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La rentabilité de la géothermie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 59 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 24/10/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Actuellement, en termes de prix, cette géothermie est compétitive avec l’énergie fossile à condition que les pouvoirs publics subsidient 50 % de l’investissement » (Alain Rorive dans l’article « Profiter de la chaleur de la terre », paru dans FNRS-news de juin 2012, p. 20 ff).

    La géothermie n’apparaît qu’accessoirement dans les mix énergétiques dont nous discutons actuellement. Est-ce une piste à développer bien plus que cela n’a été le cas jusqu’à présent ? Dans l’affirmative, Monsieur le Ministre partage-t-il les propos cités en matière de subsidiation ? Quel en sera l’impact sur la facture du client final si nous œuvrons en faveur d’un objectif d’un certain nombre TWh (chaleur et/ou électricité) produits sur base de géothermie ? Combien faudrait-il d’argent public pour produire 1 TWh thermique ?

    En Belgique – déplorent les auteurs de l’article – la géothermie n’est pas bien encadrée, ni sur le plan des risques financiers, ni sur le plan juridique. Ils déplorent qu’il n’existe pas de système de concessions comme c’est le cas pour les mines de charbon.

    C’est évidemment interpellant dans la mesure où – dans un tel contexte – ce sera le plus fort financièrement parlant qui pourra se réserver une part du gâteau alors qu’il y a un potentiel à creuser en ce compris pour les autorités publiques.

    Qu’en pense Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 09/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Vu la diversité des niveaux de température rencontrés, il convient, quand on parle de géothermie, de préciser de quelle géothermie il s’agit.

    Dans le cas d’Idea et du projet dont parle M. Rorive, il s’agit de géothermie profonde basse énergie soit de l’eau comprise dont la température est de l’ordre de 70-80°C.
    Dans ce cadre, l’utilisation ne peut se faire que via un réseau de chaleur pour un usage de type chauffage de bâtiment, voire, dans certains cas pour des usages de production, mais ne nécessitant pas une température élevée comme des serres par exemple.

    À côté de ce potentiel, nous devrions avoir aussi un potentiel en géothermie profonde moyenne énergie pour laquelle les températures sont supérieures à 90°C et qui permet la production d’électricité et donc une production renouvelable en « base load » découplée du lieu de consommation.

    Outre les précisions à apporter quant au potentiel géologique réel de la Wallonie, il faut effectivement travailler sur le cadre légal et financier de ce genre de projet.

    C’est pour ces raisons que le gouvernement a adopté, en sa séance du 14 juillet 2011, la note d’orientation établissant les étapes vers un cadre incitatif adapté au développement de la géothermie profonde et planifiant les premières étapes de trois projets pilotes.

    Seul l’aboutissement de ces trois pilotes permettra de commencer à chiffrer le développement de cette énergie prometteuse si nous trouvons les bons réservoirs géologiques.

    Quant au coût, là aussi les pilotes permettront d’affiner, grâce au comité de suivi budgétaire, la rentabilité exacte des projets.

    Il faut cependant être conscient que les coûts ne pourront aller qu’en décroissant quand la géologie sera mieux connue et que certains prestataires, comme les foreurs pas exemple, verront un intérêt à investir chez nous dans le matériel adéquat.