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Les voitures partagées, le covoiturage et les véhicules électriques au sein du Service Public de Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 633 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/06/2012
    • de KILIC Serdar
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La DPR prévoit de promouvoir les voitures partagées.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur cette thématique en ce qui concerne plus spécifiquement les services du SPW? Ce dispositif est-il utilisé au sein de l'administration? A-t-il pris des initiatives en la matière? Compte-t-il développer cette pratique à l'avenir?

    J'aimerais également entendre Monsieur le Ministre sur le covoiturage au sein du SPW. Cette pratique est-elle en vigueur? Des facilités sont-elles mises en oeuvre pour favoriser ce dispositif?

    Pourrait-il dresser un bilan de ce dispositif au sein du SPW?

    Enfin, quelles initiatives compte-t-il prendre pour encore développer ce système?

    Ne pense-t-il pas qu'il serait intéressant de systématiser le covoiturage en développant un véritable réseau en interne?

    En ce qui concerne les véhicules électriques, nous pouvons nous réjouir des récentes acquisitions par l'administration. Cette initiative a le mérite de conscientiser sur les possibilités tant de mobilité que de très faible impact de CO2 de ces véhicules sur l'environnement, sachant que leur recharge se fera au départ de panneaux photovoltaïques situés sur les différentes implantations du SPW ; je félicite aussi la possibilité laissée aux pouvoirs locaux et aux organismes publics de pouvoir bénéficier, à leur demande, des mêmes conditions de ce marché public, pour éventuellement acquérir à leur compte de tels véhicules. Ne pourrions-nous pas aller plus loin?

    Ainsi, il existe des exemples heureux dont nous pourrions nous inspirer. Une ville comme La Rochelle expérimente le véhicule électrique tant à l'usage de l'administration que des citoyens depuis 1986. Soit plus d'un quart de siècle.

    Grâce à des partenariats avec EDF et le groupe PSA, cette ville propose aux citoyens des véhicules en location libre. Afin d'être cohérent avec leur projet, même des bateaux électrosolaires ont été acquis pour relier différent quartiers de la ville.

    Mais certainement mieux encore, depuis 1996, chaque véhicule de l'administration rochelaise est systématiquement remplacé par un véhicule électrique.

    Monsieur le Ministre pourrait-il donc nous informer sur les distances moyennes parcourues par les véhicules des différentes administrations wallonnes et de la sorte évaluer à quelle pourcentage “théorique” ils pourraient être remplacés par des véhicules silencieux et non polluants? La contrainte du coût pourrait apparaître comme un frein, mais sans nul doute sera-t-il également possible d'évaluer les réductions que les constructeurs seraient prêts à nous consentir, sur un marché d'achat de tel ampleur ?
  • Réponse du 04/07/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Une des mesures de la Déclaration de politique régionale concerne effectivement la promotion des voitures partagées. Cette thématique a été reprise dans le Plan Marshall 2.vert. Celui-ci prévoit 2 dynamiques transversales, dont l’une d’elles vise à promouvoir le développement durable à travers toutes les politiques publiques via notamment la mobilisation des services publics pour un développement durable, ce qui implique aussi une mobilité plus respectueuse de l’environnement.

    Aussi, le Secrétariat général du SPW a été chargé d’initier la mise en place d’un Plan de Développement durable du SPW Celui-ci est piloté par un groupe de travail composé de représentants de chaque direction générale et de l’Agence wallonne de l’air et du climat. Un des axes du plan concerne la réduction de la consommation d’énergie. Il prévoit, entre autres, de favoriser la mobilité écoresponsable et de réduire l’usage des véhicules polluants.

    Pour répondre à ces nouveaux objectifs, un sous-groupe de travail « Mobilité », piloté par la direction générale opérationnelle de la Mobilité et également composé de représentants des différentes directions générales, de mon cabinet et du cabinet du Ministre Henry, a été chargé de collaborer à l’élaboration d’un plan de déplacements du SPW Il concerne tous les agents du SPW quelle que soit leur résidence administrative.

