La consommation de médicaments en maisons de repos
Session : 2012-2013
Année : 2012
N° : 11 (2012-2013) 1
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Question écrite du 10/10/2012
de TROTTA Graziana
à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances
En maisons de repos plus qu'à domicile, les personnes âgées consomment des médicaments. C'est le cas, plus particulièrement, d'antidépresseurs et d'antipsychotiques.
Ce constat ressort de plusieurs études. En 2009, la Mutualité chrétienne observait dans une étude réalisée auprès de 60.000 résidants dans 1.084 institutions que dans moins d'une maison de repos sur dix, la proportion de consommateurs chroniques d'antidépresseurs était inférieure à 30% des résidents. Et, de manière tout à fait interpellante, on consomme moitié moins d'antidépresseurs à domicile, et trois fois moins d'antipsychotiques.
Ces résultats rejoignent ceux de l'étude du KCE datant de 2007, puisqu'il ressortait à l'époque qu'une moyenne de 44% des résidents en maison de repos avaient consommé des antidépresseurs pendant au moins un mois, et que 25% des résidents se voyaient prescrire des psychotiques.
Si de grandes différences peuvent être observées entre maisons de repos, cette surconsommation de ces types de médicaments continue de poser question.
En lien avec cette problématique de santé publique, la Haute autorité de santé française vient encore de rappeler qu'il faut arrêter la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées.
En Belgique, la Conférence interministérielle santé publique s'est saisie du dossier et des expériences-pilotes ont été autorisées pour améliorer la gestion des médicaments et favoriser la diminution de la prise de certains médicaments, notamment les psychotropes.
Madame la Ministre peut-elle m'indiquer si ces expériences-pilotes ont pu être lancées ? Dans l'affirmative, où ont-elles lieu, depuis quand, sous quelle forme ? Une première évaluation a-t-elle été réalisée et, si oui, quelles en sont les conclusions ?
Réponse du 08/11/2012
de TILLIEUX Eliane
Les expériences pilotes que l'honorable membre évoque relèvent d’un programme qui doit être mené par l’INAMI. Leur déploiement repose sur l’hypothèse visant à améliorer les processus de gestion des médicaments, notamment par la présence des pharmaciens dans les institutions, mais aussi pour favoriser la diminution de la prise de certains médicaments, en particulier les psychotropes. L’objectif serait donc de proposer des solutions alternatives favorisant l’amélioration de l’état clinique des patients concernés.
Un budget de 600 000 euros a été libéré afin de permettre le développement d’une vingtaine d’expériences pilotes. Celles-ci ne pourront toutefois être mises en place que sur la base d’un appel à candidatures lancé après adoption d’un arrêté royal.
Renseignements obtenus auprès des services de l’INAMI, si le projet d’arrêté royal est aujourd’hui finalisé, il doit encore poursuivre son parcours d’adoption (Comité de l’Assurance, Ministre du Budget, Conseil d’Etat). Le modèle de convention pour les projets qui seraient retenus a aussi été établi.