Le client énergétique actif et le client énergétique passif

• Session : 2012-2013
• Année : 2012
• N° : 35 (2012-2013) 1

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• Question écrite du 18/10/2012

  • de STOFFELS Edmund
  • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
  
  Régulièrement, on peut lire dans les avis de la CWAPE que le client actif profite d’une réduction (variable depuis 2007 et variant de 57 euros à 106 euros pour une consommation de type Dc1 = 3.500 KWh/an électricité) de la facture finale dont ne profite pas le client passif.
  
  Lorsque j’interroge le Gouvernement wallon – tant le prédécesseur de Monsieur le Ministre que Monsieur le Ministre lui-même – le Gouvernement wallon me réplique qu’il met tout en œuvre pour permettre aux clients de devenir des clients actifs : simulateur du tarif, guichets énergie ….
  
  Après presque cinq années de fonctionnement d’un marché libéralisé, on s’étonnera toujours du nombre de clients passifs. Cela traduit la relative efficacité des dispositifs d’informations et d’aide à la décision mis en place par la Région wallonne.
  
  Relative efficacité car plus difficilement accessible pour des ménages moins habiles en ce qui concerne la récolte et la gestion d’une information complexe.
  
  Efficacité d’autant plus relative que le nombre de fournisseurs s’est multiplié au fil des années passant d’une douzaine à environ 46 actuellement – ceci contribuant à la complexification du marché.
  
  Relative efficacité aussi due à la méconnaissance des outils disponibles, voire à l’accessibilité très relative pour une partie de la population.
  
  Ne faut-il pas renforcer les dispositifs d’aide à la décision et encourager davantage le client final à choisir (= faire jouer la concurrence entre les fournisseurs d’électricité) ?
  
  Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous donner un bilan de l’activité des différents outils mis à disposition du client final pour l’aider à mieux s’orienter dans un marché libéralisé ?

• Réponse du 12/11/2012 | Annexe [PDF]

  • de NOLLET Jean-Marc
  
  Avant de dresser le bilan des actions entreprises pour dynamiser le marché de l’énergie, il est utile de rappeler certaines statistiques relatives à l’évolution de la part des clients actifs et passifs dans le marché :
  
  a) Marché de l’électricité
  Selon le tableau en annexe, on remarque que 3 clients résidentiels sur 4 ont fait activement le choix de leur fournisseur et que la part des clients actifs dans le marché ne cesse de progresser.
  
  b) Marché du gaz
  La tendance des clients résidentiels à faire activement le choix d’un fournisseur ne s’est pas non plus essoufflée au niveau du marché du gaz : ils sont actuellement 4 clients sur 5 à avoir choisi leur fournisseur.
  
  Afin de maintenir et de renforcer cette tendance, les pouvoirs publics et les régulateurs ont mis à disposition du consommateur différents outils destinés à lui faire prendre conscience de l’avantage pécuniaire qu’il peut tirer d’un changement de fournisseur. Voir tableau en annexe.
  
  
  Le simulateur tarifaire de la CWAPE, accessible sur le site www.cwape.be, offre au client désireux de changer de fournisseur d’énergie la possibilité de disposer, sur la base de son profil ou de son historique de consommation, d’une estimation de sa facture pour les différents produits proposés par chacun des fournisseurs, dont le fournisseur désigné.
  Les chiffres de fréquentation du simulateur attestent du recours croissant de la clientèle à cet outil puisque, en moyenne mensuelle, le nombre de simulations est passé de 11 000 en 2010 à 14 600 en 2011 et s’établit même pour les premiers mois de 2012 à près de 18 000 simulations.
  
  Par ailleurs, dans le cadre de l’observatoire des prix, la CWAPE réalise et publie des analyses globales des évolutions des prix du gaz et de l’électricité ainsi que de leurs composantes. Dans ce cadre, les chiffres sont assez édifiants. En fonction du volume de sa consommation, un client résidentiel passif peut économiser entre 30 et 300 euros en électricité et jusqu’à 390 euros en gaz en changeant de fournisseur.
  
  Les Guichets de l'énergie fournissent également de nombreuses informations aux citoyens, de même que les conseillers en énergie au sein de certaines communes. Outre les conseils pour réduire la consommation des ménages ou investir dans les énergies renouvelables, les guichets et les conseillers aident le consommateur à effectuer le choix du contrat en matière d’énergie qui lui convient le mieux.
  
  Du fait de leur implantation sur le territoire communal, les conseillers énergie peuvent offrir un service de proximité et également aider une catégorie de personnes qui n’a pas aisément accès aux moyens d’information digitaux à faire les choix les plus rationnels en matière d’énergie.
  
  Les CPAS conseillent également les ménages précarisés dans le cadre du suivi des bénéficiaires et des clients protégés. En outre des moyens budgétaires spécifiques leur sont octroyés via les tuteurs énergie et les plans d’actions préventives en matière d’énergie. Ces actions permettent d’informer et de sensibiliser les ménages précarisés et d’assurer un suivi individualisé de ces ménages.
  
  Ces services régionaux se sont associés, à mon initiative, à la campagne lancée par le gouvernement fédéral pour inciter les consommateurs à comparer les différentes offres des fournisseurs en fonction de leur profil et à déterminer les gains possibles en cas de changement de celui-ci. Je vous renvoie à cet égard à ma récente réponse à votre question orale à ce sujet.
  
  Au regard des moyens mis en œuvre et des tendances qui se dessinent au travers des statistiques, nous pouvons conclure que le client se rend peu à peu compte du rôle primordial qu’il joue dans le marché et que, par conséquent, les fournisseurs doivent de plus en plus s’adapter à cette nouvelle situation.
  
  Enfin, je suis étonné de votre conclusion selon laquelle la multiplication du nombre de fournisseurs, et donc de la concurrence, constitue un obstacle au bon fonctionnement du marché libéralisé. Faut-il comprendre que vous souhaiteriez revenir à moins de concurrence ? Celle-ci est pourtant profitable aux consommateurs, comme les chiffres d’économie possible cités ci-avant en attestent.