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Les perspectives du secteur alimentaire

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 258 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/08/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le nombre d’employeurs actifs dans le secteur a continué à diminuer (-1.3 %) alors que l’emploi progresse de 1.9 % (2011 par rapport à 2010).

    L’industrie alimentaire donne de l’emploi à 20.983 salariés – ce qui représente environ 16 % de l’emploi industriel wallon.

    La taille des entreprises est, avec 13 postes de travail, en moyenne un peu moins importante que dans le nord du pays (17.4 postes de travail).

    L’analyse du secteur nous informe que les marges sont sous pression vu l’augmentation des coûts et malgré les efforts en matière d’efficacité.

    D’une part, le secteur est confronté à la hausse de la matière première (qui progresse plus vite que l’inflation). D’autre part, le pouvoir d’achat étant sous pression, il est difficile si pas impossible de répercuter cette hausse sur le client.

    Pour le début 2012, le chiffre d’affaire est au ralenti. La confiance des consommateurs et des producteurs est en recul. Et si la demande interne stagne, il va falloir que le secteur compense au mieux par l’exportation.

    N’est-il pas temps d’inciter le secteur à diversifier la valorisation de la matière première, p.ex. du lait ? Il n’est pas étonnant que la consommation stagne si l’on ne diversifie pas suffisamment ou si l’on exporte une quantité trop importante de cette matière première précieuse.

    Vouloir comprimer le prix de la matière première équivaut à mettre les producteurs d’aliments (de lait) sous pression. Les limites sont atteintes, voir déjà dépassées.

    Actuellement, le secteur alimentaire me semble trop flegmatique par rapport aux innovations tant souhaitables.

    Alors, Monsieur le Ministre, peut-on espérer que dans le cadre du PM2.vert, une nouvelle impulsion soit donnée au secteur ?
  • Réponse du 30/01/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Outre pouvoir bénéficier des mesures de soutien générales, le secteur alimentaire fait l’objet de différentes mesures de soutien spécifiques.

    La politique des pôles de compétitivité a mis sur pied le pôle Wagralim dédié au domaine de l’agro-industrie. Ce pôle permet l’émergence de projet d’excellence impliquant des acteurs de la recherche et des acteurs du monde industriel. Sa cellule opérationnelle a pour mission d’accompagner les entreprises et les acteurs de la recherche dans le montage de leur projet. Le pôle a repris également dans son sein l’ancien cluster dédié à l’agroalimentaire et donc également ses missions de réseautage et de diffusion de l’information à destination des entreprises du secteur.

    Il faut également souligner que la création d’un incubateur visant à accompagner et à soutenir les projets d’entreprises dans le secteur de l’agro-industrie est actuellement à l’étude. Les entrepreneurs existants ou potentiels du secteur pourront ainsi bénéficier d’une structure au sein de laquelle leurs projets pourront être finalisés et développés pour une commercialisation future.

    L’AWEx permet également, à travers différentes mesures qu’elle met en œuvre, de faire bénéficier les produits wallons, dont la réputation dans le domaine de l’alimentaire n’est plus à faire, d’une plus grande visibilité internationale. L’AWEx peut également octroyer des soutiens dans le cadre de missions de conseil dans le domaine commercial au bénéfice des entreprises désireuses d’exporter. Il est également important de souligner que l’agroalimentaire est le seul département sectoriel de l’AWEx dans le cadre de ses compétences relatives à l’exportation.

    Si l’aspect exportation n’est pas prépondérant, la région octroie également des primes au conseil dont peut bénéficier le secteur alimentaire que ce soit dans le domaine commercial, industriel, financier ou pour obtenir un label qualité. Et, enfin, via les aides Rentic et Ebusiness, la Wallonie soutient l’intégration web au sein des entreprises ainsi que la création de sites Internet destinés à mettre en valeur les produits des entreprises et à permettre les relations transactionnelles avec ses clients.

    Enfin, il ne faut pas oublier que les entreprises de ce secteur peuvent également bénéficier du mécanisme d’aide OP IN visant à soutenir les innovations d’organisation et/ou de procédé d’une entreprise afin de lui permettre d’augmenter sa productivité via une refonte de l’organisation de sa production ou de sa politique relative à ses ressources humaines.

    Ainsi, le secteur de l’alimentaire devrait dès lors bénéficier tout au long des étapes de la vie d’une entreprise et de ses projets de mesures de soutien. Un projet de recherche ou de réalisation de prototypes peut effectivement être financé partiellement via la politique des pôles ou via le mécanisme d’aide « prototyping » si le projet ne fait pas l’objet d’une collaboration – à des taux moindres bien entendu. Pour des raisons de spécialité ou de gestion des risques, les nouveaux projets sont généralement mis en œuvre dans une nouvelle structure. Cette structure pourrait alors être accueillie au sein du nouvel incubateur afin de bénéficier de conseils, de soutien ou d’accompagnement dans le cadre de son développement. Une fois le produit destiné à être commercialisé finalisé, l’entreprise peut être soutenue dans le cadre de son développement commercial et/ou industriel par l’administration wallonne et dans le cadre de ses exportations par l’AWEx.

    Le secteur de l’agroalimentaire est historiquement un domaine d’activité au sein duquel peu de collaboration existe entre les acteurs. Cet état de fait a empêché certaines de nos entités économiques d’atteindre une masse critique leur permettant d’être plus compétitives et de pouvoir, globalisation oblige, rivaliser avec des concurrents étrangers de taille relativement significative. C’est ainsi qu’il est nécessaire d’inciter les différents acteurs concernés à coopérer davantage afin de développer des synergies, mais également des regroupements de type horizontal ou vertical d’entreprises en vue d’atteindre une masse critique permettant de concurrencer leurs homologues étrangers.

    Je plaide dès lors pour une intervention des pouvoirs publics afin que ces derniers, en coopération avec les acteurs privés, développent des incitants à la collaboration et au rapprochement. Des partenariats public-privé pourraient être une piste à envisager afin d’atteindre un tel objectif.

    Les outils et différentes mesures d’aide existantes et à la disponibilité du secteur de l’agroalimentaire pourront ainsi développer tout leur potentiel.