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Le nettoyage de la Haute Meuse à l'occasion de sa mise en chômage

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 25 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 08/10/2012
    • de HAZEE Stéphane
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Comme c’est le cas tous les trois ans, la Haute Meuse a été mise en chômage pour quelques semaines, entre Heer-Agimont et Namur-La Plante, afin de permettre la réalisation de plusieurs travaux importants d’entretien, de rénovation de certaines installations et de réparation des berges. C’est naturellement une période un peu extraordinaire pour la vie du fleuve.

    Ainsi, par l’abaissement significatif du niveau d’eau qu’elle induit, cette opération a aussi pour effet de faire apparaître au grand jour qu’une série de déchets de toutes sortes ont été déversés dans le fleuve. Canettes, bouteilles en plastique, pneus, électroménager, crasses et détritus divers.

    Au-delà des chantiers d’entretien des barrages et écluses ou de réfection des berges habituellement sous eau, je souhaitais demander à Monsieur le Ministre si ses services ont également prévu que le cours d’eau soit également nettoyé, à tout le moins de l’ensemble de ces déchets apparus à cette occasion.

    Je peux supposer qu’un tel nettoyage est une opération importante. En même temps, je ne peux imaginer qu’une fois la période de chômage terminée, le niveau de l’eau remonte et recouvre ces déchets, sans qu’ils n’aient été retirés du cours d’eau.

    À plusieurs endroits, des citoyens ont pris des initiatives, notamment certains mouvements de jeunesse, souvent en articulation avec leur commune notamment pour mettre à la disposition des conteneurs afin de recevoir les déchets retirés de l’eau, à la force de leurs bras. Ces initiatives doivent être saluées mais elles ne dispensent pas notre Région d’une politique structurée en la matière.

    À l’instar des moyens importants dégagés par les services de Monsieur le Ministre pour nettoyer les abords des autoroutes, une telle opération de nettoyage est-elle également prévue pour la Meuse avant que la mise en chômage ne prenne fin ?

    Je souhaite en tout cas mettre en évidence deux enjeux. Il y va sans doute, d’une part, de la salubrité publique et, d'autre part, de la réparation des dégradations commises à l’environnement sur le domaine des voies navigables.

    Je souhaite surtout relever un second enjeu, plus latent, qui tient de la pédagogie, de la communication à l’égard du public, et plus encore des jeunes générations. Qu’en se promenant le long de la Meuse pendant cette période, comme j’en ai été informé, des jeunes puissent ne pas s’étonner que des gens aient trouvé normal d’y jeter leurs crasses est interpellant quant à leur perception – et, déjà, leur désenchantement – par rapport à la nature humaine. À cette lumière, affirmer, par une action déterminée de nettoyage, que la Wallonie n’accepte pas que la Meuse soit considérée comme une zone de décharge et que les autorités agissent pour ramasser ces détritus en tous genres, constitue un message important.

    Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer quelles actions sont prévues à cet égard avant que le chômage de la Meuse ne prenne fin ?

    Des moyens appropriés afin d’assurer le nettoyage sont-ils prévus, à l’instar de ceux qui sont investis pour le nettoyage du réseau routier régional ?

    Si tel n’était pas le cas, Monsieur le Ministre peut-il à tout le moins mettre à l’étude l’organisation d’une telle opération de nettoyage, en parallèle aux travaux d’entretien des installations et de réparation des berges, pour la prochaine mise en chômage ?

    Par ailleurs, une action réparatrice est naturellement insuffisante. Il s’agit de prévenir de tels comportements, notamment par une répression appropriée des comportements problématiques.

    Quelle est la politique de notre Région en la matière ?

    Subsidiairement, Monsieur le Ministre peut-il m’informer des clauses prévues pour les déchets liés au chantier d’entretien et de réparations (déchets de béton, morceaux de murs cassés à l’occasion de ces réparations, …) ? Est-il bien prévu que ces déchets soient évacués par les entreprises chargées de ces chantiers et ne soient donc pas abandonnés dans le fleuve ?

    Enfin, des objets, voire des corps liés à la commission de crimes ou de délits peuvent aussi avoir été jetés dans la Meuse et apparaître à l’occasion de cette mise en chômage.

    La police judiciaire est-elle informée du lancement d’une telle opération de mise en chômage ? Un protocole organise-t-il les articulations entre les services de Monsieur le Ministre et la police judiciaire ?
  • Réponse du 25/10/2012
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le nettoyage de la Haute-Meuse pendant sa mise en chômage a été effectué par différents moyens en fonction du type et de la localisation des déchets.

    Les déchets ont été récoltés par un prestataire de service là où ils s’accumulaient (exutoires, embouchures de cours d’eau, etc.). Le personnel territorial de la Direction générale des Voies hydrauliques est par ailleurs intervenu pour évacuer les déchets lourds dont l’enlèvement ne pouvait se faire qu’avec un engin.

    Le ramassage et l’évacuation des déchets épars ont été organisés en concertation avec le Contrat de Rivière Haute-Meuse (CRHM). Celui-ci a mis sur pied et financé une vaste opération de sensibilisation du public (notamment les écoles) au problème des déchets et de ramassage de ceux-ci.

    Par ailleurs, à titres préventif et répressif, une surveillance du fleuve et de ses abords est assurée en permanence par les gardes de section qui sont habilités à verbaliser tout dépôt ou jets de déchets.

    En ce qui concerne la gestion des résidus de chantier, il est bien évident, et ce pour tous les cahiers spéciaux des charges régissant les chantiers de la Direction générale des Voies hydrauliques, qu’aucun matériau n’est abandonné sur place, mais bien récolté et dirigé vers les filières de tri et d’évacuation officielles.

    Finalement, pour ce qui concerne les contacts avec la Police judiciaire, des opérations spécifiques de repêchage de véhicules immergés sont organisées régulièrement, en concertation, comme cela a été le cas sur l’Escaut il y a quelques mois.