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Le remplacement de couches d'usure

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 612 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/07/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La Cour des Comptes avait, à l'époque, émis la thèse qu'il faut réserver chaque année minimum 2 % de la valeur patrimoniale du réseau à disposition pour son entretien. Est-ce réaliste ? Est-ce que les routes sont ainsi faites pour tenir aussi longtemps ? Ou faut-il prévoir (dans l'hypothèse d'une amélioration de la situation budgétaire de la Région wallonne) un délai nettement plus court, par exemple 25 ans, ce qui aurait pour conséquence pratique qu'on ne devrait pas prévoir 2 mais 4 % de la valeur patrimoniale du réseau à l'état neuf à l'entretien de celui-ci ?

    Prenant un nombre de 6 000 kilomètres de routes régionales (hors réseau autoroutier) qui, à l'état nouveau, demandent un investissement de 1 million par km, 2 % signifieraient alors qu'on devrait réserver chaque année un montant entre 6 000 millions x 2 % = 120 millions et 6.000 millions x 4 % = 240 millions. Or, actuellement, nous réservons quelque 86 millions à l'entretien des routes, devant couvrir par ce montant aussi d'autres frais liés à l'entretien. En effet, le budget d'entretien, tel qu'on le connaît actuellement, est la résultante d'une fusion de plusieurs AB du programme routes - génie civile – regroupant investissements, sécurisation, entretien ... Il ne s’agit donc pas d’une augmentation mais d’une présentation différente des budgets.

    Même dans l’hypothèse que les 86 millions soient exclusivement réservés à l’entretien (remplacement de couches d’usure), on peut faire avec ce montant quelque 320 km sur un réseau secondaire de 6.000 km. Se pose la question du nombre de km repris en catégorie B ou C, pour lesquels une intervention du type « remplacement de la couche d’usure » permettrait de prolonger la durée de vie desdits km ou, en d’autre termes, de les sauver par rapport à une dégradation telle qui nécessiterait une intervention nettement plus lourde. A l’heure actuelle, le réseau secondaire est en train de se dégrader plus vite qu’on pourra le remettre en état.

    Combien faut-il d'illustrations pour démontrer que la course contre la montre, la course contre la dégradation progressive du réseau risque d'être perdue ? Vu l'effort en matière d'entretien et vu l'état actuel du réseau, celui-ci se dégrade plus rapidement qu'on ne pourra le remettre en état avec 86 millions par an. Nous sommes en train de créer une charge importante dont nos successeurs hériteront comme une espèce de dette cachée. Monsieur le Ministre dira certainement que mon analyse ne lui convient pas. Je peux le comprendre, mais je refuse d'embellir le discours politique si l'analyse de la question me contraint à ce genre de conclusion. La question qui se pose actuellement est de savoir si Monsieur le Ministre tente d'inverser la tendance et comment il va s'y prendre vu le contexte budgétaire actuel ? Peut-on espérer que les budgets consacrés à l’entretien régulier soient substantiellement augmentés ?




  • Réponse du 14/08/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le montant recommandé à consentir à l’entretien, cité par la Cour des comptes, résulte de considérations de l’OCDE qui préconisait précisément 1% de la valeur à neuf pour l’entretien génie civil et 8% pour l’entretien électromécanique. Ce qui donne une valeur moyenne communément admise de 1.5 %.

    Mais il ne sert à rien de polémiquer sur ces chiffres puisque nous nous inscrivons actuellement non pas dans une stratégie linéaire d’entretien mais dans une optique de réhabilitation du réseau routier et autoroutier, rendue nécessaire par l’état du réseau.

    C’est pour cette raison que le Ministre Benoît Lutgen a mis en œuvre le Plan Routes au niveau de la SOFICO et du réseau structurant.

    Pour le réseau non-structurant, comme expliqué longuement précédemment, l’effet du Plan Routes est également positif, notamment dans le cadre de l’allocation budgétaire 73.01 du programme 13.02, alimentée à concurrence de 85 millions d’euros en 2012.

    La grande majorité de ce montant est consacrée à la réhabilitation du réseau. Une plus petite part est consacrée à l’investissement et à la sécurisation du réseau de manière à améliorer la sécurité routière et à diminuer le nombre de tués sur les routes.

    Je rappelle que le cadre budgétaire actuel a été défini par le parlement. D’autres moyens pourront être mobilisés dans l’avenir, notamment la vignette autoroutière.

    Enfin, j'informe que la Direction générale des routes a mis au point un logiciel baptisé DIM-MET qui permet de calculer la portance d’une chaussée neuve ou la portance résiduelle d’une chaussée existante. Cet outil, calibré au fil des ans, permet aujourd’hui d’optimiser les choix techniques à opérer pour réhabiliter des chaussées : réfection profondes, raclage/pose de la couche d’usure, reconstruction complète du coffre, etc.

    Il convient d’analyser au cas par cas les moyens à mettre en œuvre pour la réhabilitation d’un tronçon routier donné, de manière, par exemple, à ne pas démolir des fondations qui seraient encore tout à fait saines.