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Le potentiel productible issu de la biomasse

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 807 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/09/2012
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Quelles sont les centrales biomasses actuellement installées en Wallonie (centrales type "Awirs 4") ?

    Quelle est leur puissance nominale ?

    Pour 2011, quelles ont été leur production ?

    Pour l'avenir, existent-ils des projets d'installation de ce type en Wallonie ? Quelle est la politique de Monsieur le Ministre sur le sujet ?
  • Réponse du 05/10/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    En Wallonie, la centrale « Awirs 4 » produit effectivement de l’électricité à partir de pellets de biomasse. La puissance nominale des Awirs 4 est de 80 MW ; d’après les rapports annuels de la CWAPE sur l’évolution du marché des certificats verts, la production annuelle s’élève à environ 600 GWh.

    Electrabel envisage effectivement un investissement dans plusieurs centrales électriques d’environ 200 MW chacune en Belgique, utilisant des pellets comme combustible. L’efficacité énergétique de ce type d’installation est d’environ 40 % maximum (rapport entre l’énergie primaire nécessaire et l’énergie électrique délivrée). Dans son plan, cette société vise aussi bien des implantations en Flandre qu’en Wallonie. Leur projet n’est cependant pas self-supporting, c’est pourquoi Electrabel demande un soutien supplémentaire au régime des certificats verts existants, par une levée de la limitation du plafond de 20 MW pour l’octroi de certificats verts.

    Comme je l’ai déjà évoqué précédemment, il convient de rester prudent par rapport à un paramètre important du mécanisme de soutien de l’électricité verte. Il s’agit du plafond de 20 MW de puissance pour l’octroi de certificats verts, décidée sous la législature précédente pour favoriser les installations décentralisées et de proximité, s’insérant dans le tissu socio-économique wallon. Par ailleurs, Electrabel n’est pas le seul investisseur présentant des projets de production d’énergies renouvelables. Il convient d’assurer un traitement équitable entre tous les opérateurs, dans le cadre d’un marché de l’électricité et de l’énergie qui fonctionne.

    Dans l’optique d’un mix électrique postnucléaire et décarboné, de grandes installations de production d’électricité à partir de biomasse peuvent jouer un rôle dans l’équilibrage des flux d’électricité sur le réseau, car la biomasse se stocke relativement facilement. Il est évidemment essentiel, pour garantir la neutralité carbone, que la biomasse provienne de forêts gérées durablement et n’implique pas d’effets secondaires sur les changements d’utilisation du sol. Pour la biomasse importée, il faut également tenir compte des coûts logistiques liés aux différents modes de transport et de transbordement de la matière première.

    Un autre critère essentiel dans le cadre de la stratégie d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 est l’utilisation optimale de la biomasse. En effet, cette ressource est certes renouvelable, mais également limitée. Il convient donc de l’utiliser avec parcimonie dans le cadre de l’objectif de tendre à 20 % d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie, avec les apports respectifs de la part wallonne de l’éolien off-shore, des renouvelables dans le transport et de la chaleur issue de sources renouvelables. Sur ce dernier point, l’expertise menée par CapGemini a montré tout l’intérêt des utilisations ‘chaleur’ ou ‘cogénération’ de la biomasse, ce qui en limite la disponibilité pour des applications purement électriques. La conclusion est similaire en ce qui concerne l’emploi, et l'honorable membre sait combien cet aspect me tient à cœur. Les filières de biomasse décentralisée et d’autres filières d’électricité renouvelable mènent à de plus importantes créations d’emploi.