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L'avancement des études génétiques des espèces de la faune sauvage en matière de salmonidés

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 691 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 24/08/2012
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis le mois de septembre 2011, une convention entre la Wallonie et l’UCL est en cours dans le but de dresser des études génétiques concernant les espèces de la faune sauvage.

    Une partie de ces recherches concerne les salmonidés.

    Quel est l’état d’avancement de ces recherches ? Monsieur le Ministre a-t-il reçu les premiers éléments de ces diverses études ?
  • Réponse du 14/09/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    La convention Wallonie-UCL en vue de réaliser des recherches relatives à la génétique des espèces de la faune sauvage en matière de salmonidés, renouvelée en septembre 2011, suit son cours depuis quelques années. Les résultats de ces recherches, résumés ci-dessous, sont d’une portée scientifique et pratique considérable. Ils concernent actuellement quatre espèces de salmonidés : le saumon de l’Atlantique, la truite de mer, la truite de rivière et l’ombre commun.


    1. Saumon de l’Atlantique (Salmo salar)

    Les résultats démontrent que la grande majorité des saumons qui remontent la Meuse sont d’origine génétique Loire-Allier et non d’origine irlandaise. Ce résultat est d’une portée scientifique et pratique considérable pour le programme de réintroduction du saumon atlantique dans le bassin de la Meuse « Meuse Saumon 2000 ». Chaque année depuis plus de dix ans, le service de la pêche (DNF) repeuple les principales rivières wallonnes du bassin hydrographique wallon de la Meuse avec des alevins de saumon d’origine sauvage Loire-Allier ou irlandaise, en proportions approximativement égales. Il en ressort donc que la souche Loire-Allier est nettement plus adaptée aux conditions actuelles de la Meuse que son homologue irlandais. Dès lors, les scientifiques du programme Meuse Saumon 2000 ont décidé en 2012, en collaboration avec leurs collègues hollandais et allemands, d’abandonner les repeuplements de saumons d’origine irlandaise et de doubler l’effort de repeuplement en saumons Loire-Allier. Cela devrait permettre de doubler le nombre de saumons adultes remontant dans la Meuse.



    2. Truite de mer (Salmo trutta trutta)

    Comme c’est le cas pour le saumon de l’Atlantique, le nombre d’adultes de truite de mer remontant la Meuse et capturés en Wallonie a augmenté progressivement ces dernières années pour atteindre dix à vingt individus par an, en l’absence d’un repeuplement significatif en alevins par le service de la pêche. Les analyses génétiques des truites de mer remontant la Meuse ont montré que ces truites sont pour la plupart d’origine d’élevage en pisciculture. L’hypothèse la plus probable est que ces poissons sont issus des importants repeuplements en truite commune de pisciculture pratiqués pour la pêche sportive en Wallonie, une partie de ces truites ayant migré vers la mer pour remonter ensuite la Meuse au stade adulte.



    3. Truite de rivière (Salmo trutta fario)

    La convention 2011-2012 a permis d’affiner nos connaissances relatives à la structure génétique des populations de truite de rivière (ou « fario ») de Wallonie. Les analyses permettent d’identifier les populations ou les individus sauvages ayant conservé leurs caractères génétiques indigènes et de les différencier des individus d’origine d’élevage en pisciculture. Cette différenciation est essentielle pour mettre en place, sur une base rationnelle, certaines mesures de gestion et de conservation de l’espèce.



    4. Ombre commun

    L’ombre commun est le poisson fétiche des pêcheurs à la mouche mais aussi une espèce en difficulté démographique dans la plupart des cours d’eau wallons du bassin mosan où il est naturellement présent. Cela pousse de nombreuses sociétés de pêche à souhaiter des repeuplements d’alevins d’ombre. C’est pourquoi, le service de la pêche développe actuellement un programme d’élevage de cette espèce, élevage qu’il a mis au point dans les années nonante. Avant de réaliser d’importants repeuplements de cette espèce, il est essentiel de connaître la structure génétique des populations d’ombre existantes en Wallonie. Aussi, le choix des géniteurs sauvages à reproduire artificiellement pour cet élevage est un élément crucial. A cet égard, début 2012, la convention avec l’UCL a permis de développer, pour cette espèce, la méthode des marqueurs microsatellites et d’en analyser génétiquement les premières populations wallonnes. De cette première étude, il ressort que la population de la Haute-Sûre (liée au bassin hydrographique du Rhin via la Moselle) est nettement différenciée de celles du bassin de la Meuse. Du point de vue de la gestion patrimoniale des espèces, des repeuplements dans la Sûre d’ombrets issus de géniteurs mosans seraient donc à éviter.