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La stigmatisation des personnes en surpoids

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 191 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 20/08/2012
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Les personnes en surpoids n’ont pas toujours la vie facile, cibles de discrimination principalement dans le secteur de l’emploi. Dans notre société où règne le dictat de la minceur, être en surpoids s’avère synonyme de souffrance.

    Et il ne faut pas attendre l’âge adulte pour être victime de harcèlement ou même violence physique, dès l’école, on constate déjà ce type de faits.

    Cette problématique, on en parle peu, en tous pas assez. C’est pourquoi, il me paraissait opportun de faire le point sur les actions du Gouvernement wallon pour venir en aide à ces personnes corpulentes.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données, de statistiques qui témoignent de la réalité discriminatoire vécue par ces personnes ?

    Quelles sont les actions mises en œuvre par le Gouvernement wallon pour soutenir les personnes en surpoids, victimes de discrimination ?

    Combien de dossiers de plaintes Madame la Ministre a-t-elle reçues cette année ? Quels sont les cas qui reviennent principalement ?

    S’il existe une loi antidiscrimination datant de 2007, beaucoup reste à faire pour conscientiser une franche de la population.

    Cela passe notamment par une sensibilisation. Quelles sont les actions de sensibilisation déjà organisées en 2012 ?

    Quels sont les services auxquels peuvent s’adresser ces personnes corpulentes en cas de discrimination ?

    Quel budget le Gouvernement wallon consacre-t-il à l’aide aux personnes en surpoids ?

    Si une conscientisation est nécessaire dans le chef de la population au vécu des personnes en surpoids, il me paraît également de sensibiliser ces personnes aux éventuels dangers pour leur santé. Des orientations médicales ou psychologiques sont-elles prévues ?




  • Réponse du 26/09/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    Il convient d’aborder cette question sous deux angles :
    - la lutte contre les discriminations ;
    - la politique sanitaire liée à la lutte contre le surpoids.

    Au niveau statistique, entre 2009 et 2011, les personnes en surpoids portent peu plaintes : 29 dossiers liés au poids ont été ouverts au Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, sur un total de 4 676 dossiers traités pendant cette même période. Parmi les 29 dossiers, 12 plaintes relevaient du secteur de l’emploi (ces chiffres concernent la Belgique dans son ensemble).

    Au niveau légal, la Wallonie a, comme les autres entités belges, transposé dans son cadre juridique les directives européennes relatives à la lutte contre certaines formes de discrimination.

    Le décret wallon du 6 novembre 2008 modifié par le décret du 12 janvier 2012, concrétise cette transposition et crée un instrument unique pour lutter contre les discriminations, applicable à toutes les compétences régionales.

    Par cette législation, la région s’inscrit dans une approche cohérente avec l’ensemble des lois et décrets dépendant des autres entités, tant sur le plan des critères visés que des procédures et des mécanismes de protection.

    La compétence du centre s’exerce sur l’ensemble des compétences wallonnes, par le biais du critère protégé par le décret anti discrimination de « l’état de santé actuel ou futur » ou de « la caractéristique physique », ce en fonction de la nature et du contexte des faits.

    En ce qui concerne la politique sanitaire liée à la lutte contre le surpoids voici d’autres éléments de réponse.

    En 2004, le Ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique a commandité une enquête sur « la consommation alimentaire de la population belge ».

    Lancé en avril 2006, à la suite de cette enquête, le Plan National Nutrition Santé (PNNS) a pour objectif premier de veiller à ce que la population belge puisse bénéficier d’actions concrètes, visibles et coordonnées au niveau national, qui permettent, par l’amélioration des habitudes alimentaires et l'augmentation de l'activité physique, de réduire le risque de maladies, d’optimiser l’état de santé et d’accroître la qualité de vie de tous. Il intègre les recommandations proposées par les instances internationales (OMS,…) et s'appuie également sur les résultats de l’enquête déjà évoquée.

    Pour être efficaces, les stratégies et recommandations sont élaborées au sein de différents groupes de travail composés sur une base multidisciplinaire afin d'obtenir un large soutien de tous les acteurs impliqués. Ces groupes comptent des représentants des autorités fédérales, communautaires et régionales, des organisations de consommateurs, des institutions de recherche, du monde académique et d’associations professionnelles, sectorielles et privées.

    Le PNNS s’articule autour de 7 axes stratégiques :
    - information et communication ;
    - création d’un environnement stimulant des habitudes alimentaires saines (2a) et l’activité physique (2b) ;
    - engagement du secteur privé ;
    - allaitement et alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (axe 4a) + Carences alimentaires sélectives et alimentation optimaux (4b) ;
    - dénutrition dans les hôpitaux, maisons de repos et soins à domicile ;
    - enquête alimentaire nationale ;
    - recherche scientifique relative à l'alimentation, au comportement alimentaire et l'activité physique.

    Le PNNS belge est donc une initiative fédérale qui a pour but d’intégrer des actions réalisées par l’État fédéral et les entités fédérées. Sur le plan régional, en fonction de la répartition des compétences et du budget disponible, la priorité est accordée actuellement aux personnes âgées plutôt qu’aux personnes concernées par l’obésité. 

    Les personnes concernées par l’obésité font toutefois l’objet d’une attention de la part d’autres niveaux de pouvoir. En témoigne par exemple le site internet « www.mangerbouger.be » soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Enfin, pour en revenir plus spécifiquement aux compétences qui sont les miennes, les associations de santé intégrée sont subventionnées pour mener des actions de santé communautaire. Ces subventions sont les suivantes :
    * 3 000 euros si l’association a justifié que ses membres ont consacré entre 100 et 200 heures au cours de l’exercice écoulé à des activités de santé communautaire ;
    * 6 000 euros si l’association a justifié que ses membres ont consacré entre 200 et 400 heures ;
    * 9 000 euros si l’association a justifié que ses membres ont consacré plus de 400 heures.


    Vu l’importance de la question de l’obésité sur les maladies cardio-vasculaires, une partie importante de ces actions de santé communautaire vise à une meilleure prise de conscience de la population sur cet enjeu.