettrai prochainement en œuvre sera une nouvelle opportunité pour les producteurs désirant commercialiser en circuits courts.
  
  Comme l'honorable membre peut le constater, les initiatives permettant d’encourager et d’appuyer les filières courtes et la diversification sont nombreuses.