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Le taux d'entreprenariat

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 261 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/08/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le taux d’entreprenariat est de 7 % en Belgique alors que la moyenne est de 12 % en Europe.

    Il y a donc de quoi améliorer.

    Quel est le taux d’entreprenariat pour la Wallonie ? Est-il inférieur, supérieur ou égal à celui de la Flandre et de Bruxelles ?

    Quelles sont les raisons qui expliquent qu’en Belgique, le taux d’entreprenariat soit tellement inférieur par rapport à la moyenne européenne ?

    Quelles sont les stratégies du Gouvernement wallon pour encourager davantage de jeunes à s’installer comme indépendant ou comme entrepreneur ?

    Est-ce que la formation en alternance ne peut pas être un créneau à creuser pour inciter davantage de jeunes à s’installer comme indépendant ? C’est en tout cas l’expérience que fait la Communauté germanophone. Motif : le jeune a fait sa formation dans l’entreprise et aux conditions de l’entreprise. Et assez souvent, le message passe bien entre le jeune et son « patron ».
  • Réponse du 19/09/2012 | Annexe [PDF]
    • de MARCOURT Jean-Claude

    En 2011, pour la Belgique, le taux d'activité entrepreneurial (1) est passé à 5,7% ce qui nous place au niveau de l’Allemagne, de la France, de la Suède et de l’Espagne. Si l'on s'en réfère au graphique ci-dessous, force est de constater que ce taux, pour la Wallonie, n'a cessé d'augmenter depuis 2001 pour rattraper le taux national dès 2009. Cette tendance à la hausse démontre d'une part que changer l'entrepreneuriat est un travail de longue haleine et d'autre part que les politiques menées en ce sens en Wallonie portent leurs fruits. Voir graphique 8 en annexe.

    Par ailleurs, au niveau des starters, se référant aux statistiques du SPF Economie, on constate que sur le premier quadrimestre 2012, la Wallonie enregistre une hausse de 9,9% quant au nombre de primo-assujettissements par rapport à la même période en 2011.

    Ces constats appellent à poursuivre et accentuer les actions visant à stimuler l'esprit d'entreprendre et la création d'activités en Wallonie.

    En ce sens, la problématique de la stimulation de l’entrepreneuriat est une de mes priorités que j’ai notamment proposé de mettre en œuvre à travers le Small Business Act wallon, démarche par ailleurs cohérente avec la place accordée aux PME dans le Plan Marshall 2.vert.

    Le travail sur la notion « d’esprit d’entreprendre », plus large que la notion « d’esprit d’entreprise » permet de rencontrer des objectifs qui dépassent la stricte « création d’activité » : la moindre résistance aux changements, oser réaliser et avoir confiance en ses capacités de créer, la rigueur, la créativité, etc. Autant d’aptitudes utiles pour les étudiants et recherchées par les entreprises, futures employeurs de ces jeunes. Le processus d'entrepreneuriat nécessite donc, dans un premier de temps, de se focaliser sur des programmes visant à susciter la créativité, l'innovation, l'expérimentation et la prise de risque, cela dès le plus jeune âge. La création d'entreprise viendra ensuite et sera une "conséquence naturelle" de ce développement créatif.

    En matière d'entrepreneuriat, le Gouvernement wallon a développé une panoplie complète de mesures. Le Programme Esprit d’Entreprendre wallon est ainsi mis en œuvre par l’Agence de Stimulation Economique (ASE) depuis 2007, en collaboration avec ses opérateurs et partenaires. L’Agence met en place différentes actions pour rapprocher le monde de l'enseignement du monde de l'entreprise d’une part et développer des attitudes entrepreneuriales vers les jeunes, les futures diplômés de l’enseignement et les enseignants d’autre part.

    Ce programme recouvre plusieurs mesures dont quelques-unes sont explicitées ci-dessous.

    Le Forum permanent de l’Esprit d’Entreprendre réunit des représentants du monde de l’Enseignement, de la Formation et de l’Entreprise et a pour vocation de donner des impulsions stratégiques en matière d’Esprit d’entreprendre. Ce Forum a mis en évidence l’importance de la question des mentalités et de la culture. Des réunions sur « l’entrepreneuriat des Ingénieurs » ont ainsi été menées en 2012.

    En matière de projets entrepreneuriaux, ce sont près de 220 projets, menés par les étudiants et leurs professeurs, qui ont été soutenus depuis 5 ans à travers 5 catégories :
    - la mise en évidence des attitudes entrepreneuriales ;
    - la formation des futurs enseignants ;
    - l’éco-construction et le développement durable ;
    - l’animation des campus par les étudiants ;
    - les idées favorisant les contacts enseignement – entreprises.

    En 2011, 72 dossiers ont été déposés, 53 retenus avec pour résultats :
    * 3.855 élèves et étudiants concernés ;
    * 446 enseignants impliqués ;
    * 44 établissements concernés.

