Les problèmes des producteurs de lait face à la réforme de la PAC
- Session : 2011-2012
- Année : 2012
- N° : 623 (2011-2012) 1
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Question écrite du 18/07/2012
- de PECRIAUX Sophie
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Le 10 juillet, une nouvelle manifestation de producteurs de lait a eu lieu devant le Parlement européen.
Tout le monde a encore en mémoire les défilés de tracteurs sur nos routes en 2009. Personne n’a véritablement oublié les litres de lait déversés sur les champs par des producteurs mécontents. Pourtant trois ans plus tard, la crise laitière semble encore hanter les étables.
Les producteurs veulent sensibiliser les députés européens aux problèmes de la production de lait en Wallonie. Ils veulent ainsi avoir leur mot à dire dans la réforme de la politique agricole commune actuellement négociée au Parlement européen.
Ils veulent stigmatiser une surproduction dévastatrice.
A travers leurs associations ils expriment deux revendications :
- une diminution volontaire des volumes de la part des producteurs laitiers afin de rétablir un équilibre sur le marché en cas de surproduction ;
- la création d’une agence de surveillance européenne qui veille à conserver un équilibre entre l’offre et la demande.
Ils expriment également leurs réticences face à la suppression des quotas laitiers programmée en 2015.
Leur fédération demande également une meilleure transparence concernant le prix du lait au niveau fédéral mais aussi au niveau européen.
Monsieur le Ministre a-t-il rencontré les producteurs de lait wallons avant cette manifestation ?
Quelle sera la position de la Wallonie lors d’une prochaine réunion de la PAC ?
Réponse du 14/08/2012
- de DI ANTONIO Carlo
Je n’ai pas attendu l’annonce de la manifestation du 10 juillet pour rencontrer les producteurs de lait pour réfléchir ensemble à des pistes de progrès.
Pour ce qui concerne la réforme de la PAC et plus particulièrement la proposition législative dite « OCM unique », de manière générale la Belgique s’est exprimée en faveur du maintien d’un véritable filet de sécurité et d’outils de gestion de marché qui garantissent la stabilité et la durabilité financière des exploitations.
A cet égard l’idée d’une réduction volontaire de la production mise en avant dans le projet de rapport présenté au Parlement européen par le rapporteur M. Dantin, contient des pistes intéressantes sur certains aspects :
1) la crise de 2009 a montré qu'une variation de 2-3 % tant à la hausse qu'à la baisse pouvait provoquer des variations de prix de bien plus forte amplitude;
2) une réduction volontaire de la production en cas de crise aurait aussi l'avantage d'un recours plus faible aux instruments classiques d'intervention (limitée actuellement en temps et en volume) et de subvention à l'exportation (condamnée à disparaître à terme vu nos engagements internationaux). Pourtant en 2009 ce sont ces 2 instruments qui ont été les seuls à permettre d'enrayer la crise.
Il faut encore une fois rappeler que le quota appliqué jusqu'au 31 mars 2015 constitue un droit de produire un certain volume de lait et de la fournir à la laiterie et pas une obligation de produire. L'auto limitation de la production est déjà possible. Une réduction de la production individuelle est réalisable sans modifier la structure du troupeau (réduire les concentrés, augmenter les réformes, optimiser plutôt que maximiser la production, ..)
Il est évident que, pour être efficace, cette réduction temporaire de la production devrait s’appliquer sur l’ensemble du territoire européen et l’être par un grand nombre de producteurs.
Lors de la séance de Commission du 16 juillet 2012, j’ai largement exposé, en réponse à la question orale de Monsieur Senesael sur la situation des producteurs laitiers wallons, mon analyse de cette crise et les actions entreprises à différents niveaux. J'invite l'honorable membre dès lors à relire le compte rendu de cette séance.