à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
La Libre Belgique de ce mardi mettait en lumière une étude qui a retenu mon attention, publiée récemment dans la revue scientifique spécialisée « Belgian Journal of Zoology », portant sur une espèce de chauve-souris peu connue : le vespertilion à oreilles échancrées.
En analysant les excréments de ces animaux – le but étant au départ de mieux connaître leur régime alimentaire et ainsi d’identifier de nouvelles pistes de protection – les scientifiques ont fait une découverte intéressante. Ils y ont décelé deux espèces de mouches suceuses de sang ou piqueuses : la mouche d’automne et la mouche des étables. Ces insectes se nourrissent sur le bétail pendant la journée et, à la nuit tombée, s’envolent pour se poser sur les murs des étables ou des branches d’arbres où les vespertilions s’en nourrissent allégrement.
Or, dans les étables et les écuries, ces types de mouches sont généralement combattus via des produits antiparasites avec l’ensemble des inconvénients qu’ils comportent pour les animaux et les risques pour la santé des utilisateurs.
Ainsi, selon Marie-Céline Godin de l’Unité de recherches en zoogéographie de l’Ulg, l’usage des produits antiparasites toxiques doit être abandonné. Elle poursuit : « Pour lutter contre les mouches, mieux vaut avoir recours à la lutte biologique (…) ». Dans cette optique, le vespertilion a un rôle à jouer puisque il s’agit d’ « un auxiliaire de l'homme qui, gratuitement, se rend jusque dans les étables pour consommer les parasites, c'est une aubaine pour les éleveurs ! ».
Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de cette étude ? L’idée selon laquelle les vespertilions puissent, en partie, remplacer utilement les insecticides dans les étables est-elle exploitable ?
Une information en ce sens pourrait-elle être communiquée aux agriculteurs ?
Réponse du 14/08/2012
de DI ANTONIO Carlo
Comme les hirondelles grandes consommatrices d’insectes, ces chauves-souris fréquentent les étables et consomment araignées et mouches piqueuses de bétail générant des irritations cutanées aux animaux.
La diminution dans les étables de ces chauves-souris est surtout liée aux nouvelles structures des exploitations agricoles. Les anciennes étables au plafond plus bas et à l’atmosphère plus confinée propice à la prolifération de mouches avec des accès relativement aisés pour les chauves-souris sont de moins en moins utilisées au profit de stabulations au volume plus grand et dont les accès sont plus contrôlés.
L’emploi des biocides (anti-parasitaires) est réglementé et relève des compétences fédérales. Néanmoins, mon administration étudie avec attention les modes de traitements assurant un compromis entre l’intérêt environnemental et une conduite saine et non compromettante du cheptel.
L’attention apportée aux chauves-souris est traduite dans l’édition très récente d’une brochure « Les reines de la nuit » de la collection Agrinature. Diffusée largement auprès du monde agricole wallon, cette brochure permettra de sensibiliser les agriculteurs à l’intérêt de maintenir ces étonnants mammifères volants dans et autour de leur exploitation.