    Des actions spécifiques ont également été soutenues auprès des universités : UMONS Entrepreneur 3.0 et à l’UCL, le projet de Mineure en Esprit d’Entreprendre et CPME (formation interdisciplinaire « création d’activités »).

    La formation des enseignants via :
    - les ateliers de l’esprit d’entreprendre : ces journées de formation sont organisées en collaboration avec l’IFAPME et s’adressent aux enseignants du primaire, secondaire et supérieur ainsi qu’aux formateurs de l’IFAPME (540 participants en 4 éditions). Elles permettent de former ces publics à l’utilisation d’outils pédagogiques et d’animation pour mieux sensibiliser à l’esprit d’entreprendre ;
    - les stages d’acculturation en entreprises pour futurs diplômés de l’enseignement pédagogique (action pilote en 2012) ont permis à 140 étudiants de l’enseignement supérieur pédagogique de prendre conscience du mode de fonctionnement et d’organisation de « grandes entreprises ». La vision transversale voulue par ces stages est la mise en perspective des filières de formation dont sont issus les étudiants et les entreprises visitées ;
    - la mise à disposition d’une gamme de 7 outils pédagogiques que les professeurs peuvent utiliser de manière autonome, en liaison avec les animations proposées par les opérateurs ou dans la mise en œuvre des projets entrepreneuriaux.

    Depuis 2007, ce sont ainsi 147 359 étudiants et 91% des établissements scolaires qui ont été touchés par des actions labellisées « esprit d’entreprendre et projets entrepreneuriaux » : pour les plus jeunes, les actions sont ludiques, pour les catégories plus âgées, il s'agit d'une approche concrète de la création moyennant business cases, simulations de plan d'affaires, création d'entreprises à petite échelle, etc. Voir tableau en annexe.

    L’ensemble du dispositif est maintenant opérationnel. Sur cette base, une enquête a été menée (en 2011) auprès des enseignants sur leur perception de l’esprit d’entreprendre et la manière dont ils l’intègrent dans leur cadre professionnel. Les résultats montrent notamment qu’en matière d’entrepreneuriat, les enseignants relèvent les effets suivants auprès de leurs élèves :
    - une acquisition plus aisée des compétences (82%) ;
    - une évolution positive du comportement en classe (82%) ;
    - une meilleure compréhension de l’environnement socio-économique (70%) ;
    - une vision plus claire de l’orientation professionnelle future (54%) ;
    - le fait que les étudiants parlent plus d’entreprendre (53%).

    Complémentairement à ces actions, le Programme Creative Wallonia est une stratégie intégrée pour développer la créativité et l'innovation à l'échelle de la société. On soulignera notamment le dispositif de collaboration avec les universités « ID Campus » qui propose des masters, certificats et programmes de formations permettant à des étudiants de prendre part à la réalisation de projets créatifs d'envergure, en équipes transdisciplinaires.

    Enfin, en ce qui concerne la formation en alternance, le Gouvernement wallon soutient son développement qualitatif en Wallonie depuis 3 législatures et en a fait une priorité du Plan Marshall 2.vert :
    * Le décret relatif aux études relevant de l'enseignement supérieur en alternance (20/10/2011) prévoit qu'une partie des compétences nécessaires pour l'obtention d'un diplôme délivré par un établissement de l'enseignement supérieur puisse être acquise en entreprise. Dans ce cadre, le lancement, à titre expérimental, lors de la rentrée académique 2011, de 4 nouveaux masters en alternance, ce qui constitue une première en Belgique, permettra certainement de valider l’hypothèse de l’impact de cette méthodologie sur l’envie d’entreprendre des jeunes issus de ces filières de l’enseignement supérieur. Ce critère d’évaluation sera dès lors intégré lors de l’évaluation finale de la 1ère promotion, en juin 2013.
    * Une convention cadre a été signée en mai 2011 entre les responsables de l'enseignement supérieur et trois secteurs (nouvelles technologies, construction et chimie). Elle doit permettre d'expérimenter l'alternance entre l'enseignement supérieur et les entreprises, de favoriser l'expérience chez le jeune travailleur et de favoriser l'attractivité de secteurs porteurs.

    Au-delà de la stratégie en matière d’entrepreneuriat, plusieurs dispositifs d'accompagnement et de soutien direct à la création d'entreprise ont été développés (bourses préactivité, structures d'accompagnement à l'auto création d'emploi, plan Airbag, outils financiers, réseau des services de conseil et d'accompagnement de l'animation économique coordonné par l'ASE, etc.). Je vous réfère à la réponse que j'ai faite à la question orale du député CRUCKE pour la description de plusieurs de ces dispositifs à l'attention des starters.



    (1) Mesuré par le Global Entrepreneurship Monitoring (GEM) depuis 2001.