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Le stockage d'hydrogène

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 55 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 23/10/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    De nombreux chercheurs se penchent sur la question de savoir comment permettre de rouler à l’électricité plus longtemps ou comment stocker l’énergie produite en surplus pendant la journée par les panneaux photovoltaïques pour l’utiliser pendant la nuit. Parmi les solutions avancées, on discute assez souvent sur le stockage d’hydrogène. Cela permettrait, en effet, de résoudre une partie de la problématique liée à l’intermittence de certaines sources d’énergie.

    En ce qui concerne l’intérêt de tels travaux de recherche, il est directement conditionné par l’usage qu’on peut faire de l’énergie ainsi stockée. Dans d’autres régions d’UE, on organise une partie du transport public sur base de cette technologie. En Wallonie, à part quelques petites expériences pilotes, on est quasiment nulle part. Y a-t-il des projets à venir en la matière ? Ou l’hydrogène reste-t-il un peu un champ d’action méconnu par les autorités wallonnes ?
  • Réponse du 14/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme le mentionne l’honorable membre, la filière hydrogène se profile comme un des scénarios envisageables pour le stockage des surplus énergétiques issus de sources variables de production d’électricité.

    Pour rappel, ce mode de stockage énergétique envisagé consiste en deux phases principales. La première est le stockage de l’électricité proprement dite sous forme d’hydrogène, obtenu par électrolyse de l’eau. La seconde étape consiste en la restitution de l’énergie soit par adjonction de l’hydrogène dans le réseau de gaz, soit par la restitution de l’électricité via une pile à combustible.

    La filière hydrogène, telle qu’elle est actuellement envisagée, souffre de deux problèmes majeurs qui la rendent peu adaptée aux impératifs actuels du marché : son efficacité énergétique globale et son coût.

    Ce mode de stockage reste cependant intéressant à terme, car il offre un double avantage par rapport aux autres possibilités existantes. D’une part, le vecteur de stockage est moins statique du fait que l’hydrogène peut être plus aisément transporté. D’autre part, la quantité d’énergie stockée par unité de masse est de loin la plus importante des techniques existantes. A titre de comparaison, l’hydrogène permet de stocker environ 35 kWh par kilo tandis que les meilleures batteries Li (Li air) permettent de stocker 2,5 kWh par kilo.

    Il va de soi que cette technologie nécessitera encore des efforts en matière de recherche pour atteindre sa pleine maturité et son acceptation par le public. Au niveau européen, l’essentiel de la recherche est actuellement financé via le Fuel Cell and Hydrogen Joint Undertaking (FCH-JU), un partenariat public-privé doté d’un budget de 1 milliard d’euros sur six ans dont le dernier appel à projets sera lancé en janvier.

    La Wallonie est, depuis peu, associée avec l’ULg et l’ULB à un projet européen de déploiement de véhicules à pile à combustible, qui sera financé par le FCH-JU. En outre, quelques recherches ont été menées dans le secteur ces dernières années. La dernière recherche en date, INNOPEM, menée par l’ULg, l’ULB, les FUNDP et ARCEO, devrait permettre des avancées certaines dans le coût des piles à combustible.