    Ce plan de déplacements a été adopté par le comité stratégique du SPW fin 2011. Un budget de 50 000 euros annuel a été dégagé pour le soutenir à travers des expériences pilotes, des études et la mobilisation des fonctionnaires. Ce plan d'actions comprend 3 axes :
    - les déplacements domicile-lieu de travail;
    - la rationalisation des déplacements de service;
    - la communication interne.

    Les différents modes de déplacement y sont abordés, dont notamment le covoiturage et l’utilisation de voitures partagées, et des mesures spécifiques sont prévues en vue d’encourager les modes ayant un impact moindre sur le plan environnemental. En ce qui concerne le covoiturage, des actions ont déjà été menées dès 2011, avec une plateforme interactive rendue accessible à des fonctionnaires du SPW en vue de trouver des co-voitureurs potentiels en fonction de leurs lieux de domicile et de travail respectifs. Il est également envisagé de réserver des places de parking prioritaires aux co-voitureurs et de communiquer plus largement en interne sur cette question en 2012.

    Le plan est évolutif et les voitures partagées y sont abordées. J’attire cependant l'attention sur le fait que cette solution est moins évidente qu’il n’y paraît. S’agissant des déplacements domicile-travail par exemple, des alternatives comme Cambio doivent essentiellement être envisagées dans une logique de complémentarité à d’autres solutions comme le co-voiturage ou les transports en commun. L’esprit de ces solutions est en effet le partage de véhicules et non pas la monopolisation systématique de ceux-ci par un utilisateur récurrent. Sa structure de prix a été construite en conséquence et rend à ce jour toute autre utilisation peu concurrentielle d’un point de vue économique.

    En ce qui concerne les véhicules électriques, je suis heureux de lire que les récentes acquisitions de ce type de véhicules vous aient réjoui. Celles-ci sont une première phase test et il est intéressant de voir que l’offre du marché s’est diversifiée et que plusieurs constructeurs proposent désormais ces véhicules dans leur catalogue. Mes services me confirment d’ailleurs que le cahier des charges pour l’acquisition de petits utilitaires de charge utile supérieur ou égale à 500 kg est en préparation et sortira avant fin 2012.

    Ensuite, l'honorable membre me relate l’exemple de la Ville de La Rochelle qui expérimente les véhicules électriques tant à l’usage de l’administration qu’à l’usage des citoyens. Cet exemple, si intéressant soit-il, n’est pas transposable en l’état à la Wallonie, comme le fait remarquer mon administration. Notre territoire est autrement plus vaste que la Ville de La Rochelle et la mise à disposition de ce type de véhicules à l’usage des citoyens demanderait une logistique importante qui ne ressort pas des missions du service public de la Wallonie. Par ailleurs, et comme l'honorable membre le sait sans doute, les véhicules électriques ont une autonomie limitée, ce qui ne permet pas encore à ce stade des déplacements longue distance à travers le territoire wallon. Enfin, le remplacement systématique des véhicules traditionnels par des électriques ne conviendrait pas à l’administration wallonne dans la mesure où certaines missions requièrent des trajets importants, ce qui est à ce jour rendu impossible par l’autonomie encore fort limitée des véhicules électriques.

    Pour le surplus, j'informe que la distance moyenne annuelle parcourue par véhicule en 2011 pour le parc géré par mes services est de 14 624 km. Les distances parcourues se répartissent comme suit, en pourcentage du parc géré par mes services :
    - 0 – 10 000 km : 24 %
    - 10 001 – 20 000 km : 37 %
    - 20 001 – 30 000 km : 27 %
    - > ou = 30 001 km : 12 %

    Ces kilométrages peuvent être complétés par les remarques suivantes :
    - 72 % des véhicules parcourent entre 10 000 et 40 000 km par an ;
    - Quant aux véhicules qui parcourent moins de 6 000 km par an, 40% sont des véhicules lourds qui, par la nature de leurs missions, font de moindres trajets que les véhicules légers essentiellement affectés au contrôle.