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La disparition des abeilles et les mesures d'aide aux apiculteurs

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 641 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 25/07/2012
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Ces derniers temps, c’est l’hécatombe dans les ruches et les pertes chez les apiculteurs se répètent depuis plusieurs années, avec un pourcentage de pertes beaucoup plus élevé que les moyennes habituelles.

    Si les abeilles sont précieuses pour le miel qu’elles produisent, elles le sont encore plus dans leur participation indispensable au processus de pollinisation.

    Pour expliquer ces disparitions d’abeilles, plusieurs causes sont avancées : nouveaux pesticides, fauchage intensif, OGM, épandage d’azote pour le déneigement, prédateurs, …

    Les apiculteurs se retrouvent face à des pertes importantes qui ne leur permettent parfois plus d’assurer la viabilité de leurs activités ou de réinvestir pour installer de nouvelles ruches et colonies d’abeilles.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur cette situation ? Dispose-t-ilde données chiffrées quant à l’évolution des colonies d’abeilles dans nos régions au cours des dernières années ainsi que sur les pertes de ruches ?

    Quelles mesures sont envisagées pour remédier à cette situation et contrer, ou à tout le moins freiner, ce phénomène ?

    Face à cette situation, des mesures exceptionnelles d’aide ou d’indemnisation en faveur des apiculteurs sont-elles envisageables ?
  • Réponse du 14/08/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les nouvelles concernant la santé de nos abeilles, sans être alarmantes en comparaison de certains pays, ne sont pas bonnes.  Les chiffres provisoires du taux de mortalité hivernale observé à la sortie de l’hiver sont de 28 %. Pour rappel, le taux de mortalité « normal » communément accepté est de 10 %.

    L’acarien Varroa destructor, est pointé comme le principal responsable. Les conditions météorologiques du printemps 2011 à l’hiver 2011-2012 ont été particulièrement favorables à l’infestation par le parasite. L’acarien a pu proliférer comme jamais au printemps 2011, atteignant des populations que les traitements d’été disponibles en Belgique (à base de thymol) n’ont pu diminuer suffisamment en raison de leur efficacité limitée par des températures faibles.

    Ensuite, l’automne doux autorisant une ponte tardive des reines dans la saison a également permis au parasite de continuer à se développer. L’assaut de l’hiver que nous avons connu en février dernier a achevé les colonies affaiblies.
    Les autres causes de mortalité potentielle sont :
    - les pesticides ;
    - le manque de nourriture en quantité et en diversité ;
    - certains virus ;
    - le manque de formation des apiculteurs.

    Mon action à ce niveau est multiple et j’ai pu, dans ce cadre, présenter à plusieurs reprises à la Commission les différents axes du plan MAYA qui s’attaquent à ces différentes causes de mortalité.

    L’indemnisation directe des apiculteurs n’est pas envisageable notamment du fait qu’il n’existe pas de recensement systématique des colonies d’abeilles. En Wallonie, l’apiculture est également principalement un hobby.

    Il est préférable de s’attaquer à la cause du problème plutôt que de palier à ses effets.

    Toute action favorable à la protection des abeilles domestiques est favorable à l’ensemble des insectes polinisateurs, à la biodiversité en général. Dans les limites de mes compétences, mon action est focalisée sur ces axes et je ne manque pas d’interpeller mes homologues pour ces matières en dehors de mes compétences.