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L'opération "ROPI" à Mons

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 378 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/08/2012
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville

    Dans le cadre de la semaine du commerce équitable, la ville de Mons a lancé, pendant 10 jours, en octobre 2011, un nouveau type de monnaie, le ROPI.

    Le ROPI s'achetait pour 97 cents par le particulier qui pouvait l'utiliser dans les commerces locaux à la valeur d'un euro. Lorsque le commerçant venait échanger les ROPI à la banque quelques pour cents étaient prélevés pour financer des opérations et des projets locaux.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de cette opération ? Nécessitait-elle une autorisation particulière de la tutelle ? Laquelle ?

    Quel fut le bilan de l'opération montoise ? Quel est le nombre de commerces qui ont participé à l'opération ? Quelle est l'importance du volume monétaire échangé sur la période concernée ? Comment les services communaux ont-ils été impliqués dans la dynamique ? Cette initiative a-t-elle dopée le commerce local ?
  • Réponse du 26/09/2012
    • de FURLAN Paul

    Le « ROPI » constitue une « monnaie » alternative complémentaire à l’euro, lancée par le groupe FINANC’éthique Mons. Cette association constitue le groupe local du Réseau Financement Alternatif et a été instaurée en avril 2010 à l’initiative du collectif Ca Passe Par Mons, en collaboration avec la Ville de Mons (qui a mis des locaux à disposition du colloque de lancement). Ledit groupe local, composé de citoyens bénévoles, s’est donné pour mission de promouvoir les comportements éthiques en matière de financement, de l’éducation financière à l’interpellation des politiques en passant par les monnaies complémentaires pour une relocalisation de l’économie.

    Le « ROPI a été lancé en mai 2011 et constitue initialement à la fois un simple projet pédagogique initié au sein de l’IESPP (Institut d’enseignement secondaire paramédical provincial) de Mons et une expérience dans le cadre des monnaies alternatives.

    Le processus exact du projet est simple : 1 ROPI vaut 1 euro à la base. Les étudiants et professeurs l’achètent à la « banque scolaire » avec 3% de remise (soit à 0,97 euro). Quand ils utilisent le ROPI (auprès des commerçants participants volontaires), le cours est égal à l’euro. Quand le commerçant échange les ROPI contre des euros à la banque scolaire, il ne reçoit que 95% de la valeur des ROPI et paye ainsi une « taxe » de solidarité de 5%. Ces 5% financent l’achat à 97% susvisé ainsi que des cours de soutien scolaires.

    On constate que le système ne fonctionne que grâce à la taxe payée par les commerçants, ce qui est gérable dans une expérience limitée.

    Pour l’heure, il n’y a pas encore de bilan officiel, mais l’expérience paraît se poursuivre. La création d’opérations électroniques en ROPI est envisagée.

    Il n’est pas inutile de savoir qu’il ne s’agit là que d’une expérience de monnaie alternative (ou de systèmes d’échanges) parmi d’autres. Ainsi, je citerais par exemple le système WIR suisse, qui fonctionne depuis 1934. En Belgique, on citera le système RES, qui fut mis sur pied en 1996 et rassemble 5 000 entreprises

    A priori, on ne voit pas quelle autorisation administrative serait d’application, s’agissant au fond d’un simple « jeu de rôles » financier. La tutelle n’a connu aucune décision communale sur la question (les subventions octroyées étaient inférieures aux montants liés à l’obligation de transmission).