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Le bois en tant que combustible

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 665 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/08/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Fédustria Wallonie s’interroge et conclut qu’il est essentiel que le bois ne soit utilisé en tant que combustible qu’en dernier ressort.
    C’est toute la discussion qui oppose la filière bois-matériaux à la filière bois-énergie.

    Fédustria insiste pour «que la stratégie en matière de biomasse fasse l’objet d’une balise à part entière». Ils plaident pour « qu’aucun incitant régional en matière d’électricité verte ne soit accordé pour des unités de biomasse énergie non-intégrées utilisant du bois pouvant être exploité à plus haute valeur ajoutée dans la filière ».

    Le message est clair et il me semble que le Gouvernement Wallon tout entier doit se positionner sur la question, intégrant d’une part le point de vue du Ministre chargé de la politique forestière (production de la matière première), du Ministre chargé de la politique énergétique et du Ministre chargé de la politique économique (valorisation du bois : première et deuxième transformation). De ce fait, la présente question est envoyée aux trois.

    Monsieur le Ministre, comment faut-il réagir par rapport aux exigences de Fédustria, soutenu par ailleurs par l’UWE  ?

    Rappelons que Fédustria a signé en 2011 un accord avec l’autorité fédérale (avec le Ministre Magnette, chargé du la politique du Climat). Dans ce cadre, Fédustria s’engage à « garantir une disponibilité suffisante de bois produit de manière durable mais aussi à veiller à l’homogénéité et à l’équivalence des différents systèmes de certification ».
  • Réponse du 04/09/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Tout d’abord, je tiens à rappeler que je partage l’avis du Conseil Supérieur Wallon des Forêts et de la Filière bois. La production d’électricité au départ de biomasse ligneuse doit se faire à partir de produits en fin de vie, de bois sans valeur industrielle ou de bois produit par des cultures dédiées (taillis à courte rotation, par exemple). Nous devons valoriser notre production ligneuse dans les utilisations les plus nobles (ameublement, construction, papier, panneaux, etc) ainsi que son recyclage avant toute valorisation énergétique.

    Le Conseil préconise une modulation des certificats verts de manière à prévenir que du bois valorisable par les différentes composantes de la filière bois ne soit prématurément utilisé dans le cadre d’une valorisation énergétique. En collaboration avec les Ministres Nollet et Henry, une réflexion relative à une stratégie biomasse pour la Wallonie est en cours et implique les départements de l’administration wallonne.

    En tant que Ministre de la Forêt, j’estime que l’utilisation du bois-énergie au départ de nos forêts ne peut se faire au détriment des écosystèmes forestiers ni des filières de transformation du bois. A ce titre, le nouveau Code forestier garantit une gestion raisonnée de nos forêts.

    Je rappelle qu’il ne faut pas opposer systématiquement la filière bois-matériaux à la filière bois-énergie, comme on a trop souvent tendance à le faire. Dans certains cas, ces filières sont tout à fait complémentaires. Je veux parler ici des petites ou moyennes unités de valorisation énergétique du bois telles que celles qui se développent dans le cadre du Plan Bois-Energie, pour autant, bien entendu, que leur filière d’approvisionnement soit pensée en amont et de façon tout à fait intégrée. Je suis nettement moins favorable aux grosses unités de production d’électricité à partir de biomasse ligneuse. Ces unités, par leur importante consommation en bois, pourraient avoir un impact significatif sur l’alimentation en matière première des filières traditionnelles de transformation (papier et panneaux, notamment).

    A cet égard, mon collègue en charge de l’Energie a sollicité la CWaPE (Commission Wallonne pour l’Energie) pour approfondir certaines pistes possibles liées à l’objectif d’améliorer l’efficacité et l’équité du mécanisme des certificats verts, notamment pour le développement des filières biomasse-énergie. J'invite l'honorable membre à l’interroger à ce sujet.