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L'industrie pharmaceutique wallonne et la recherche contre la tuberculose

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2012
  • N° : 814 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/09/2012
    • de LENZINI Mauro
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La presse scientifique et nationale ont récemment fait écho de résultats très encourageants rencontrés dans la lutte contre la tuberculose grâce à une nouvelle combinaison de médicaments.

    Ce nouveau traitement médicamenteux permettrait de raccourcir de manière notable la durée de traitement de la tuberculose, qu'elle soit « ordinaire » ou multirésistante.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer dans quelle mesure l'industrie pharmaceutique wallonne est impliquée dans la production de constituants de cette nouvelle combinaison, nommée PaMZ ?
  • Réponse du 05/10/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Ainsi que le souligne l'honorable membre, la presse s’est fait l’écho cet été des résultats d’un essai clinique de phase 2 réalisé en 2009-2010 sur des patients tuberculeux.

    La tuberculose, dont l’agent pathogène est Mycobacterium tuberculosis, est un fléau qui touche principalement les pays en voie de développement, mais, depuis la fin des années 80, on assiste également à une recrudescence des cas en Europe et aux États-Unis. Vu cette réémergence et l’extrême contagiosité de la maladie, les recherches en vue de développer de nouvelles thérapies curatives et/ou prophylactiques connaissent un nouvel essor depuis les années 80/90.

    Pour traiter les différentes formes de tuberculose, les traitements les plus efficaces font appel à des associations de molécules thérapeutiques agissant de concert selon des modes opératoires différents ; ceci afin d’éviter de provoquer la sélection de bactéries résistantes aux molécules utilisées.

    L’essai clinique auquel l'honorable membre fait référence a été réalisé principalement par des chercheurs sud-africains, et conduit par le Dr Diacon de l’Université de Stellenbosch. L’essai a inclus 85 patients atteints d’une tuberculose, mais non encore traités. Ils ont été répartis en groupes de 15 membres recevant différents types de traitement antituberculeux, dont une association inédite. Celle-ci combine une nouvelle molécule dont le nom provisoire est PA-824, un antibiotique – la moxifloxacine – qui commence à être utilisé dans les tuberculoses résistantes et un antituberculeux, la pyrazinamide. La combinaison a effectivement été baptisée « PaMZ ».

    À l’issue du traitement, la combinaison PaMZ s’est révélée d’une efficacité comparable, voire supérieure, à celle du traitement standard utilisé dans les formes non résistantes. Ce nouveau protocole thérapeutique offrirait plusieurs avantages : durée plus courte, absence de recours à des injections comme c’est le cas pour traiter les tuberculoses multirésistantes et, surtout, même efficacité a priori pour les formes sensibles que les formes résistantes aux antituberculeux classiques.

    Les molécules utilisées au cours de l’essai en question sont soit tombées dans le domaine public (pyramizidine) soit appartiennent à de puissants groupes internationaux (moxyflaxine à Bayer, PA-824 à Novartis avec droits exclusifs d’utilisation pour le traitement de la tuberculose concédés à TB Alliance).

    Vu le tissu industriel wallon, c’est surtout l’approche vaccinale qui a été financée en Wallonie. En effet, le seul vaccin actuellement disponible, le bacille de Calmette-Guérin, est celui le plus contesté en termes d’efficacité, bien qu’il ait été le plus administré. Donc, de 1997 à 2001, la Wallonie a octroyé deux avances récupérables à GlaxoSmithKline Biologicals pour la mise au point d’un nouveau vaccin prophylactique, voire curatif, vaccin adjuvanté composé de protéines recombinantes issues de M. tuberculosis. L’entreprise rembourse les redevances minimales, mais pas de produit sur le marché.

    De plus, en partenariat avec GSK Biologicals (50 % à charge de l’entreprise et 50 % à charge de la Wallonie), la Wallonie a octroyé, de 1998 à 2004, deux subventions au Laboratoire d’Immunologie et de Transfusion (ULB-Prof.Mascart) sur la caractérisation de la réponse immune contre M. Tuberculosis.