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La présence de traducteurs en langue des signes dans les administrations communales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 172 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 11/07/2012
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    La Déclaration de politique régionale du gouvernement rédigée en 2009 et valable pour l’ensemble de cette législature, prévoit un chapitre concernant l’inclusion des personnes handicapées. Quoi de plus normal alors de pouvoir s’adresser à l’administration quel que soit le handicap touchant la personne.

    À cette fin, je constate que la communication entre des personnes sourdes et muettes, d’une part, et les administrations communales, d’autre part, reste difficile dans bon nombre de communes.

    Je comprends, vu l’insuffisance de traducteurs en langue des signes en Wallonie et la situation financière des communes, qu’il est très difficile d’engager un traducteur par administration communale. Néanmoins, ne serait-il pas possible d’imaginer une formule de mise à disposition d’un traducteur aux communes via la Wallonie, les communes devant ainsi s’accorder avec les personnes qui sollicitent le service pour déterminer une entrevue avec le traducteur.
  • Réponse du 17/07/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    Effectivement, la communication entre les personnes sourdes ou malentendantes et les administrations communales reste difficile dans bon non nombre de communes et les services publics en général.

    Les difficultés pour ces personnes d’effectuer leurs démarches auprès des administrations sont bien connues. Certains services, comme le SISW, offrent aux personnes la possibilité de se faire accompagner par un interprète lors de démarches administratives, médicales ou autres. Toutefois, il faut constater que ce type de projet repose sur un service « individuel » rendu à la personne. Malheureusement, on constate une insuffisance d’interprètes en Wallonie ainsi qu’un coût de prestation élevé.

    Par ailleurs, si la suggestion est intéressante, il est difficilement envisageable que chaque administration, tant au niveau local, régional ou communautaire, engage un interprète.

    Aussi, faut-il imaginer d’autres pistes pour informer la communauté malentendante et communiquer avec elle.

    C’est pourquoi, il est nécessaire de diffuser au maximum une information simple et directement utilisable auprès des agents chargés de recevoir le public sourd dans les administrations communales et autres. A ce propos, les diverses associations (FFSB, CREE, ASPH, SISS, etc.) diffusent déjà des conseils pour communiquer avec cette communauté. Ce n’est pas suffisant, mais c’est un premier pas que nous devons encourager et soutenir avec l’aide des Handicontacts (référents de proximité).

    De même qu’il est essentiel que les administrations communales qui proposent un service d’interprétation en fassent la publicité auprès des citoyens. Il ne faudrait pas que le personnel formé à la langue des signes n’ait pas l’occasion de mettre en pratique ses connaissances.

    Il faut encourager ces initiatives telles que celle du projet-pilote développé sur le Brabant wallon par le CPAS de Chaumont-Gistoux et fonctionnant en inter-CPAS.

    Soutenu par la Commission subrégionale de l’AWIPH du Brabant wallon, le projet a vu le jour suite à des rencontres entre la Commission subrégionale et l’Association pour Sourds et Malentendants du Brabant wallon. Concrètement, le projet vise la mise en place de permanences à l’attention des personnes sourdes et malentendantes dans les communes (27) et les CPAS du Brabant wallon.

    Pratiquement, l’interprète, une assistante sociale maîtrisant parfaitement la langue des signes, est à la disposition des personnes sourdes et malentendantes afin de les orienter, les informer et les accompagner dans leurs demandes et leur servir d’interprète ou de facilitateur dans la communication avec les services concernés. Elle est présente à l’occasion de permanences, à des moments définis et annoncés à la population.

    Actuellement, le projet propose une offre d’accompagnement/interprétation en s’articulant avec le projet Direct Eyes.

    Enfin, et en relation avec ce qui précède un projet d’arrêté relatif à l’agrément et au subventionnement de services d’interprétation en langue des signes est en préparation en mon cabinet. Il s’attache à favoriser le recours à l’interprétation à distance dans le cadre de l’accueil réservé aux personnes sourdes et malentendantes au sein des services publics tout au moins pour certains types de démarches et de procédures.

    En effet, eu égard, notamment à la pénurie d’interprètes mais aussi et surtout dans un souci d’efficience, il m’apparaît impératif de tenir compte de l’évolution des technologies et en particulier de l’interprétation à distance via un moyen technique de communication ou de visiophonie.

    Je souhaite également impliquer dans cette démarche les services publics dans le cadre des aménagements raisonnables qu’ils sont amenés à réaliser pour l’accueil des publics fragilisés.