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Les biocarburants de la troisième génération

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 56 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 24/10/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Malgré le revirement tant attendu de l’Union européenne sur les biocarburants de première génération, le monde des scientifiques ne s’est pas arrêté. Au contraire, des articles scientifiques paraissent annonçant l’arrivée de biocarburants de la troisième génération – produits au départ de microalgues.

    Est visée, la production d’hydrogène (au stade de l’expérimentation) et de biodiesel (au stade d’être économiquement viable).

    L’espoir se fonde sur la productivité « biomasse à l’hectare » bien plus importante des algues, comparée à celle du colza ou d’autres plantes et sur le fait que les algues peuvent être cultivées sur des terres non fertiles et peu intéressantes pour l’agriculture ou la sylviculture. De cette façon, le dualisme « manger ou conduire » peut être évité.

    Il s’agit de travaux de recherche entrepris à l’ULG.

    Dans quelle mesure le Gouvernement wallon ou le Gouvernement de la Communauté française aident-ils les équipes de chercheurs à avancer sur le terrain de biocarburants de la troisième génération ? Est-ce une piste à explorer davantage ?
  • Réponse du 13/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les gouvernements aident les chercheurs à avancer sur ce terrain via différents mécanismes.

    Le projet BEMA, issu du consortium ULg-Tweed-UCL-Lhoist-Wetlands-N-Side, a rentré un dossier dans le cadre d’un programme mobilisateur ouvert aux recherches universitaires ou non et il a été sélectionné.

    De plus, si des entreprises ou des centres de recherche décident d’aller dans ces voies, c’est aussi possible grâce aux aides dites « classiques » ou « spécifiques » de la DGO6 et de la DGO4.

    Ainsi, un projet de recherche a été financé récemment au sein de la Haute Ecole Robert Schuman à Arlon (Projet FIRST Haute Ecole) pour développer des formules de productions clés en main aisément exportables.

    Il est aussi loisible aux équipes de proposer des projets en réponse aux appels des programmes-cadres européens. Pour ce faire, les aides « Horizon » peuvent aider les équipes à construire le projet et les National Contact Points, en l’occurrence l’UWE et le FNRS, sont soutenus par la Région et l’UE afin de renseigner les futurs porteurs de projets dans ce sens.

    Les recherches menées dans nos pays occidentaux concernent la production de micro algues en photo-bioréacteurs puisque la culture à ciel ouvert n’est pas envisageable.
    À côté de ses avantages incontestables, la culture en photobioréacteurs se caractérise par un coût d’installation élevé, un coût de maintenance non négligeable et une consommation énergétique notamment liée à une nécessité d’éclairage important pour obtenir de bons rendements.

    Il en résulte que ce type d’installation est actuellement davantage valorisable par exemple dans les régions ensoleillées du sud de l’Europe.

    Concernant l’opportunité réelle ou non d’un tel type de production chez nous, il convient encore de déterminer les objectifs des cultures algaires tant d’un niveau économique, qu’énergétique ou environnemental.

    Il convient ainsi de choisir les sites de cultures avec soin (zones de terres peu fertiles, contaminées …) avec des objectifs multiples de production.

    En effet, la production d’énergie, que ce soit sous forme de diesel (huile) ou d’essence (éthanol), est une activité relativement peu lucrative et nécessitant de gros investissements.
    Il convient donc de coupler ces coproduits à d’autres productions d’autant que les algues, en tant qu’organismes eucaryotes, permettent la production de molécules complexes à haute valeur ajoutée telles qu’aliments, médicaments…

    Les résidus de production de ces molécules à haute valeur ajoutée permettent alors de produire de l’énergie sous forme de « oil cake » ou de biogaz à utiliser en chaufferie ou comme carburant.

    Une récente analyse de cycle de vie de la filière montre que, d’un point de vue énergétique, on divise par deux l’énergie grise nécessaire à la production de diesel et que les gaz à effet de serre durant l’usage sont réduits de ± 50 %.
    En outre, l’eau utilisée par le process est récupérée et donc sa consommation totale est faible.

    Cependant, les coûts de production actuels étant encore trop élevés (à 3.5 euors/l, le procédé n’est rentable que si le baril vaut 200 $), les efforts R&D à fournir doivent se concentrer sur la productivité des souches et le du coût des infrastructures de culture.