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La pratique de la natation par les bébés nageurs

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 477 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 23/07/2012
    • de KILIC Serdar
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Dans un rapport rendu en mars dernier sur la problématique du chlore dans les piscines, le Conseil supérieur de la santé a déconseillé la pratique de la natation pour les bébés nageurs avant l'âge de douze mois.

    Le Ministre Nollet a préféré laisser le choix aux parents tout en mettant à leur disposition le maximum d'information via l'ONE.

    Ces précautions portent notamment sur le choix de la piscine selon la concentration de chlore dans l'eau et dans l'air, la limitation de la durée de natation pour les jeunes enfants et les mesures d'hygiène à privilégier.

    Combien de piscines ne sont actuellement pas pleinement adaptées à la pratique de la natation pour les enfants de moins de douze mois ?
  • Réponse du 03/10/2012
    • de ANTOINE André

    J’ai déjà eu l’honneur d’aborder à maintes reprises cette thématique.

    Le chlore est au centre du débat depuis plusieurs années. En 2006, à l’initiative des Ministres Fonck et Lutgen, respectivement à la Santé et à l’Environnement, une étude avait été commandée au professeur Alfred Bernard sur l’utilisation du chlore. L’hypothèse évoquée tournait autour de l’exposition des enfants aux produits chlorés qui contaminent l’eau et l’air des piscines.
    Le même chercheur évoque maintenant les problèmes de fertilité que rencontreraient les enfants qui ont nagé au moins 125 heures dans une piscine chlorée avant l’âge de 7 ans, soit une heure par semaine pendant deux ans et demi.

    Pour rappel, l’effet néfaste du chlore se produit en cas de renouvellement insuffisant de l’air et/ou du chauffage trop peu élevé de l’infrastructure. Ce qui, indubitablement, pose la question du coût énergique de nos piscines.

    De plus, ce n’est pas le chlore qui s’attaque directement à l’organisme, mais les particules qui résultent du contact avec les particules biologiques qu’amènent les nageurs ; transpiration, urine, salive, etc.

    Le SPW Infrasports a consacré en 2010 une étude visant à l’amélioration des performances énergétiques des infrastructures sportives. Une étude similaire axée sur les piscines sera disponible début 2012. La question relative aux alternatives au chlore y sera abordée.

    J’en veux pour preuve l’exemple mouscronnois de la piscine « les Dauphins » qui nécessitait des travaux de réfection.
    L’une de ces rénovations devait permettre de renforcer l’attractivité et la sécurité de l’infrastructure ainsi que l’amélioration sensible de ses performances énergétiques en complétant le système de filtration et de désinfection actuel par l’adjonction de générateurs d’ultraviolets.

    Le système d’ultraviolets est un procédé complémentaire à l’utilisation du chlore pour éliminer les sous-produits volatiles du chlore – les chloramines. Ce qui de facto améliore sensiblement la qualité de l’air et efface l’odeur désagréable qui règne souvent dans nos piscines.

    Outre le système d’ultraviolets, il existe également le procédé cuivre-argent que l’on retrouve à Louvain-la-Neuve et bientôt à Vielsalm. Preuve que des alternatives sont déjà utilisées.

    Dans son avis du 2 février dernier sur le danger potentiel du chlore pour la santé, le Conseil Supérieur de la Santé stipule que les avantages de la pratique de la natation ainsi que la meilleure tolérance des patients asthmatiques à la natation par rapport à d’autres sports sont supérieurs aux risques éventuels liés à une exposition au chlore.

    Dès lors, je ne peux qu’encourager la pratique d’une activité sportive dès le plus jeune âge, tant il est indéniable que le processus d’apprentissage chez les bébés et petits enfants ne peut être négligé.

    Cette étude ne remet en cause les conclusions du professeur Bernard mais souligne qu’il n’existe pas pour l’heure d’indication suffisante pour affirmer que nager dans l’eau chlorée peut être à l’origine du développement de l’asthme ou de problème de fertilité chez l’enfant. Par ailleurs, je ne souhaite pas rentrer dans la polémique qui semble naître entre les différents scientifiques concernés.

    Comme toute activité sportive, il importe de conscientiser les parents des effets négatifs que pourrait entraîner une surexposition d’enfants qui en très bas âge sont plus vénérables par rapport à certains produits.

    Nos piscines sont des infrastructures nécessaires pour développer la natation, mais qui remplissent également un rôle social non négligeable. C’est pourquoi j’ai développé, en priorité, un plan piscine, axé à la fois sur l’aspect ludique de la natation et sur son côté plus sportif.

    Le SPW Infrasports a élaboré, en collaboration avec l’AES, la DPC et l’ICEDD, un cadastre des bassins de natation, ouverts au public, situés sur le territoire wallon.

    Cet outil nous permettra de calibrer au mieux nos interventions.

    Ces mesures prises dans le champ de mes compétences devraient, à n’en point douter, éradiquer, même si le risque zéro n’existe pas, les problèmes que causent à la fois la légionellose et le chlore et in fine diminuer fortement les risques que courent nos jeunes enfants.

    En septembre 2011, le Gouvernement wallon a décidé de modifier les conditions d’exploitation des piscines publiques, ouvertes et non ouvertes.

    Objectifs :
    - renforcer les mesures de protection contre la légionellose et contre les désagréments dus aux émanations de chlore ;
    - les textes renforcent le contrôle du taux de trichloramines dans l’air du hall des bassins de natation désinfectés au chlore ;
    - les traitements et le rejet des eaux usées sont également réglementés.

    L'honorable membre m’interroge sur le nombre de piscines non adaptées à la pratique de la natation pour les enfants de moins de douze mois. Il est extrêmement difficile de répondre à sa question. En effet, les séances de natation pour bébés sont souvent organisées dans des piscines privées accessibles au public, dans lesquels la température de l’eau est supérieure à la normale (33° environ).

    Dans les piscines fréquentées par les bébés nageurs, la température de l’eau ainsi que celle de l'air est relativement élevée, ce qui génère à son tour un taux d'humidité significatif et favorise la croissance de microorganismes. Par conséquent, les coûts de traitement de l’air et de l’eau sont très couteux pour les bassins publics.