/

Le site pilote construit par EON pour stocker le surplus d'énergie éolienne

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 775 (2011-2012) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/08/2012
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le numéro 1 de l'énergie en Allemagne, la société EON, a annoncé, le 21 août dernier, la construction d'un site pilote permettant de stocker dans le réseau gazier les trop-pleins d'électricité produits par l'éolien. La technologie, basée sur un processus d'électrolyse, permet d'utiliser le surplus d'électricité des éoliennes pour produire de l'hydrogène qui peut être stocké dans le réseau gazier. L'hydrogène est ensuite utilisé pour produire de la chaleur et de l'électricité.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cette recherche ? Qu'en pense-t-il et qu'elle est sa lecture politique de l'initiative ?

    Le modèle pourrait-il être appliqué en Wallonie ? Quand et comment ?

    Quelles sont les initiatives et les avancées de la Wallonie en matière de recherche de stockage de l'électricité ? Certains projets apparaissent-ils comme très porteurs ? Lesquels ? Quelle est l'importance de l'investissement public dans le secteur ?
  • Réponse du 14/09/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le projet mentionné par l’honorable membre est mené par la société allemande e.on, active dans la production et la distribution d’électricité et de gaz. Son objectif est de mettre en œuvre une capacité de stockage pour le surplus de production électrique d’un parc éolien à Falkenhagen. La technologie de stockage choisie par e.on vise à convertir l’excédent d’électricité généré par le parc éolien en hydrogène par électrolyse d’eau, et d’injecter l’hydrogène ainsi produit dans le réseau de distribution de gaz domestique de l’opérateur ONTRAS/VNG.

    L’adjonction d’hydrogène dans le réseau de gaz naturel n’est pas neuf puisqu’une expérience pilote est menée depuis trois ans aux Pays-Bas par l’opérateur ENECO sur l’Ile d’Ameland, où de l’hydrogène est injecté dans le réseau de gaz avec une concentration de 15%. L’avantage d’un tel procédé est qu’il permet d’obtenir un mélange qui, à qualité de combustion équivalente au gaz naturel conventionnel, limite les émissions de gaz à effet de serre et d’autres composés nocifs (NOx, CO, C2H2,…).

    Le stockage énergétique devient un enjeu majeur avec le déploiement de plus en plus massif de sources d’énergies renouvelables (essentiellement solaire et éolienne). Afin d’accompagner la variabilité de leur production et de valoriser les excédents énergétiques à certains moments de la journée, des solutions de stockage de masse peuvent être développées et déployées. La solution du stockage est complémentaire à d’autres types de solutions, telles que la gestion active de la demande et les échanges d’électricité entre Régions/pays excédentaires vs déficitaires.

    Il existe actuellement cinq grandes familles de stockage énergétique : les volants d’inertie, l’air comprimé, les batteries, le pompage turbinage, et la conversion chimique ou électrochimique (production d’hydrogène, de gaz de synthèse ou d’ammoniaque par exemple). Chaque forme de stockage présente des spécificités, notamment en matière de capacité de stockage et de rendement de restitution énergétique. Le stockage énergétique par électrolyse d’eau et production d’hydrogène offre, certes, de moins bons rendements que d’autres formes de stockage, mais des possibilités de stockage plus importantes dans une infrastructure de moindre taille. Reste que le coût d’investissement pour les électrolyseurs demeure très important, ce qui est principalement dû à la présence de platine dans les installations.

    Le projet de Falkenhagen offre une station pilote unique dont il sera intéressant d’étudier les résultats de production d’hydrogène dans les mois et années à venir en fonction de l’évolution de la production éolienne et de la consommation liée à cette production. Les indicateurs qui ressortiront pourront permettre, le cas échéant, de valider cette option de stockage énergétique.

    En matière de recherche menée en Wallonie, il y a lieu de mentionner le projet FLEXIPAC portant sur le stockage énergétique individuel via des pompes à chaleur, sélectionné dans le cadre de l’appel à projet RELIABLE. Le budget total de cette recherche se monte à 1,7 million, sur lesquels la Wallonie intervient à concurrence de 1,5 million d'euros. En ce qui concerne le programme Erable proposé en 2011, un projet portant sur les batteries a également été subventionné.

    Actuellement, nous étudions avec attention toutes les techniques de stockage existantes.