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Le frelon asiatique

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 574 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 29/06/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Récemment, le CARI, le Centre apicole de recherche et d’information qui rassemble plus 700 apiculteurs francophones, a en effet reçu plusieurs appels de personnes indiquant avoir vu le frelon asiatique chez elles.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser si ces suspicions ont pu être confirmées ? La présence du frelon asiatique sur notre territoire est-elle désormais certaine ?

    Introduit en France par accident, l’insecte s’est bien acclimaté au climat tempéré européen. Et vu ses capacités de développement, pour les spécialistes, en trois ans, ce frelon pourrait être présent partout en Belgique…

    Il effraie de par ses capacités destructrices envers notre biodiversité d’autant que l’on ne lui connaît aucun prédateur naturel à ce jour…

    La vigilance sur notre territoire est donc de mise !

    Dernièrement, Monsieur le Ministre a fait part de la mise en place d’un système d’alerte général pour les espèces invasives émergeantes en Wallonie par « la cellule espèces invasives » de la DGO3.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il cette information ? Quel sera le mode de fonctionnement de ce système ? Quels sont les organismes directement concernés par cette alarme ? S’agit-il uniquement d’un « observatoire » ? Dans la négative, Monsieur le Ministre peut-il en préciser les missions ? Lorsque ce système d’alerte fonctionnera, quelle suite sera donnée à l’apparition de l’espèce invasive détectée ?
  • Réponse du 18/07/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le frelon asiatique est incontestablement à notre porte puisqu’un nid a été trouvé à Somain, dans le nord de la France, soit à environ 15 km de la frontière belge. Cette observation atteste de l'installation de l'espèce dans le nord de la France. Une première observation a été attestée en Région wallonne : il s’agit d’un mâle photographié dans un jardin à Flobecq en octobre 2011.

    Le frelon asiatique construit la majorité de ses nids dans la cime des arbres, ce qui le rend difficile à détecter pendant la saison de végétation. Les nids peuvent produire jusqu'à 15 000 individus par saison, soit 3 fois plus que le frelon européen. Les spécialistes considèrent que d’ici trois ans, le frelon asiatique pourrait être présent partout en Belgique.

    Son impact sur l'entomofaune locale est encore mal connu. La pression sur les différents types de proies (abeilles, mouches, guêpes et autres hyménoptères) varie en fonction de l’habitat du prédateur. Moins l’habitat est naturel, plus la pression sur l’abeille domestique augmente (cas des villes).

    En ce qui concerne les mesures prises, il est exact que la « cellule « espèces invasives » de la Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement a examiné le problème, notamment avec le CARI que l'honorable membre mentionne dans sa question.

    Dans une première phase, des contacts ont été pris afin de centraliser les observations de ces frelons et de leurs nids afin de suivre le phénomène. Deux relais principaux ont d’ores et déjà été prévus : le CARI pour les observations provenant des apiculteurs et Natagora ASBL pour les observations issues du monde naturaliste.

    Une validation des observations devra être opérée par des experts car des observations erronées sont fréquemment rapportées.

    Pour limiter la propagation rapide de l’espèce, en particulier dans nos contrées encore vierges, la seule action possible consiste à détruire les nids avant la production des femelles fondatrices, voie privilégiée au vu des connaissances actuelles.

    Cette destruction demande un savoir-faire spécifique qui demande d’informer et de former les personnes susceptibles d’intervenir.

    La « cellule espèces invasives » réunit aussi toute l’information en vue de sensibiliser les acteurs et les citoyens.

    Une information vis à vis des autorités communales et des services de pompiers est en préparation.

    L’objectif est d’être opérationnel dès que les premiers nids de cette espèce seront détectés sur le territoire wallon.