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La faiblesse de la demande intérieure publique

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 29 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 06/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    L’UWE déplore l’affaiblissement de la demande intérieure privée aggravée par un affaiblissement de la demande intérieure publique.

    En effet, les déficits publics et le niveau des dettes étant ce qu’ils sont, la situation risque de devenir insoutenable à moyen terme, sauf à mettre en place des budgets de rigueur en 2013.

    Ce sont là évidemment les ingrédients d’une politique qui risque d’affaiblir encore la demande publique et, par effet indirect pesant sur les perspectives incertaines d’emploi, d’affaiblir la demande privée et industrielle. Nous risquons d’être piégés dans une spirale qui aggrave le problème et qui détruit tout espoir d’une sortie rapide du scénario de crise que nous vivons actuellement.

    Comment faut-il, devant ce risque, positionner le budget wallon ? Ne faut-il pas d’abord trancher dans les budgets consacrés à la consommation en préservant les budgets consacrés à l’investissement ?
  • Réponse du 18/07/2014
    • de ANTOINE André

    À l'instar de ce que pensent certains grands économistes, tels les détenteurs du Prix Nobel d'économie Paul Krugman et Joseph Stiglitz, il m'est d'avis que l'austérité n'est en aucun cas la solution pour relancer nos économies prises dans une crise de type keynésienne. Bien au contraire, il faudrait une politique de dépenses massives afin de stimuler l'économie locale.

    Cependant, ce raisonnement ne serait que partiel s'il n'était tenu que par les Gouvernements fédéral, communautaires ou régionaux belges. En effet, n'oublions pas que l'économie belge est une petite économie ouverte. À ce titre, elle est donc également dépendante de ce que font les autres pays autour de nous, et en particulier ceux avec lesquels la Belgique est fortement nouée économiquement, je pense ici à l'Allemagne, à la France, à l'Angleterre et aux Pays-Bas. Une politique budgétaire d'investissements massive ne sera donc efficace qu'à la condition qu'elle soit coordonnée au niveau européen.

    Mais comme l'honorable membre le sait, la plupart des pays européens sont souvent déjà très endettés et, par ailleurs, des objectifs budgétaires relatifs au Traité de Maastricht et aux directives et règlements « six pack» et « two pack», ces derniers s'appliquant aux pays membres de la zone euro, pèsent sur eux. C'est pourquoi il est difficile pour eux de s'engager si pleinement dans une politique de relance massive. La vision de l'UE en la matière est qu'il faut d'abord un assainissement des finances publiques. Une politique de relance donc ne pourra donc se concevoir sans un signal clair de l'Europe, afin de laisser un degré de liberté dans la politique budgétaire imposée aux États membres. Je laisserai à ce sujet l'Union décider dans sa sphère de compétence de ce qu'il convient de faire.

    Faut-il pour autant, si l'on veut préserver une force de frappe d'abord trancher dans les budgets consacrés à la consommation en préservant les budgets consacrés à l'investissement ? L'essentiel à mon sens est pour le Gouvernement de dépenser dans des entreprises à caractère local (et donc a priori des PME), et ce afin de faire jouer au maximum les multiplicateurs keynésiens au niveau local, dans le cadre d'une politique contra-cyclique. Sans doute une réflexion doit-elle être menée à ce sujet. Cependant, sans doute relève-t-elle davantage de chacun des ministres du Gouvernement pris indépendamment dans la sphère de ses compétences.