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La filière de la biométhanisation

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 73 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/10/2012
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Depuis quelques années, la biométhanisation semble rencontrer un certain succès.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point et le bilan du dossier ? Quel est le nombre d'installations en fonctionnement en Wallonie ? Quelles sont ses ambitions en la matière ?

    Quel est le bilan énergétique actuel ? Quel est le tonnage de compost produit ? Comment évolue l'investissement annuel ? Quelle est l'importance des subsidiations publiques allouées ?

    Quels sont les coûts de fonctionnement annuels d'une unité de biométhanisation ?
  • Réponse du 21/11/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    La filière biométhanisation, si elle est bien encadrée, apparaît comme une filière intéressante tant en termes agronomiques, environnementaux, agricoles, économiques qu’énergétiques. Elle est appelée à jouer un rôle important pour atteindre les objectifs de production d’électricité verte de la Wallonie.

    D’après les informations actualisées du Facilitateur, l’état de la situation des unités de biométhanisation en Wallonie est la suivante :
    * 4 unités industrielles d’une puissance électrique installée d’environ 9 MW électrique nets ;
    * 1 unité publique de traitement de la fraction organique fermentescible des ordures ménagères, d’une puissance de 1 MW électrique ;
    * 8 unités agricoles en activité, soit un total d’environ 4,5 MWél nets installés ;
    * 4 unités agricoles en construction, d’une puissance électrique cumulée de 2,5 MWél.

    En prenant en compte des hypothèses prudentes de fonctionnement de 6 000 heures par an et de rendements électrique de 35 % et thermique de 30 %, on peut évaluer la production énergétique annuelle en rythme de croisière de l’ensemble de ces installations à 96 GWh électrique et 82 GWh thermique. Il faut toutefois attendre la publication officielle des bilans énergétiques régionaux pour établir de manière précise les chiffres en fonction des productions réelles.

    La matière résiduelle des unités de biométhanisation n’est pas du compost, mais bien le digestat. Celui-ci est obtenu par fermentation en anaérobie, alors que le compost fermente à l’air libre. Il est difficile d’estimer le volume de digestat produit. D’après une estimation du facilitateur, le volume devrait avoisiner 300 000 tonnes de digestat par an.

    La filière bénéficie de divers soutiens financiers :
    - l’octroi de certificats verts durant une période de 15 ans ;
    - l’éligibilité à l’octroi de certificats verts du séchage en « bon père de famille » de digestats, de céréales, de plaquettes de bois, de fourrages ou de sciures ;
    - une aide à l’investissement « UDE » à laquelle il y a lieu d’ajouter les déductions fiscales et de précompte immobilier ;
    - un soutien important des administrations wallonnes dans la gestion des différents dossiers, notamment via les services du Facilitateur.

    Certains écueils doivent toutefois encore dépasser pour permettre un essor plus important de cette filière, davantage en phase avec son potentiel de développement.
    La Cellule biomasse, instituée par le Gouvernement wallon dans le cadre de sa décision relative aux certificats verts le 1er mars 2012, travaille actuellement à la préparation d’un rapport sur la biomasse-énergie, qui abordera notamment le soutien à la biométhanisation. La cellule est composée des administrations et des cabinets concernés. Le rapport sera soumis à consultation des parties prenantes. L’objectif est d’aboutir à une stratégie biomasse dans la foulée de cette consultation. Par ailleurs, le Gouvernement wallon a décidé de réaliser, avec le soutien du fonds énergie, trois expériences pilotes de valorisation énergétique durable de la biomasse, dont une concerne directement la biométhanisation.