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L'industrie pharmaceutique wallonne et la recherche contre la tuberculose

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 13 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 18/10/2012
    • de LENZINI Mauro
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La presse scientifique et nationale a récemment fait écho aux résultats très encourageants rencontrés dans la lutte contre la tuberculose grâce à une nouvelle combinaison de médicaments.

    Ce nouveau traitement médicamenteux permettrait de raccourcir de manière notable la durée de traitement de la tuberculose, qu'elle soit « ordinaire » ou multirésistante.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer dans quelle mesure l'industrie pharmaceutique wallonne est impliquée dans la production de constituants de cette nouvelle combinaison, nommée PaMZ ?
  • Réponse du 14/01/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Avec 9 millions de nouveaux cas chaque année et 1,4 million de morts par an, la tuberculose est la deuxième cause de mortalité par maladie infectieuse derrière le sida. Ces deux maladies sont d’ailleurs souvent associées.

    En Belgique, le Conseil supérieur de la santé met en exergue le fait que l’incidence de la tuberculose au sein de notre État est restée relativement stable : autour de 10 cas par 100.000 habitants au cours des dernières années.

    Cependant, l’organisme souligne l’amplification du phénomène de résistance aux médicaments antituberculeux et l’apparition de formes graves de la maladie : multirésistance, ultrarésistance, voire même «panrésistance».

    C’est dans ce contexte que le nouveau traitement médicamenteux a été mis au point. Celui-ci permettrait de raccourcir de manière notable la durée de traitement de la tuberculose en mettant en place une combinaison de trois éléments : une nouvelle molécule dont le nom provisoire est PA-824 ; un antibiotique – la moxifloxacine – qui commence a être utilisé dans les tuberculoses résistantes et enfin un antituberculeux, la pyrazinamide. La combinaison a été baptisée "PaMZ".

    Les résultats de cette nouvelle combinaison ont été publiés le 23 juillet 2012 par la revue « The Lancet » : elle permettrait de détruire en deux semaines 99 % des bacilles tuberculeux présents dans les crachats des malades, ce qui laisserait espérer une réduction à quatre mois du traitement, contre au moins six mois de soins actuellement dans les formes non résistantes de la maladie, et jusqu'à deux ou trois ans de traitement en cas de multirésistances aux antituberculeux classiques.

    Cependant, il convient de noter que le médicament en est toujours au stade de l’essai : une deuxième étude a été lancée cette année en Afrique du Sud, en Tanzanie et au Brésil afin de traiter un plus grand nombre de patients pendant deux mois. Par ailleurs, un grand essai d'efficacité de phase 3 pourrait être lancé début 2014, ce qui laisse espérer voir arriver le traitement, sous forme d'une combinaison à dose fixe dans un même comprimé, d'ici à quatre ou cinq ans.



    Dès lors, il semble que le médicament ne soit pas, pour l’instant, au stade de production industriel, d’autant plus que celui-ci ne constitue pas, il convient de le souligner, une perspective de marché rentable dans le chef des laboratoires de recherche. Il conviendra d’attendre la fin des essais prévus dans le courant de l’année 2014 afin de pouvoir juger de l’efficacité du traitement et, par la suite, d’une éventuelle opportunité de production au sein de nos entreprises.

    Ce projet, porté par l’entreprise Janssen, n’a pas été déposé dans le pôle de compétitivité Biowin.