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Le décret "clustering"

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 16 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 25/10/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Par rapport à la politique wallonne en matière des pôles de compétitivité, l’UWE adopte une attitude assez positive – je cite : « les pôles de compétitivité constituent un aspect essentiel de la relance industrielle et, plus largement, de l’économie régionale. Cette politique mérite donc d’être pérennisée, notamment au travers de l’adoption d’un décret « clustering » par le Gouvernement. D’autre part, une meilleure structuration de la valorisation des résultats dans les projets R&D, en collaboration avec les interfaces universitaires, doit être envisagée ainsi qu’un renforcement des services offerts aux membres des pôles. Enfin, une plus grande efficacité administrative dans les processus des pôles est réellement nécessaire ».

    L’appel est clair : pour que la politique en matière de compétitivité soit pérennisée, il faut
    - adopter un décret ( ?) ou arrêté ( ?) dit « clustering »;
    - mieux structurer la valorisation des résultats R&D;
    - renforcer les services offerts aux membres des pôles;
    - améliorer l’efficacité administrative.

    Voilà quelques chantiers qu’il va falloir ouvrir pour pérenniser et amplifier la politique du PM 2.vert (pôles de compétitivité) afin que la Wallonie retrouve et réconforte sa place dans un contexte économique globalisé.

    Ce qui m’intéresse particulièrement dans le cadre de la présente question, est de savoir comment le Gouvernement wallon va s’attaquer à l’objectif d’une « meilleure valorisation des résultats R&D ». Comment aider les chercheurs et les entreprises à être plus pro actifs en ce qui concerne le dépôt de brevets ? À être plus pro actifs en ce qui concerne la création d’activités ou d’entreprises au départ des résultats de la recherche et du développement ? Questions qui intéressent les grandes entreprises, mais davantage les PME et les TPE, qui disposent de moins de moyens que les grandes entreprises d’investir dans la R&D ainsi que sa valorisation.

    Ne faudrait-il pas plus encore focaliser l’activité des invests régionaux ou locaux sur ce type de perspective ? Notamment en période de crise quand l’environnement banquier est plutôt prudent, pour ne pas dire réticent, par rapport à des projets nouveaux et innovants ?
  • Réponse du 30/01/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La politique des pôles de compétitivité mise en place en 2005, outre le fait qu’elle se distingue par son approche bottom-up, différente des approches top-down mises en place dans d’autres pays, se distingue par son caractère faiblement normatif.

    En effet, l’originalité de cette politique a été d’une part, de s’appuyer sur des dispositifs existants et d’autre part, de susciter la mise en réseau des acteurs qui sont maintenant devenus le véritable moteur de cette nouvelle politique industrielle.

    Au 31 décembre 2011, 651 entreprises - dont 500 PME - sont membres des pôles de compétitivité. L’objectif initial de cette nouvelle politique, qui était de faire se rencontrer les entreprises et de les faire participer ensemble à des projets d’innovation de rupture, semble être atteint.

    Cela semble d’ailleurs se confirmer si l’on se réfère à la présentation que les pôles ont réalisée avec l’UWE début 2012. Les enseignements de cette présentation étaient les suivants :
    - la valeur ajoutée des entreprises (membres en 2011) est passée de 6 milliards d'euros en 2005 à plus de 9 milliards d'euros fin 2010 ; ces entreprises qui représentaient 28 % de la valeur ajoutée de l’industrie wallonne en 2005 en représentent un peu plus de 40 % fin 2010.
    - L’emploi de ces mêmes entreprises (membres en 2011) est passé d’un peu moins de 60 000 en 2005 à près de 70 000 fin 2010. Leur part dans l’emploi de l’industrie wallonne est quant à elle passée de 20,5 % en 2005 à 23,5 % en 2010.

    Le choix des domaines dans lesquels la Wallonie dispose de capacités de développement semble donc être payant.

    Les défis sont néanmoins encore importants et sont de trois ordres :
    - il faut continuer à renforcer le réseautage et inviter les entreprises à découvrir les avantages de la politique des pôles de compétitivité ;
    - il faut valoriser les résultats à tous les stades des processus de recherche, tout en organisant la juste rétribution de tous les participants au processus et tout en s’assurant et/ou garantissant l’exploitation des résultats de la recherche en Wallonie ;
    - il faut enfin, donner la visibilité internationale requise aux entreprises et à leurs projets.

    Les choses ne sont pas acquises et il convient d’entretenir le processus qui a été mis en place pour que les entreprises qui participent déjà à la politique des pôles de compétitivité continuent à se sentir soutenues, aidées, voire renforcées par l’utilisation optimale des différents dispositifs de soutien, et que de nouvelles entreprises, non encore membres, soient attirées dans de nouveaux processus d’innovation et de croissance.

    Tant l’attractivité que la visibilité du processus seront renforcées par une meilleure utilisation et une meilleure exploitation des résultats par chacun des acteurs impliqués : entreprises (PME, grandes entreprises), unités de recherche (universitaire ou non), acteur du secteur de la formation ou tout autre partenaire. Plus les résultats seront importants et auront des impacts visibles sur la croissance des entreprises participantes, plus l’attractivité de cette politique industrielle sera grande.

    Une procédure est actuellement en cours d’élaboration et de discussion pour permettre une identification et une valorisation des résultats au fur et à mesure de l’avancement des programmes de recherche.

    Les outils financiers publics seront régulièrement informés des résultats par les pôles et agiront dans ce cadre comme des partenaires financiers de premier ordre. Selon le type d’investissement et la maturité de celui-ci, ils pourront mobiliser l’outil financier le plus adéquat.

    Il convient, enfin, que les opérateurs financiers privés se mobilisent pour faire émerger les résultats de la politique des pôles de compétitivité dans des projets concrets de développement industriel, au bénéfice de la Wallonie.