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La stratégie biomasse-énergie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 678 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 20/07/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    L’objectif du Gouvernement wallon est de finaliser la "stratégie biomasse-énergie" pour la fin de l’année 2012.

    A cette fin, Capgimini avait réalisé une étude à la demande du Gouvernement wallon.

    Un groupe de travail se penche sur la question (CWAPE, AWAC, DGO 3, 4 et 6, les facilitateurs, … sur le plan administratif ; les cabinets Nollet, Marcourt et Di Antonio sur le plan politique).

    Le secteur des producteurs se dit coopératif et travaille sur une note reprenant la motivation et les raisons d’utiliser la biomasse, les projets-types à développer et les principes généraux à défendre.
     
    La biomasse est un concept diversifié : elle comprend la biométhanisation, la filière bois-énergie, les déchets …

    C’est donc un concept qui ne suscite pas que des adhésions, mais aussi des craintes.

    Craintes auxquelles on pourra ou ne pourra pas répondre, suivant la situation particulière de chaque unité de production.

    Il faut en être conscient et les intégrer dans les stratégies à développer par le Gouvernement wallon.
     
    Mais avant tout, il faudrait connaître le potentiel des ressources.

    Est-ce une donnée par rapport à laquelle Monsieur le Ministre a des informations précises ?

    La Région wallonne produit-elle suffisamment de biomasse pour s’auto-approvisionner ? Ou est-ce que la Région wallonne devra « importer » de la biomasse-énergie ?

    Et quel va être le bilan carbone comparatif de chacune des filières ?
  • Réponse du 06/08/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Lors de précédentes réponses à des questions similaires, j’ai déjà souligné que l’utilisation optimale de la biomasse est une question essentielle dans le cadre de la stratégie d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. En effet, cette ressource est certes renouvelable, mais également limitée. Il convient donc de l’utiliser avec parcimonie dans le cadre de l’objectif de tendre à 20% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie, avec les apports respectifs de la part wallonne de l’éolien off-shore, des renouvelables dans le transport et de la chaleur issue de sources renouvelables.


    L’étude de CapGemini vise à développer des scénarii contrastés de contribution de la biomasse pour tendre à 20% d’énergie renouvelable dans la consommation en 2020, tout en respectant les valorisations matière actuelles de la biomasse. C’est pourquoi l’étude s’est faite en bonne cohérence avec les chiffres de l’étude de Valbiom sur le potentiel biomasse-énergie à l’horizon 2020. Valbiom a présenté lors d’une table-ronde son travail de compilation du potentiel technique des différentes filières de biomasse, notamment la filière bois, la filière agricole et la filière déchets. En tenant compte des utilisations matière et alimentaire de la biomasse produite en Wallonie, il aboutit à un potentiel technique de 12.730 GWh d’énergie primaire pouvant être consacré à une valorisation énergétique. Etant donné les rendements de conversion, ce potentiel peut mener à une production de 2.465 GWh d’électricité et 6.752 GWh de chaleur.

    Le scénario de base de l’étude de CapGemini intègre donc une limite à la contribution à des fins énergétiques des bois et connexes de bois de la filière bois wallonne se situant aux niveaux actuels, pas plus. Selon les scénarios, les contributions plus importantes de biomasse-énergie sont issues d’un recours accru à des importations. L’expertise menée par CapGemini a également montré tout l’intérêt des utilisations ‘chaleur’ ou ‘cogénération’ de la biomasse, ce qui en limite la disponibilité pour des applications purement électriques.


    Il est déjà possible de soutenir de manière différenciée la biomasse en fonction du score environnemental lié à son cycle de vie. Ainsi, la production d’électricité à partir de résidus de bois d’un projet wallon, intégré, obtiendra un meilleur taux d’octroi de certificats verts que la même production à partir de pellets étrangers. Pour la biomasse importée, il faut en effet tenir compte des coûts logistiques liés aux différents modes de transport et de transbordement de la matière première.