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Les bourdons pollinisateurs

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 617 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/07/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Les abeilles, pollinisatrices par excellence, subissent une série de difficultés qui déciment leurs populations. De ce fait, les horticulteurs sont intéressés de plus en plus par les bourdons qui présentent, par ailleurs et comparé aux abeilles, une série d’avantages : plus robustes, ils sortent déjà à des températures moins élevées, elles sont actives même en période de brouillard, ils visitent toutes les fleurs, transportent mieux le pollen et ne s’arrêtent pas devant des vents de 70 km/h. Bref, les bourdons, membres à part entière de notre écosystème, peuvent aider l’horticulteur (fraises, pommes, …). Qu’en pense Monsieur le Ministre ? Est-ce une solution ?

    Biobest, une entreprise flamande (Limbourg belge) s’est spécialisé à élever les bourdons. Rien à y opposer lorsqu’on reste en milieu européen. Mais quid, si les bourdons sont exportés vers l’Asie pour aider les horticulteurs chinois à polliniser ? En Chine, il s’agit d’une espèce qui ne fait pas partie de l’écosystème. En Asie, c’est un envahisseur.

    Le Gouvernement wallon n’a pas d’emprise sur les activités d’une société flamande. La question ne se pose donc pas dans le cas précis de Biobest. Mais Biobest n’est pas la seule société à agir de la sorte.

    Quelles sont les sociétés wallonnes qui travaillent dans le même segment ? Quelle est la position du Gouvernement wallon par rapport à « l’exportation d’insectes » vers d’autres continents ? Est-ce la même question que pour les armes : ce que les Wallons ne font pas, d’autres le font ?
  • Réponse du 14/08/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    La société BIOBEST est une multinationale dont la production de bourdons représente une part appréciable de son chiffre d’affaire. Cette société privilégie l’élevage et la vente de souches locales de bourdons au travers d’unités de production délocalisées dans le monde (notamment Maroc, Japon, Amérique du Sud). Il semble peu crédible que Biobest exporte du bourdon européen en masse alors que la société maîtrise parfaitement l’élevage et la production de Bombus ignitus, une espèce de bourdon asiatique.

    Il existe différentes sociétés en Belgique spécialisées dans la production et/ou la distribution d’insectes pollinisateurs et d’auxiliaires pour la lutte biologique. Je peux notamment citer Horpi systems (production de la coccinelle à deux points, indigène, cf Adalia box) et viridaxis (production de parasitoïdes).

    Il n’existe à l’heure actuelle pas de législation prévoyant une licence à l’exportation d’insectes. Par contre, de nombreuses législations nationales imposent des contrôles à l’importation. C’est le cas de la Chine, très sévère sur ce qu’on importe sur son territoire.

    De plus, la circulation, le commerce et la détention d’espèces considérées comme sensibles, soit parce que menacées d’extinction, soit parce que cause de péril pour la biodiversité, sont régis par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES signée le 3 mars 1973 et plus connue sous le nom de « Convention de Washington »).

    La mise en œuvre de cette convention relève de la compétence du SPF « Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement » qui est chargé du suivi de l’application de cette convention.