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La stratégie de la Wallonie face à l'augmentation du prix du pétrole

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 107 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 26/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La ministre de l'énergie de la Région bruxelloise a confié une étude pour l'analyse du pic de pétrole,

    Les chercheurs ont dressé une série de scénarii d'évolution d'ici à 2050 et examiné les impacts pour la Région ainsi que des pistes de « résilience », des solutions à court et moyen terme.

    J'aimerais entendre Monsieur le Ministre sur cette démarche et sur les pistes proposées. Qu'en est-il pour la Wallonie?

    Pour rappel, le Parlement wallon a constitué un comité « Pics de pétrole et de gaz » au sein de la commission permanente qui a l'énergie dans ses attributions.

    Monsieur le Ministre peut-il dresser un bilan de ses actions depuis le début de la législature suite aux conclusions/études de ce Comité?

    Ne serait-il pas opportun de créer des synergies avec la Région bruxelloise sur cette thématique qui risque de nous affecter de manière similaire?
  • Réponse du 24/12/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je partage les préoccupations de l'honorable membre, bien légitimes, concernant l’épuisement des réserves qui touchera non seulement le pétrole, mais aussi par la suite le gaz et l’uranium et, plus tard, le charbon. Les hausses et variations spectaculaires du prix des produits pétroliers (et gaziers) montrent bien les tensions croissantes entre l’offre et la demande en énergie, et leurs conséquences sociales sont de plus en plus importantes.

    Au défi de l’épuisement des réserves se greffe un second, d’une ampleur tout aussi importante : les changements climatiques. Pour rester dans des limites écologiques « acceptables », l’humanité ne peut plus brûler qu’une fraction des réserves de combustibles fossiles. Il ne faudrait pas l’oublier.

    À ce sujet, je me permets de rappeler que par sa Déclaration de politique régionale 2009-2014 (DPR), le Gouvernement wallon s’est engagé à poursuivre une stratégie qui permette de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % d’ici 2020 et de 80 à 95 % d’ici 2050 par rapport à 1990. Pour ce faire, le gouvernement examine actuellement un avant-projet de décret qui inscrira dans la législation régionale des objectifs généraux et sectoriels de réduction des émissions de GES, ainsi que – bien entendu - les instruments à mettre en œuvre pour y parvenir.

    L’étude technicoéconomique relative à l’évolution des conséquences sociales, économiques et administratives d’un prix élevé du baril de pétrole en Région de Bruxelles-Capitale, commanditée par ma collègue Évelyne Huytebroeck, ne m’est évidemment pas inconnue. Même si les contextes bruxellois et wallon diffèrent, les enjeux et solutions sont en majeure partie identiques. Ainsi, cette étude accorde une place centrale aux mesures d’amélioration des performances énergétiques et de production d’énergie renouvelable. L'honorable membre le sait, depuis le début de la législature, j’ai justement choisi de faire reposer la politique wallonne relative à l’énergie sur les axes fondamentaux que sont la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie, le développement des énergies renouvelables et l’accès à l’énergie pour tous.

    Parmi les actions déjà entreprises, je mettrai en exergue l’adoption d’un nouveau régime de « primes énergie » donnant la priorité à l’isolation, le renforcement des exigences en matière de Performance énergétique des Bâtiments (PEB) et la revue à la hausse des quotas de certificats verts, afin que la dynamique d’investissement puisse se poursuivre à un rythme soutenu.

    En ce qui concerne les mesures phares que mon équipe et moi-même comptons prochainement mettre en œuvre, je souhaiterais souligner le renforcement de la PEB et la poursuite du soutien aux entreprises, aux communes et organismes publics ainsi qu’aux ménages dans leur démarche de maîtrise de consommation d’énergie.

    La mise en œuvre des actions décidées dans le cadre du Plan Marshall 2.vert dans le domaine de l’énergie est également poursuivie et renforcée, principalement dans le cadre du Plan pluriannuel de l’Alliance Emploi – Environnement. Ce Plan pluriannuel vise comme vous le savez à améliorer la qualité du bâti wallon et des performances énergétiques associées, tout en structurant le secteur de la construction vers une approche plus durable et en renforçant son niveau d’emploi.

    Le pic de pétrole et la lutte contre les changements climatiques nous imposent également d’agir sur le secteur du transport et de repenser l’aménagement du territoire. À cet égard, mon collègue Philippe Henry appuie ses réflexions et sa politique d’aménagement du territoire pour le 21e siècle, entre autres, sur les études de la Commission Permanente pour le Développement Territorial (CPDT), dont le rapport « Anticipation des effets du pic pétrolier sur le territoire wallon » de décembre 2010 faisait explicitement référence au pic du pétrole.

    En Wallonie, comme vous le mettez justement en exergue, d’importants travaux ont été réalisés au sein du Comité des pics de pétrole et de gaz du Parlement wallon. Les auditions qui y ont été réalisées et les rapports qui en sont issus n’ont – comme l'honorable membre le lit - pas manqué de déjà alimenter la réflexion et l’action du gouvernement.