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L'autonomie énergétique

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 42 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 18/10/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    L’autonomie énergétique repose, selon le calcul actuel, sur le bilan annuel, alors qu’il devrait entre autres reposer sur la notion d’autonomie à tout instant.

    Un indicateur de cette autonomie donnerait, par exemple, mensuellement pour chaque vecteur énergétique, le rapport entre la puissance fournie par l'autoproduction et la puissance demandée dans le vecteur énergétique correspondant, rapport maximalisé à 100% pour chaque unité de temps.

    En effet, si une autonomie en chauffage peut être atteinte lors des périodes d'intersaisons, ce ne sera pas nécessairement le cas pour les mois de haute saison mais la moyenne annuelle va gommer ces différences.

    Dans le décompte global de l'énergie primaire pour cet échangeur dans le cadre des certificats PEB, on envisage en effet que l'aspect "économie d'énergie"!

    La question posée est pertinente. Elle est inspirée par un lecteur de nos travaux.

    Peut-on espérer que le Gouvernement wallon renforce les efforts en matière de R&D afin de donner à l’autonomie énergétique tout son sens ? Notion qui n’a de vrai sens que si l’on parvient à optimiser la corrélation entre l’autoproduction et la consommation ?
  • Réponse du 09/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    La question posée fait implicitement référence à deux notions différentes : l’énergie et la puissance qui équivaut à l’énergie consommée par unité de temps (la seconde, l’heure, le jour, le mois). Il est vrai que l’autonomie énergétique annuelle ne signifie pas nécessairement une autonomie énergétique à chaque instant.

    Cette notion d’autonomie énergétique n’a de sens que dans le contexte d’une politique de sécurité d’approvisionnement, matière de compétence fédérale.

    En ce qui concerne les compétences régionales, plus qu’une question d’autonomie, on parlera de la « synchronicité » entre production et consommation. Cette notion est particulièrement intéressante en ce qui concerne la gestion des réseaux électriques.

    En effet, pour les vecteurs énergétiques facilement stockables, tels que le bois, le pétrole et tous ses dérivés ou encore - bien que dans une moindre mesure - le gaz naturel, chaque consommateur prévoit en principe son propre stock et une estimation du degré d’autonomie annuelle semble donc suffisante pour mesurer l’autonomie à tout instant.

    La question se pose en d’autres termes dans le cas de l’électricité. Celle-ci n’étant que difficilement stockable, des modes de gestion ont dû être trouvés pour qu’à tout moment la consommation et la production se rejoignent. Pour ce faire, le gestionnaire de réseau fait appel à des réserves primaire, secondaire et tertiaire (selon le délai de réponse nécessaire pour leur activation) et a recours aux importations et exportations.

    Néanmoins, au-delà de ces outils, il est opportun, pour optimaliser l’utilisation des infrastructures et limiter les besoins en nouvelles infrastructures, de recourir à une gestion intelligente du réseau, en travaillant par déplacement de charge, notamment pour améliorer la synchronicité de certaines productions décentralisées. Je vous renvoie à cet égard aux travaux du groupe REDI de la CWAPE.

    Une autre voie, également importante, est d’augmenter les capacités de stockage d’électricité soit à un niveau centralisé ou à un niveau plus individuel.

    Le programme mobilisateur Reliable a été lancé dans le but de couvrir ces matières et deux projets de recherche permettant de mieux appréhender les principes de gestion intelligente des réseaux ont été sélectionnés.

    La recherche est donc bien soutenue en ce domaine important pour l’avenir énergétique de la Wallonie et, au-delà, pour assurer que les développements technologiques qui en découleront pourront faire appel à des savoir-faire et à de la main-d’œuvre wallons.