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Les CPAS et l'aide alimentaire

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 3 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 01/10/2012
    • de TROTTA Graziana
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    L'augmentation du nombre de personnes démunies imputable en grande partie à la crise financière et la progression du nombre de demandes d'aide alimentaire prouvent que l'aide aux plus démunis demeure une nécessité aussi bien qu'une priorité. Si au niveau européen certains remettent en question cette aide, il convient de la défendre vigoureusement et de trouver les moyens de la renforcer.

    Les CPAS sont des acteurs de première ligne quand on évoque les personnes précarisées. S'ils font face à des difficultés importantes, notamment eu égard à leur financement, leurs missions d'aide et de soutien à l'insertion ou à la réinsertion de ces personnes n'en demeurent pas moins essentielles. C'est d'autant plus vrai en cette période de crise qui tend à mettre à l'écart de la société un nombre grandissant de personnes.

    En Belgique et, partant, en Wallonie, la Fédération belge des banques alimentaires observe une progression du nombre de personnes faisant appel aux banques alimentaires, organisations ou associations qui collectent des vivres et les distribuent gratuitement à des associations caritatives qui en font bénéficier les plus démunis.

    En 2011, 117.440 Belges ont fait appel aux banques alimentaires via les 629 associations caritatives locales chargées de distribuer les vivres. C'est une croissance de 2% par rapport à 2010 et un record jusqu'à présent.

    En la matière, le rôle des CPAS est important. Depuis 1987, ils sont partenaires de la redistribution des denrées alimentaires dans le cadre du programme européen d'aide aux plus démunis, dont l'avenir est pourtant incertain, en partenariat avec le Bureau d'intervention et de restitution belge (BIRD).

    Les CPAS peuvent décider de collaborer avec l'une ou l'autre banque alimentaire dans le cadre des services qu'ils rendent à la population. Les CPAS peuvent tout aussi bien créer une banque alimentaire à destination d'usagers du service social du Centre et des détenteurs d'un dossier social.

    A l'heure actuelle, comment la Région soutient-elle les CPAS dans le cadre de l'aide alimentaire qu'ils fournissent aux plus démunis ?

    Pour l'avenir, étant donné la nécessité d'améliorer cette aide au vu notamment de l'augmentation du nombre de personnes dans le besoin, que peut faire la Région à l'égard des CPAS afin de renforcer l'efficacité de cette aide alimentaire ? Quelle est la politique de Madame la Ministre en la matière ? Compte-t-elle prendre une initiative pour encourager les CPAS à créer une banque alimentaire ou à collaborer avec une banque alimentaire existante ?
  • Réponse du 29/10/2012
    • de TILLIEUX Eliane

    L’aide sociale dispensée par les CPAS, dont une des formes est l’aide alimentaire, reste à ce jour une compétence fédérale. Ainsi, la distribution des produits du Programme Européen d’Aide aux Démunis (PEAD) est confiée au Bureau d’Intervention et de Restitution belge (BIRB), organisme placé sous la tutelle de la Ministre fédérale de l’Agriculture.

    Seuls les CPAS et les associations caritatives (entre autres, les banques alimentaires et les ASBL) agréées par le BIRB, peuvent distribuer l’aide venant du PEAD.

    Pour la campagne 2011, 320 CPAS et 437 associations caritatives ont distribué ces denrées alimentaires sur tout le territoire belge.

    Mais, si le PEAD fournit 55,50 % de l’aide alimentaire en Belgique, d’autres secteurs apportent leurs contributions :
    - l’industrie alimentaire pour 23,50 % ;
    - la grande distribution pour 12,50 % ;
    - les collectes pour 6% ;
    - les criées pour 2,5 %.

    Chaque Banque alimentaire dispose d’entrepôts à partir desquels elle organise l’acheminement des denrées collectées, leur tri et leur stockage, le contrôle de qualité, le suivi de la chaîne de froid et la gestion des stocks.

    La distribution de l’aide alimentaire fonctionne plutôt bien, même si on peut regretter de devoir avoir y recours.

    Je profite de la question posée pour attirer l’attention sur les éléments suivants.

    En 2011, nous avons été alertés par les rumeurs de suppression du PEAD. Finalement, ce programme, grâce à l’action de nos Députés européens, dont M. Marc Tarabella, reste garanti jusque fin 2013. A dater du 1er janvier 2014, l’aide alimentaire sera une politique de l’aide sociale européenne, alors qu’à ce jour, elle reste une compétence liée à l’agriculture. Ce changement de département s’accompagnera vraisemblablement d’une diminution de moyens.

    Pour préparer cette échéance, j’ai pris l’initiative de réunir les acteurs de l’aide alimentaire en Wallonie : Fédération de CPAS avec laquelle des rencontres régulières sont tenues, banques alimentaires, Croix-Rouge, fédération des restos du cœur, etc. Mais, les organisations distributrices ne sont pas les seules à être invitées à ces réunions. Il a été convenu que Coméos, la Fédération des entreprises de distribution y participerait également.

    Au-delà des questions d’approvisionnement et de distribution, ce groupe de travail est aussi chargé de me faire des propositions quant à la qualité du travail social mené par les Institutions concernées. En effet, l’aide alimentaire, sauf exception, ne peut être considérée comme une fin en soi. Elle doit être en outil de reconquête, par chacun, de son autonomie.