à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
Selon le Forem, le taux d'insertion des jeunes diplômés, étudié sur une durée de six mois après leur inscription en tant que demandeurs d'emploi, ne cesse de baisser et est passé de 61% en 2007 à 56% en 2011. Et après un an de recherche d'emploi, trois jeunes sur dix sont toujours sans travail.
Les jeunes diplômés semblent de plus en plus touchés par la difficulté de s'insérer professionnellement. Mais, ce n'est pas un phénomène nouveau, cette tendance frappe également les moins qualifiés.
Le rapport 2012 du Conseil supérieur de l'emploi indique en effet que «les jeunes âgés de 20 à 29 ans ont vu leur situation se dégrader en 2011». Ils ont été «touchés de plein fouet par la crise et ont à nouveau subi un recul de leur taux d'emploi».
Face au défi de l'emploi des jeunes, il convient d'amplifier significativement la collaboration entre les entités fédérées et l'Etat fédéral et de mener un véritable plan concerté agissant sur l'ensemble des facteurs d'insertion et de création professionnelle. Ces facteurs sont notamment la formation et l'éducation - dont la lutte contre l'échec et le décrochage scolaires -, la lutte contre les emplois précaires et non durables, la lutte contre les pièges à l'emploi, les aides à la formation et à l'insertion sur le marché de l'emploi, etc.
L'augmentation de l'emploi des jeunes constitue une priorité clairement énoncée dans la Déclaration de politique régionale.
Depuis le début de cette législature, Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les mesures qu'il a mises en œuvre en matière d'aide à l'emploi et à la formation des jeunes ? Toutes ces mesures ont-elles été évaluées et, si oui, quel est, de manière chiffrée, leur bilan respectif ?
Afin d'augmenter le nombre et la qualité de l'emploi des jeunes, quelle a été et quelle est la politique menée par Monsieur le Ministre en concertation avec ses collègues des entités fédérées et de l'Etat fédéral ?
Un plan concerté et orienté simultanément sur les différents axes précités (formation, éducation, pièges à l'emploi, etc.) est-il envisagé ?
Réponse du 25/01/2013
de ANTOINE André
Depuis le début de cette législature, de nouvelles initiatives ont été menées pour favoriser l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi. Le choix du ou des métiers que les jeunes envisagent d’exercer au sortir des études constitue d’ailleurs une étape-clé du parcours d’accompagnement. Mis en œuvre par le Forem depuis le 1er janvier 2010, ce nouveau modèle d’accompagnement personnalisé vise à répondre de manière plus optimale aux besoins des demandeurs d’emploi au travers d’une offre de service adaptée à leur situation personnelle.
Lorsque les jeunes ne disposent pas d’une qualification particulière, les essais-métiers ou les mises en situation professionnelle (MISIP) sont des leviers d’action intéressants pour les confronter aux métiers et aux réalités du marché. À titre indicatif, 2 686 essais-métiers ont été réalisés entre le 1er janvier 2010 et le 31 mars 2012 (dont 931 dans les métiers verts).
En ce qui concerne maintenant les jeunes en formation professionnelle, sur une population de 32 966 personnes, 8 004 avaient, en 2011, moins de 25 ans, soit 24,28 %. Ils étaient particulièrement représentés dans la Construction et Bois (42,93 %), en industrie (31,51 %), en transport et logistique (22,75 %) et en informatique (21,50 %). Nous sommes donc loin d’une situation où les jeunes ne seraient pas intégrés de manière active dans un processus visant le développement de compétences dans des métiers en demande. Et je voudrais souligner ici la qualité de la formation en Wallonie. J’en veux pour preuve les résultats obtenus par le Forem et l’I.F.A.P.M.E. à EuroSkills 2012 : avec 14 médailles remportées en Belgique, nous pouvons, sans modestie, parler d’un bon classement pour la Wallonie.
En termes d’insertion des stagiaires sortis de formation, une évaluation est faite à 6 mois et 12 mois. Ainsi, pour les jeunes sortis en 2010, le taux d’insertion était, à 12 mois, de 74,1 %. Pour ceux sortis en 2011, seul le taux d’insertion à 6 mois a pu être calculé : il est actuellement de 58,7 % et sera beaucoup plus élevé à 12 mois, comme le montrent déjà les chiffres de 2010.
L’apprentissage des langues est également un élément important pour l’insertion des jeunes. C’est pourquoi des initiatives ont été prises dans le Plan Marshall 2.vert pour développer leurs compétences linguistiques. Ainsi, en 2010 et 2011, 826 bourses ont été octroyées à des jeunes sortis de rhéto et 450 pour l’édition 2012-2013. Près de 40 bourses BRIC ont été accordées à des jeunes sortis de l’enseignement supérieur pour des stages d’immersion en Inde et en Chine. Citons aussi Wallangues, plateforme e-learning d’apprentissage des langues nationales et de l’anglais, accessible gratuitement sur Internet. Depuis sa mise en ligne le 8 novembre 2011, la plateforme connaît un grand succès : au 16/10/2012, la plateforme comptait 172 000 personnes actives.
Parmi les mesures que j’ai initiées sous cette législature, je souhaite, en outre, faire de l’APE marchand un meilleur levier d’action en faveur de certains groupes de demandeurs d’emploi. Ainsi, une majoration de 2 500 euros de l’incitant financier sera octroyée pour les jeunes de moins de 30 ans. En cas de cumul avec d’autres conditions, cette majoration pourrait s’élever à 5 000 euros.
Mais l’emploi, c’est aussi être indépendant … il convient de permettre cette ouverture d’esprit aux jeunes afin qu’ils puissent aussi envisager cette possibilité d’avenir pour eux-mêmes. Les « Juniors indépendants » sont une mesure prise à mon initiative dans le cadre plus global du Plan « All in », plan « Action pour Libérer et pour Lancer l’Initiative ». Cette mesure consiste en 2 semaines de travail du jeune avec un indépendant
En ce qui concerne maintenant l’articulation des politiques d’emploi, de formation et d’enseignement, elle sera confortée lors de la mise en place des Bassins de vie et Pôles de synergies. En effet, ces Bassins ont pour objectif d’établir un véritable partenariat local entre les établissements scolaires de tous les niveaux, les opérateurs de formation, les fonds sectoriels des entreprises et les partenaires sociaux. Ils viseront également à améliorer la qualité des formations et à harmoniser l’offre de formation.
À cet égard, je voudrais ajouter que je n’ai pas attendu pour mettre en place des synergies avec l’enseignement puisque, entre janvier 2010 et mars 2012, 1 780 604 heures de formation des centres de compétence wallons ont été dispensées à 93 944 élèves et 18 546 professeurs de l’Enseignement technique et professionnel, de l’Enseignement supérieur non universitaire et de l’Enseignement de promotion sociale. Parmi celles-ci, 174 004 heures ont été dispensées dans les métiers « verts ».