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L'économie allemande, moteur européen

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 25 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 07/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La croissance attendue pour l’Allemagne en 2012 devrait atteindre + 0.9 %. Tel est le pronostic de plusieurs experts, dont l’IWEPS.

    Avec un taux de chômage très bas, une croissance marquante lors des premiers trimestres, une consommation privée active et des finances publiques saines, l’Allemagne joue un peu le rôle moteur au sein de l’UE.

    Mais, les perspectives de la demande extérieure se détériorent. L’Allemagne perd des points en ce qui concerne sa position de puissance économique exportatrice. Et avec l’Allemagne toutes les économies sous-traitantes, dont celles de la Wallonie.

    La performance des entreprises allemandes par rapport à l’exportation a été financée, en partie, par Hartz IV (par l’obligation des travailleurs d’aller travailler à des salaires très bas). Dans le nord de la Belgique, un homme toujours plus populaire sympathise avec cette philosophie. Si jamais il parvient à s’imposer, le sud du pays risquera de perdre des marchés importants de sous-traitance. Comment se préparer par rapport à ce risque ?

    Le problème sous-estimé par les autorités publiques allemandes, imposant aux pays du sud de l’Europe une politique d’austérité non accompagnée d’un programme de relance, est qu’agissant ainsi, elles ont asphyxié leurs principaux clients – ce qui se retourne actuellement contre l’Allemagne elle-même. Et ces clients asphyxiés nous posent problème également : les exportations wallonnes vers le sud de l’UE posent problème.

    L’IWEPS, jugeant la contraction de l’activité comme temporaire, estime qu’à «mesure que la demande mondiale se raffermira, les carnets de commandes à l’exportation se rempliront à nouveau, aidés par la dépréciation de l’euro». Que penser de cela ? Qui peut affirmer que les clients mondiaux n’ont pas trouvé entre-temps d’autres fournisseurs moins chers, plus rapides ?
    Qu’automatiquement, ils retournent vers les mêmes fournisseurs wallons, en l’occurrence ?

    Ne faut-il pas mener une politique encore plus proactive du côté allemand, question d’organiser encore mieux la présence des entreprises wallonnes sur le marché allemand, lorsque les exportations allemandes reprendront ?
  • Réponse du 27/05/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Si la tendance en Europe continue à aller vers moins de convergence dans les politiques économiques, sociales et fiscales, il y a effectivement un risque de concurrence vers le bas, notamment sur le niveau des salaires.

    Il faut dès lors renverser la tendance en Europe pour aller vers plus de convergence.

    Il est par ailleurs exact qu’il y a effectivement un risque que, lors de la période ayant vu l’euro atteindre des sommets, des clients aient décidé de choisir d’autres sous-traitants ou d’autres biens finaux que ceux produits en Europe.

    Au vu du taux de change actuel du Yuan, ce risque existe toujours. Même si ce risque visait dorénavant quasi exclusivement la Chine, la menace sur notre économie reste importante, car l’Amérique du Nord, un de nos principaux partenaires au niveau européen, n’était pas une partie du monde, malgré le niveau de l’euro, avec laquelle l’Europe était en déficit commercial chronique.

    S’il y a risque de pertes de parts marché conséquemment au niveau élevé de l’euro, celles-ci ne devraient pas concerner les produits à haute valeur ajoutée, comme les produits et services fournis dans le cadre de marchés de niches ou les biens ayant fait l’objet d’innovations. S’il ne faut pas occulter la concurrence déloyale à laquelle font face nos industries dites « classiques », c’est vers une économie capable de produire de manière importante des biens et services se distinguant de manière prononcée de par leur haute technologie et/ou leur innovation importante que le Gouvernement cherche à orienter notre économie.

    Cibler un marché spécifique, comme celui de l’Allemagne, ne fait pas partie des intentions du Gouvernement. En effet, ce dernier cherche à permettre à une entreprise, via les services de l’AWEX, de connaître les opportunités existantes sur les différents marchés extérieurs pour, ensuite, faciliter la production afin de répondre à ces demandes potentielles, via notamment le programme Prototyping ou encore la politique des pôles de compétitivité.