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Le coût de l'énergie comme facteur handicapant la compétitivité des entreprises

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 734 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/08/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Dans le document qui informe à propos de la stratégie fédérale de relance, on peut lire que les prix de l’énergie ont «augmenté en 2011 de 11.8 % en Belgique contre 6.7 % dans les pays voisins. Les prix du gaz ont, quant à eux, augmenté de 19.1 % dans notre pays contre 6.7 % dans les pays voisins».

    Cela pose évidemment une série de questions tant à l’adresse du Fédéral qu’à l’adresse de la Région wallonne – que ce soit en termes de pouvoir d’achat, de compétitivité des entreprises, d’indexation des salaires, de climat propice à l’investissement….

    Le Gouvernement fédéral avait lancé le gel des prix et tenté de réformer de façon structurelle les mécanismes d’indexation des tarifs du gaz et de l’électricité.

    Selon les observations de Monsieur le Ministre, est-ce que les tarifs anormalement hauts de l’énergie en Belgique (en Wallonie) sont un incitant ou un handicap par rapport à l’investissement dans les unités de production d’énergie (renouvelable) ? Ou par rapport à la volonté des entreprises à s’auto-approvisionner en énergie plutôt que de dépendre des importations ? Ou par rapport à la volonté de mieux maîtriser les aléas des prix par un investissement dans l’auto-production ?
  • Réponse du 06/09/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    La politique énergétique menée en Wallonie s’inspire des orientations prises au niveau européen, à savoir une approche suffisamment ambitieuse en matière d’économies d’énergie et de sources d’énergie renouvelables, tout en prévoyant des mécanismes de préservation de la compétitivité de nos entreprises. Ainsi, les engagements des entreprises signataires d’accords de branche permettent à ces dernières de bénéficier, outre l’amélioration de leur performance énergétique, de différentes aides et exonérations. En ce qui concerne leur contribution au développement de l’électricité verte, ces mêmes entreprises bénéficient d’une réduction de quotas de certificats verts qui est fonction de leur niveau de consommation d’électricité.

    Cette politique permet de protéger le tissu industriel présent en Wallonie, tout en lui donnant les moyens de maintenir leur compétitivité structurelle en limitant leur facture énergétique. L’honorable membre est-il par exemple au courant que l’entreprise Burgoz, qui fabrique de la pâte à papier, a pu se maintenir en Wallonie alors que ce secteur a connu une restructuration massive au niveau européen ; le fait que Burgoz ait pu valoriser ses sous-produits sur le plan énergétique grâce au soutien du mécanisme des certificats verts n’y est pas étranger.

    Les investissements dans les unités de production d’énergie renouvelables ne dépendent pas directement des prix de l’énergie à court terme, mais plutôt du cadre de soutien à moyen et à long terme. En Wallonie, grâce au régime des certificats verts et notamment la décision de relever les quotas à l’horizon 2016 et 2020, les volumes d’investissement ne faiblissent pas. En témoigne encore le récent rapport de la CWaPE sur l’évolution du marché des certificats verts, avec une augmentation de 15% de la production d’électricité verte en 2011, par rapport à l’année 2010.

    Pour les industriels, un investissement dans l’auto-production d’énergie verte permet de bénéficier d’une réduction de la facture énergétique et de se prémunir au moins partiellement de la volatilité des prix de l’énergie. L’augmentation du niveau des prix de l’énergie, si elle prend une allure structurelle, peut effectivement constituer un incitant à s’orienter vers des investissements en auto-production d’énergie verte.