Les quotas laitiers belges respectés

• Session : 2011-2012
• Année : 2012
• N° : 614 (2011-2012) 1

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• Question écrite du 18/07/2012

  • de STOFFELS Edmund
  • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
  
  Pour la 7ème année consécutive, les producteurs laitiers belges n’ont pas dépassé lors de la campagne laitière 2011-2012 les quotas nationaux établis par l’UE.
  
  Les producteurs de lait belges échappent donc à la pénalité appelée super prélèvement ou prélèvement supplémentaire.
   
  Au premier coup d’oeil, c’est une bonne nouvelle. Mais au second coup d’oeil, des questions s’imposent.
  
  En effet, depuis des années, le quota wallon n’est pas atteint, ce qui permet aux producteurs flamands que leur surproduction par rapport au quota flamand ne les amène pas dans une difficulté.
  
  Est-ce le cas aussi pour 2011-2012 ? Peut-on avoir quelques détails ?
  
  Ensuite, on entend le mécontentement du secteur.
  
  Il a manifesté à Bruxelles, déplorant la nouvelle chute des prix et annonçant que, cette fois-ci, la crise laitière risque d’être encore plus grave que la dernière.
  
  Comme principale cause il identifie le fait qu’il y a trop de lait sur le marché pour avoir un prix équitable qui puisse rémunérer correctement le producteur (par ailleurs confronté à une hausse assez spectaculaire des coûts de la production).
  
  N’est-ce pas la preuve que la PAC telle que renouvelée ne répond pas aux soucis du secteur et qu’il faut – quoiqu’il arrive – un mécanisme régulateur fort qui permet de tenir le bon équilibre entre l’offre et la demande ? Et que la Région wallonne doit explorer toute opportunité pour aider les producteurs à réduire le coût de leur production ? Idem pour ce qui concerne la valorisation du lait comme matière première à des fins agro-alimentaires, pharmaceutiques ou autres.
  

• Réponse du 14/08/2012

  • de DI ANTONIO Carlo
  
  Le prélèvement pour la campagne laitière 2011-2012 vient d’être calculé. Du 1er avril 2011 au 31 mars 2012 les quotas nationaux pour les livraisons de lait aux acheteurs (laiteries) et pour les ventes directes n’ont pas été dépassées.
  
  Il est judicieux de préciser que  nous avons en Wallonie seulement 987 dépasseurs sur 4 270 au total du pays. Ce qui correspond à 23 % des producteurs en dépassement pour un dépassement wallon de 16 millions de litres.
   
  Pour la campagne 2011-2012, la production laitière se répartie comme suit : Wallonie: 1 283 millions de litres et 2 096 millions de litres en Flandre.
  
  Concernant la régulation du marché du lait, en ce qui concerne la réforme de la PAC la Belgique s’est exprimée en faveur du maintien d’un véritable filet de sécurité et d’outils de gestion de marché qui garantissent la stabilité et la durabilité financière des exploitations.
  
  A cet égard l’idée d’une réduction volontaire de la production mise en avant dans le projet de rapport présenté au Parlement européen par le rapporteur M. Dantin, contient des pistes intéressantes sur certains aspects :
  1) la crise de 2009 a montré qu'une variation de 2-3 % tant à la hausse qu'à la baisse pouvait provoquer des variations de prix de bien plus forte amplitude;
  2) une réduction volontaire de la production en cas de crise aurait aussi l'avantage d'un recours plus faible aux instruments classiques d'intervention (limitée actuellement en temps et en volume) et de subvention à l'exportation (condamnée à disparaître à terme vu nos engagements internationaux). Pourtant en 2009 ce sont ces 2 instruments qui ont été les seuls à permettre d'enrayer la crise.
  
  Il faut encore une fois rappeler que le quota appliqué jusqu'au 31 mars 2015 constitue un droit de produire un certain volume de lait et de le fournir à la laiterie et pas une obligation de produire. L'auto limitation de la production est déjà possible. Une réduction de la production individuelle est réalisable sans modifier la structure du troupeau (réduire les concentrés, augmenter les réformes, optimiser plutôt que maximiser la production, ..)
  Il est évident que, pour être efficace, cette réduction temporaire de la production devrait s’appliquer sur l’ensemble du territoire européen et l’être par un grand nombre de producteurs.
  Lors de la séance de Commission du 16 juillet 2012, j’ai largement exposé, en réponse à la question orale de Monsieur Senesael sur la situation des producteurs laitiers wallons, mon analyse de cette crise et les actions entreprises à différents niveaux. J'invite l'honorable membre dès lors à relire le compte rendu de cette séance.