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Les relations avec l'Egypte

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 125 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/07/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Depuis que le printemps arabe a bousculé une série d’anciens régimes dans le monde arabe, la Région wallonne se trouve devant le défi de devoir renouer avec les nouveaux régimes et/ou de réorienter ses politiques internationales (et commerciales).

    C’est particulièrement un défi dans les pays où des partis d’obédience musulmane arrivent au pouvoir, comme en Egypte.

    Démocrates que nous sommes, nous devons évidemment respecter le choix des populations respectives. Ainsi que de respecter le choix philosophique des élus et mettre en place des politiques de coopération et d’échanges commerciaux.

    Avons-nous, depuis le revirement de la situation politique en Egypte, intensifié nos relations avec ce pays ?

    Rappelons que cette jeune démocratie n’est pas encore sortie de tous les dangers : l’opposition entre le président élu et les militaires reste toujours un risque majeur.

    Quelles sont les contributions wallonnes pour stabiliser le processus démocratique dans ce pays ?
  • Réponse du 23/07/2012
    • de DEMOTTE Rudy

    En réponse à la question écrite de l’Honorable Membre, il est porté à sa connaissance les éléments suivants.

    Les printemps arabes ont permis la sortie de régimes autocratiques dans certains pays et l’organisation des premières élections libres dans la région. Exception faite de la Libye, le résultat de ces processus a vu l’accession au pouvoir de partis d’obédience musulmane dans la plupart des pays en révolution. Ces victoires islamistes étant le résultat des choix de la population, il y a bien entendu à les respecter et, dans la mesure du possible, à renforcer nos partenariats avec ces pays dans le cadre du dialogue euro-méditerranéen. Ceci étant, certaines formations politiques ayant une vision parfois rigoriste de la société en ce qui concerne les droits et libertés civiles notamment de la femme, nous devons également veiller à ce que nos échanges puissent servir d’instruments favorisant le respect des droits de l’homme et ce, dans un dialogue franc et constructif.

    C’est d’ailleurs également la position adoptée par l’Union européenne. Suite à la chute des régimes tunisien, égyptien et libyen, celle-ci a en effet adopté, en mars 2011, une Communication intitulée « Partenariat pour la Démocratie et une Prospérité partagée ». L'approche préconisée dans ce cadre vise au renforcement du soutien de la transition démocratique et à l'octroi d'avantages aux pays partenaires qui adoptent des réformes. Ainsi, tout en condamnant les atteintes aux Droits de l'Homme, l’Union européenne a promis à l'Egypte un nouveau partenariat fondé sur des valeurs universelles, pour autant que le pays persévère dans la voie de la transition démocratique.

    Cet accompagnement par l’Union européenne est essentiel. Car si des élections législatives et présidentielles ont eu lieu ces derniers mois, l’on ne peut encore parler de stabilité politique. A la mi-juin, en effet, la Haute Cour constitutionnelle égyptienne a décidé d’invalider un tiers des sièges de l’Assemblée du Peuple en raison d’un vice juridique dans la Loi électorale entraînant ainsi la dissolution du Parlement. Au lendemain de son entrée en fonction comme Président de la République égyptienne, le 30 juin dernier, Mohamed Morsi (Parti de la Liberté et de la Justice - issu des « Frères musulmans ») a, quant à lui, décidé, par décret, d’annuler la décision de la Haute Cour. Mais il y a quelques jours, la Haute-Cour annulait, à son tour, l’application du décret présidentiel. Compte tenu de la situation encore relativement confuse, je suivrai avec attention les développements futurs du processus démocratique en cours en Egypte.

    Ceci étant, les difficultés au niveau de la sécurité étant levées, nos échanges économiques et commerciaux peuvent être relancés voire faire l’objet d’un développement accru ces prochaines années. Pour ce faire, l’Awex, en collaboration avec notre attaché économique et commercial trirégional travaille actuellement à l’organisation d’une mission qui aura lieu début octobre. Une vingtaine d’entreprises wallonnes et flamandes feront partie de la délégation qui explorera les secteurs les plus porteurs à savoir les équipements hospitaliers, les produits pharmaceutiques et l’environnement (déchets toxiques, déchets ménagers, etc.).

    L’instauration de la démocratie étant, comme vous le savez, une condition du développement économique, cette mission vise dès lors à « tester » le marché égyptien et ne manquera pas d’identifier ses potentialités dans le cadre de l’Egypte de l’après-Moubarak.

    A ce sujet, je souhaite aussi rappeler qu’en 2011, l’Egypte était le 43e client de la Wallonie pour un total d’exportations de 80 millions d’euros. Les produits concernés étaient les suivants :
    • les industries chimiques ;
    • les équipements mécaniques ;
    • les métaux communs ;
    • les matières plastiques.

    Comme fournisseur de la Wallonie, ce pays était classé 66e pour un total d’importations de 5 millions d’euros. Les produits concernés étaient principalement les matières textiles.

    Enfin, il convient de signaler que la coopération de Wallonie-Bruxelles avec l'Egypte est assez limitée et concerne principalement l’octroi de bourses de recherche.