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La dépréciation de l'euro et la confiance des entreprises

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 24 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 06/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Toute dépréciation d’une monnaie par rapport à d’autres monnaies est de nature à jouer en faveur des exportations. Si les uns se «réjouissent» du fait que la zone Euro a bénéficié de cette dépréciation pour gagner des parts de marché, le revers de la médaille est que les importations coûtent alors nettement plus cher, ce qui risque de handicaper le marché à l’intérieur de la zone Euro. Tel est le cas pour l’énergie (secteur pour lequel l’effet est encore amplifié par le système des taxes) et les matières premières, dont dépend notre économie, d’autant plus que la plupart des matières premières et de l’énergie doivent être importées. Et si, en plus, comme on peut l’entendre souvent, la masse salariale pèse plus lourd par rapport à l’unité de production, il ne faut pas être grand augure pour comprendre combien la compétitivité de notre économie se porte mal sur le plan international, notamment comparé à nos voisins immédiats vers où nous exportons la majorité des produits à exporter. Ainsi, le manque de confiance des entreprises par rapport à 2013 pose des soucis majeurs pour l’économie wallonne.

    Comme la Région wallonne ne pourra guère influencer la valeur de l’euro par rapport aux autres monnaies mondiales, la question se pose de savoir comment nous pouvons aider nos entreprises sur le plan de l’approvisionnement en énergie et en matières premières de façon à les aider à compenser (au moins partiellement) les effets négatifs d’une dépréciation de l’euro dans le domaine des importations.
  • Réponse du 27/05/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Toute dépréciation d’une monnaie par rapport à d’autres est de nature à jouer en faveur des exportations, mais également en faveur des ventes sur les marchés partageant la même monnaie. En effet, il est dorénavant plus difficile pour une entreprise établie aux États-Unis de vendre dans la zone euro suite au renchérissement du dollar par rapport à l’euro.

    Si le prix de l’énergie augmente suite à la dépréciation de l’euro pour une entreprise européenne, lorsque cette même entreprise vend un bien, que ce soit sur le marché intérieur ou sur un marché extérieur, la partie du coût de production correspondant au coût énergétique est facturée en euros et donc bénéficie de la dépréciation permettant, le cas échéant, de compenser l’augmentation initiale du prix de l’énergie. La valeur ajoutée créée en Europe bénéficie également de cette diminution de l’euro par rapport au dollar permettant aux entreprises du vieux continent d’être encore plus compétitives.

    L’impact de la dépréciation de l’euro se situe principalement au niveau du pouvoir d’achat des citoyens

    Pour aider nos entreprises sur le plan de l’approvisionnement en énergie, le gouvernement doit veiller à mettre en œuvre une politique énergétique ambitieuse, efficace et efficiente. Il existe déjà des mécanismes de soutien financier renforçant l’incitation à davantage d’efficacité énergétique notamment, pour les ménages, l’écopack et, pour les entreprises, les primes à la réduction de consommation d’énergie ainsi que les différents accords de branche.

    Cependant, au vu des défis énergétiques qui nous attendent, le gouvernement ne pourra éviter la mise en œuvre lors des prochaines années de politiques plus ambitieuses mettant l’emphase sur l’efficience énergétique et sur la réduction de la consommation d’énergie. Les industries intensives en énergie devront faire l’objet d’une attention particulière. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le Ministre de l’Économie a lancé la phase test du projet « Smart Park » permettant de sensibiliser les P.M.E. à la problématique des coûts croissants de l’énergie et aux possibilités de réduire facilement leur facture énergétique ainsi que d’octroyer les instruments leur permettant de maîtriser leur consommation d’énergie.

    Quant à l’approvisionnement en matières premières, il faut continuer à soutenir les entreprises dans leur volonté de produire autant (plus) avec un plus petit (même) volume de biens intermédiaires. C’est pour soutenir les entreprises désireuses de répondre à ce défi qu’a été lancée l’initiative « NEXT ». NEXT consiste en un appel à projet afin de développer des écozonings visant à amplifier l’usage optimal et durable des ressources et à favoriser la coopération et l’échange des matières, eau, énergies, transport, services entre entités économiques.